Entre janvier et mai 2017, la prise en charge de 115 mineures enceintes, dont 39 Syriennes, dans un hôpital d’Istanbul, a été dissimulée aux autorités turques.
Selon la loi, la police aurait pourtant dû être informée de chaque grossesse de mineure, et les cas impliquant des enfants de moins de 15 ans auraient automatiquement dû être considérés comme des abus sexuels. Sur les 115 mineures enceintes, 77 avaient entre 15 et 18 ans, et 38 d’entre elles étaient tombées enceintes avant l’âge de 15 ans.
Les ministères de la Santé et de la Famille ont annoncé le lancement immédiat d’une enquête après le signalement fait par une psychologue travaillant dans l’hôpital en question, dans le quartier de Küçükçekmece, à Istanbul. "À un moment donné, une jeune fille de 16 ans est venue à l'hôpital pour accoucher. J’étais aussi en salle de travail. Aujourd’hui, je peux encore entendre ses cris d’horreur", a confié l’employée, identifiée comme Iclal N., qui travaille dans cet hôpital depuis 2012. "En pensant à ces enfants, j'ai décidé de ne pas garder le silence. Environ 450-500 mineures enceintes viennent à l'hôpital en moyenne par an", a poursuivi la lanceuse d’alerte.
Le scandale, rapporté pour la première fois par le journal Hürriyet, a provoqué l’indignation des internautes et a relancé le débat sur les abus sexuels sur mineurs et les droits des femmes en Turquie. Sur Twitter, le hashtag "Vous ne pouvez pas couvrir les abus de 115 enfants" (#115ÇocuğaİstismarıÖrtemezsin) a été utilisé plus de 50.000 fois depuis mercredi dernier.
Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) mardi 23 janvier 2018
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