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TURQUIE/FRANCE - Quelles tendances dans nos assiettes en 2018?

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Lutte anti-gaspillage, protéines végétales, produits locaux... Découvrez les tendances.
Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 18 janvier 2018, mis à jour le 18 janvier 2018

Le palais de France accueillait, hier, une rencontre gastronomique organisée par le Cordon Bleu, institut culinaire français de renommée internationale, présent à Istanbul depuis 2012. Spécialistes de la cuisine turque et française ont discuté des tendances du moment.  

De la racine jusqu’aux feuilles. En 2018, on utilise tout. Et pas question de jeter les restes à la poubelle. Selon Eric Ruppen, directeur du Cordon Bleu à Istanbul, la lutte anti-gaspillage va s’emparer de nos cuisines cette année. 

"Les mégatendances sont capables de changer la société et dans le domaine de la cuisine, elles influencent ce que l’on mange, quand et comment nous le mangeons. La conscience écologique est l’une des mégatendances du moment : c’est-à-dire que les gens cherchent à réutiliser les produits et à s’en servir jusqu’au bout", explique le chef cuisinier.

Légumes stars

Le directeur du Cordon Bleu était, hier, au Palais de France d’Istanbul pour une rencontre gastronomique organisée par son établissement, afin de discuter des tendances culinaires actuelles. "Selon plusieurs études, trois d’entre elles dominent le monde aujourd’hui. La première, c’est de cuisiner local et naturel, avec des produits de saison et une bonne traçabilité. La deuxième, c’est de cuisiner classique, tout en apportant une petite touche de modernité", poursuit Eric Ruppen. La troisième tendance mondiale, explique le chef, est la "cuisine inspirante", surprenante, innovante, personnalisée, respectant les goûts et habitudes alimentaires de chacun, comme le mode de vie vegan par exemple. 

En 2018, les protéines végétales veulent faire la part belle à la viande. Comme l'année dernière déjà, les légumes et graines seront, entre autres, stars de nos assiettes. Mais difficile selon Tuba Şatana, critique gastronomique turque, de définir cela comme une tendance dans son pays, "où les légumes sont tout simplement la base de la cuisine. En quelque sorte, la Turquie a dans ce domaine un pas en avant sur le reste du monde. J’espère qu’en 2018, nous arriverons à prendre conscience de ce que nous sommes capables de faire en Turquie avec notre cuisine, nos produits, nos agriculteurs. Par exemple, importer de la viande des pays étrangers est totalement ridicule selon moi."

Dans les assiettes et sur les écrans

Miser sur des producteurs locaux plutôt que d’importer de l’étranger, c’est justement le pari de Pierre Dutaret. Ancien élève de l’école du Cordon Bleu à Paris, le chef cuisinier a ouvert quatre restaurants depuis, dont Canard & Champagne : "Nous connaissons nos producteurs, nous sommes allés à leur rencontre et nous leur faisons confiance", explique le Français. 

Une stratégie en lien avec le consommateur d’aujourd’hui, hyper-connecté. "Il n’est plus question de tromper le client sur la provenance du produit. Il ne faut pas oublier que le consommateur actuel partage photos et avis instantanément sur ses réseaux sociaux."

Acteur de la cuisine en France, Pierre Dutaret est aussi observateur des nouvelles tendances. Et selon lui, 2018 rimera avec "le retour de la cuisine bourgeoise", c’est-à-dire les recettes parisiennes inventées au siècle dernier, ringardisées dans les années 1970. "On va se tourner de plus en plus vers des plats très simples comme des saucisses/lentilles, un bon poulet fermier, des plats en sauce…"

Le secret de cette recette gagnante ? "C’est que ça plaît aussi aux enfants, parce que c’est simple. Et ça plaît beaucoup aux étrangers, car c’est ce qu’ils recherchent quand ils viennent à Paris."

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Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 19 janvier 2018

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