

Originaire de Verdun, en France, Aytekin Y?lmaz a derrière lui, une longue expérience d'entrepreneur. À 40 ans, et après avoir navigué au c?ur de la mégapole européenne ? entre Londres et Luxembourg ? il vient d'ouvrir le premier centre d'aquabiking d'Istanbul, dans le quartier d'Ortaköy. Pourtant bien ancré en France, ce concept qui allie sport et bien-être demeurait jusqu'alors inconnu en Turquie. Lepetitjournal.com d'Istanbul a rencontré Aytekin Y?lmaz, qui s'est confié sur son expérience turque et ses projets.
Lepetitjournal.com d'Istanbul : Pouvez-vous nous décrire votre entreprise?
Aytekin Y?lmaz (photo personnelle): Notre société ABL est distributrice de la marque Dynamika, leader français de la balnéothérapie active et créateur du fameux Spabike.
Qu'est-ce que c'est, le spabike ? C'est tout d'abord une innovation 100% française lauréate de plusieurs prix permettant une activité de pédalage combiné à un système de 20 buses d'hydro massage afin d'obtenir le maximum de bienfaits par l'eau. Les bienfaits sont doubles : l'eau procure, à travers l'hydromassage, un drainage lymphatique au niveau de la peau et améliore la circulation sanguine. La chromothérapie [qui traiterait les maux par les couleurs, ndlr], avec les lampes qui éclairent l'eau, vous permet de vous relaxer.
Upaqua est un centre de sport, de bien-être mais aussi de beauté. C'est un tout en un, un peu comme la machine en fait! Le centre s'étend sur une surface de 100 mètres carrés, j'emploie trois personnes. Dans le hall d'entrée, j'ai voulu créer une sorte de bar où les gens peuvent discuter, échanger et créer du lien social autour d'un café (sourire). Il y a quatre cabines, chacune comporte un spabike. Pour celles ou ceux qui ne souhaitent pas pédaler seuls, nos cabines sont ouvrables permettant une activité en duo tout en discutant. Vous avez le choix entre des forfaits de 8, 16 et 32 séances de 30 ou 45 minutes. Vous n'avez qu'à apporter votre maillot de bain, nous nous occupons du reste !
Comment vous est venue l'idée de créer ce complexe? Quelle est son origine?
Tout a commencé il y a un an et demi, à l'époque je vivais déjà en Turquie, à Bodrum, depuis 2013. Le projet est né par pure coïncidence, lors d'un retour au Luxembourg, où je devais rester deux ou trois jours. Je suis arrêté à un feu rouge, je regarde sur le côté et je vois une pub sur une vitrine : ?ouverture prochainement d'un centre d'aquabiking?. Intrigué, je me renseigne et constate que plus de 80 centres existent déjà en France et ce en l'espace de 2 ans !
J'avais surtout envie de me tourner vers un autre secteur, plus porteur, celui du bien-être, de la santé. La population prend de l'âge et fait plus attention à elle. Ce que l'on fait maintenant pour sa santé est un bonus pour l'avenir.
En voyage à Paris, j'ai pu rencontrer Didier Roux, gérant de la société Dynamica et créateur de la machine Spabike qui était exposée à la Cité des sciences, au Parc de la Villette. On a discuté, on a fait connaissance et on s'est mis d'accord : Didier cherchait à se développer à l'international et moi je souhaitais prendre la distribution de ces machines? Ce que j'ai fait dès mars 2013, en Turquie!
Est-ce que cela a été difficile de passer de l'ébauche du projet à la réalisation de celui-ci?
Il y a un vrai engouement autour de l'aquabiking! C'est une innovation française qui se développe et qui fait des émules à l'étranger. Il s'agit avant tout d'un concept urbain, c'est pour cette raison qu'il prend autant d'ampleur. Lorsque vous vous inscrivez dans un centre de sport, vous prenez un forfait à l'année mais les statistiques montrent que finalement, vous n'y allez que deux voire trois mois, pas plus (rires) !
Nous, nous proposons différents packages : des séances de 30 ou 45 minutes que vous étalez comme vous souhaitez dans l'année. Vous venez seul(e) ou accompagné(e), votre cabine est déjà prête, vous n'avez qu'à vous installer. Pendant que vous pédalez, vous pouvez regarder la télé, et suivre avec votre casque les programmes de coaching ou alors simplement écouter de la musique.
Nous avons voulu inverser notre approche vis-à-vis de la clientèle, on ne dit pas ? voilà, nous sommes cela et nous proposons cela?, c'est désormais le contraire : ?vous avez besoin de ceci et nous vous offrons donc cela?. Aujourd'hui, vous allez à l'école, au travail, et si en plus vous avez des enfants, vous n'avez plus de temps à consacrer à vous-même ! On vous invite à prendre une heure, deux heures maximum, par semaine pour penser à vous?
Avec ce nouveau concept, vous pensez donc avoir répondu à une demande?
En réalité, ce centre d'aquabiking est une première en Turquie, il n'y en avait aucun! On a importé le concept. Comme je l'expliquais, le secteur du bien-être, au-delà même de l'aquabiking, est en plein essor. Il présente beaucoup d'opportunités. J'ai souhaité me lancer et ce sont mes origines turques qui m'ont conduit ici [à Istanbul, ndlr] !
Ma démarche est simple. Vous avez un produit A, il va vous faire gagner beaucoup d'argent mais il n'apportera rien à la personne à qui vous allez le vendre. En revanche, vous avez un produit B, vous savez qu'avec celui-là vous gagnerez moins mais la personne qui l'achètera va l'utiliser longtemps car il lui est utile. Je préfère la seconde approche!
Selon vous, quel est le rapport des Turcs avec l'entretien de soi?
Ah c'est incroyable! La première chose qui m'a frappé, quand je suis arrivé en Turquie, c'est ce qui passe à la télévision. Je la regarde très peu mais j'ai très vite remarqué que dans les séries turques, qui font un carton à l'international, on a toujours le même schéma qui consiste à observer le lien qui existe entre une famille riche et une autre pauvre. Tout a un rapport à l'image : le jeune modeste est complexé parce qu'il ne peut pas avoir ce que la personne riche possède. Les plus aisés montrent ce qu'ils peuvent acheter. Ce genre de stéréotypes rentre dans la tête des millions d'individus qui regardent ces séries. Et puis, il y a le rôle des publicités. Une série d'une heure est distribuée sur deux heures et demie, pourquoi? Parce qu'il y a 10 minutes de série, 15 minutes de pub et ça s'enchaine? Le message est clair : il faut consommer, consommer, consommer?
Comment êtes-vous parvenu à vous constituer une clientèle?
On a ouvert récemment, il y a seulement trois semaines. Pendant un an et demi, nous avons investi dans la communication et le marketing. On compte pour l'instant 60 clients réguliers et de différentes nationalités. Il y a des Français expatriés, qui ont découvert ce concept en France, une Russe et même une Colombienne qui pratiquait l'aquabiking à Londres et qui souhaitait poursuivre ici. Notre offre s'adresse aux femmes, mais aussi aux hommes? Même si ce n'est pas évident en Turquie (rires) !
Ah oui ? Pourquoi?
Parce que le concept, tout de suite, est assimilé aux femmes? Ce qui n'est pas vrai! Ça dépend de la communication et nous sommes justement en train faire tout un travail autour de cela en ce moment?
Quels sont justement vos projets à court terme? à moyen terme?
Upaqua est une marque turque nouvellement créée. Mon but n'est pas d'ouvrir un simple centre de bien-être comme il en existe déjà. Mon projet est de créer une chaîne qui permettra de développer à plus grande échelle le concept de l'aquabiking. On a déjà commencé la communication et on envisage d'ouvrir, d'ici quelques années, une quinzaine de centres en Turquie! On a déjà pas mal de demandes, notamment en Arabie Saoudite et en Azerbaïdjan!
Diaporama Kizoa : Upaqua - portrait d'entrepreneur - Photos Isma Maaz
Isma Maaz (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 4 mars 2015
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Pour plus d'informations sur le centre Upaqua, cliquez ici et ici





































