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PAROLES DE CONSULS HONORAIRES – Ercan Dursunoğlu: "Venir en aide aux Français en difficulté, à n'importe quel moment et le plus rapidement possible"

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 18 décembre 2013

Ils sont six à servir les citoyens français sur le territoire turc aux côtés de l'ambassadeur, Laurent Bili, et de la consule générale à Istanbul, Muriel Domenach. A Izmir, Bursa, Edirne, Bodrum, Antalya et Iskenderun, qui sont vos consuls honoraires ? En quoi consiste leur mission ? Après Iskenderun et Bursa, c'est Ercan Dursuno?lu, consul honoraire de France à Edirne, dans l'ouest de la Turquie, à la frontière avec la Grèce et la Bulgarie, qui répond à nos questions.

Lepetitjournal.com d'Istanbul : Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases? Qui êtes-vous? Quel a été votre parcours?

Ercan Dursuno?lu (photo personnelle): Je suis médecin de famille à Erdine. J'y suis consul honoraire de France depuis sept ans et consul honoraire d'Allemagne depuis cinq ans. Je représente donc les deux pays à la fois.

Quels sont vos liens avec la France et la francophonie? A quand remontent-ils?

Ma grand-mère maternelle était francophone. J'ai donc toujours nourri une certain affection à l'égard de cette langue. Toutefois, je n'ai appris le français qu'après avoir appris l'anglais et l'allemand. Pendant mes années d'étudiant à l'université, j'ai suivi des cours à l'Institut français d'Izmir.

Quand et comment êtes-vous devenu consul honoraire de France?

Avant ma prise de fonction, il y a sept ans, la France n'avait pas de consul honoraire à Edirne. C'est l'ancien consul général de France à Istanbul, Jean-Christophe Peaucelle, qui m'a proposé cette mission. J'ai donc été le premier.

Que pouvez-vous nous dire sur la communauté française d'Edirne?

A Edirne et autour, la communauté française est très petite. Cependant, dans la mesure où Edirne est une ville frontalière, elle accueille de nombreux Français pendant les mois d'été. C'est d'ailleurs ce qui a motivé la nomination d'un consul honoraire ici.

Comment concevez-vous votre rôle de consul honoraire?

Le c?ur de ma mission, c'est de représenter le mieux possible la France à Edirne et de faire office de pont entre les deux pays. Bien sûr, comme pour tous les consuls, ma mission comprend aussi des tâches de routine (formalités administratives, soutien aux Français en difficulté etc.)

Quelles sont les qualités requises pour bien remplir cette mission?

La première condition est évidemment de bien parler français et si possible anglais. Pour pouvoir représenter au mieux la France, je dirais aussi qu'il faut être connu, aimé et respecté dans sa région.

Quelles sont les difficultés liées à cette mission?

En gardant à l'esprit que le rythme de travail n'est pas très intense, le plus difficile reste de devoir venir en aide à des personnes en difficulté, à n'importe quel moment et le plus rapidement possible. Dans ce genre de situation, les gens nourrissent de grandes attentes à votre égard, ils s'attendent à ce que vous régliez leurs problèmes tout de suite.

Quels sont les avantages et les côtés que vous préférez?

Mon côté préféré est d'avoir l'opportunité de représenter la République française. C'est difficile mais c'est aussi une grande responsabilité et un honneur, pour moi et pour ma famille.

Racontez-nous un souvenir marquant de vos années de fonction...
Je conserve un vif souvenir de l'éruption d'un volcan en Islande en 2010 et de la fermeture de l'espace aérien au-dessus d'une partie de l'Europe. Un groupe de Français, dont l'avion avait été annulé, a pris l'initiative, sans en informer le consulat général ou l'ambassade, de louer deux cars pour quitter le territoire turc par la route, en passant par Edirne. La compagnie de car ne disposait pas de tous les papiers nécessaires et ce groupe de Français a dû attendre longtemps à Edirne. Le consulat général m'a appelé, me demandant de les aider. Je me suis rendu à leurs côtés sur le champ... Lorsque j'ai dit que j'étais consul honoraire de France, j'ai dû faire face à une vive réaction. Ils étaient énervés et en colère d'avoir dû attendre si longtemps à Istanbul puis à Edirne... Je ne m'attendais pas à cela. Toutefois, le problème a pu être réglé rapidement, ce qui m'a valu d'être considéré comme un ?héros? par le groupe ! J'étais heureux et fier d'avoir pu résoudre ce problème. Je considère ma mission ici comme importante et honorable. Représenter la République française est ?l'héritage? le plus important que je puisse espérer léguer.

Propos recueillis Anne Andlauer (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 17 décembre 2013

Plus de détails sur la mission et les coordonnées des consuls honoraires de France en Turquie sur le site du consulat de France à Istanbul.

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Publié le 17 décembre 2013, mis à jour le 18 décembre 2013
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