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Liberté de la presse en Turquie : entre silence et résistance

En 2024, la Turquie se maintient parmi les pays les plus restrictifs en matière de liberté de la presse. Les journalistes font face à une censure croissante et à des pressions continues. Comment résistent-ils face à un tel climat ?

Drapeaux turcs flottant devant la tour Galata à Istanbul, symbole de l'héritage et des coutumes nationales turques.Drapeaux turcs flottant devant la tour Galata à Istanbul, symbole de l'héritage et des coutumes nationales turques.
Écrit par Sarah Goldenberg
Publié le 18 février 2025, mis à jour le 19 février 2025

 

Infographie comparant le classement de la Turquie pour la liberté de la presse en 2024 et 2023, avec des scores détaillés pour les indicateurs politique, économique, législatif, social et sécuritaire.
Infographie RSF, montrant le classement de la Turquie pour la liberté de la presse en 2024 (158e sur 180) et en 2023 (165e sur 180). 

 

 

 

Liberté d'expression : un défi permanent pour la presse turque

 

La Turquie reste l’un des pays les plus répressifs pour la liberté de la presse en 2024, occupant la 158e place dans le classement mondial de Reporters sans Frontières. En comparaison, la Norvège occupe la première place, tandis que la France se situe au 24e rang. Cette différence souligne l'écart marqué entre les pays où la presse est libre et ceux où la censure est omniprésente.

 

Carte de la liberté de la presse dans le monde en 2024, montrant les classements des pays selon Reporters sans Frontières, avec la Turquie classée parmi les pays à la situation très grave.
Carte mondiale de la liberté de la presse en 2024, selon Reporters sans Frontières.

 

Censure croissante : la presse sous contrôle gouvernemental

 

Le paysage médiatique turc est dominé par des médias sous contrôle gouvernemental, avec près de 90 % des canaux nationaux entre les mains du pouvoir. Toutefois, des médias indépendants comme Fox TV, Halk TV et des sites internationaux tels que BBC Turkish et Deutsche Welle Turkish continuent de résister à la censure et d’informer la population sur les enjeux socio-économiques et politiques.

 

Répression législative et ses effets sur les journalistes

 

En période électorale, notamment en 2023, plusieurs journalistes, notamment kurdes, ont été arrêtés. Le gouvernement turc a durci sa répression, utilisant des lois restrictives et une censure numérique pour contrôler l’accès à l’information. La législation sur la désinformation constitue désormais un outil supplémentaire pour limiter la liberté d’expression.

 

Pression économique et pluralisme menacé

 

Le gouvernement turc exerce des pressions économiques sur les médias critiques par des publicités publiques et des amendes, limitant l’accès à des financements essentiels. En parallèle, les coûts de production des journaux, notamment le prix du papier, représentent un autre obstacle majeur à la liberté de la presse.

 

Menaces et sécurité : des journalistes sous pression

 

Les journalistes qui traitent de sujets sensibles comme la corruption, la laïcité, ou les groupes religieux, risquent des menaces physiques et des poursuites judiciaires. Cette violence et cette culture de l'impunité rendent la pratique du journalisme de plus en plus dangereuse.

 

L’espoir d’une presse libre en Turquie

 

Malgré ces défis, les journalistes et les médias indépendants continuent de résister à la répression. Ces voix dissidentes, bien que fragilisées, restent un pilier essentiel pour la préservation de la liberté d’expression et du débat démocratique.

 

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