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REINA - Les détails de l'arrestation de l'homme le plus recherché de Turquie

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 17 janvier 2017, mis à jour le 8 février 2018

Certains le disaient en cavale quelque part en Turquie ou même à l’étranger, peut-être en Syrie, ou tentant de rallier la Grèce ou la Bulgarie, avec lesquelles Ankara avait renforcé ses frontières. C’est finalement dans la banlieue Ouest d’Istanbul, à une quarantaine de kilomètres de la boîte de nuit Reina où s’était déroulée la fusillade du Nouvel An, que la police turque affirme avoir interpellé le tueur lundi soir.

Abdulkadir Masharipov, identifié comme un Ouzbek affilié à Daech, a été arrêté au terme de 16 jours de traque dans un appartement de l’arrondissement d’Esenyurt, au cinquième étage d’une résidence sécurisée. Et avec lui, trois femmes originaires "d’Egypte et de pays africains" et un homme irakien, a annoncé le préfet d’Istanbul, Vasip Şahin, ajoutant que le petit garçon du terroriste présumé n’était pas dans l’appartement, contrairement à ce que des médias avaient annoncé au cours de la nuit.

La police turque a diffusé des images de l’opération. On y voit notamment un homme ressemblant beaucoup à celui de la photo qui circulait depuis 15 jours, le visage tuméfié et le pull ensanglanté. Il aurait tenté de résister aux forces venues l’arrêter, bien qu’aucun coup de feu n’ait été échangé, a précisé Vasip Şahin. "Le terroriste a reconnu son crime. Ses empreintes digitales correspondent" à celles découvertes après l’assaut de la discothèque, a ajouté le préfet, qui a présenté le suspect comme "portant le nom de code Abou Mohammad Khorassani, né en 1983 en Ouzbékistan, entraîné en Afghanistan, parlant quatre langues" et "sans doute entré dans notre pays illégalement en janvier 2016 par notre frontière orientale", sans préciser laquelle.

Le préfet n’a pas non plus confirmé les allégations de la presse turque selon lesquelles le terroriste aurait été formé par les Talibans en Afghanistan, avant de rejoindre Al-Qaïda puis Daech, de combattre dans ses rangs en Irak et Syrie, et de rejoindre la Turquie depuis la frontière iranienne. Après la fusillade, les enquêteurs s’étaient contentés de décrire un homme aguerri au maniement des armes de guerre. Deux pistolets et leur chargeur, deux drones et 197.000 dollars américains ont notamment été retrouvés dans le logement qui l’abritait.

2.000 policiers à ses trousses

Depuis le 1er janvier, 2.000 policiers étaient à ses trousses jour et nuit, communiquant le moins possible avec les médias. Ces agents ont visionné plus de 7200 heures d’images issues de caméras de vidéosurveillance. A Istanbul, où le tueur a commis l’attentat à la Kalachnikov ; à Konya, en Anatolie centrale, où il aurait vécu à partir de novembre avec sa femme et leurs deux enfants ; et à Izmir, où se seraient enfuies une vingtaine de personnes qui le fréquentaient à Konya, la police antiterroriste a procédé ces dernières semaines à une cinquantaine d’arrestations visant 152 adresses. Autant de cellules présumées du groupe État islamique, qui avait revendiqué l’attaque de la boîte de nuit. Depuis le lendemain de la fusillade et la diffusion des photos du terroriste recherché, la police avait reçu pas moins de 2200 signalements.

L’homme était entendu mardi par la police d’Istanbul, qui pourra le maintenir en garde à vue jusqu’à 30 jours, comme le permet l’état d’urgence. C’est la première fois en Turquie que l’auteur présumé d’un attentat attribué à Daech est arrêté vivant et pourra donc être jugé devant un tribunal. Avant cela, les équipes de police et de renseignement, qui ont coopéré dans sa traque, comptent bien le faire parler sur ses commanditaires et sur les réseaux de Daech en Turquie, auxquels huit attentats ont été attribués depuis juin 2015. Lundi, le vice-Premier ministre Numan Kurtulmuş avait décrit l’attaque de la discothèque comme "une opération extrêmement planifiée et organisée" qui "n’est pas seulement le fait d'une organisation terroriste" mais aurait aussi impliqué "un service de renseignement", sans indiquer lequel. Interrogé mardi sur ce dernier point, le préfet d’Istanbul a répondu qu’il "n’y (avait) pas, à ce jour, d’informations en ce sens". "Ce qui compte, c’est que l’auteur de cette attaque abjecte ait été arrêté et que les forces derrière lui soient mises au jour", a réagi le Premier ministre, Binali Yıldırım.

Istanbul (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 18 janvier 2017

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Publié le 17 janvier 2017, mis à jour le 8 février 2018

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