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“FEMMES D’EXCEPTION” – Trois superwomen qui ont “tout choisi” ?

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 26 août 2015, mis à jour le 8 février 2018

L’Institut français d’Istanbul inaugurait hier soir sa nouvelle salle, numérisée grâce au soutien du CNC, avec une rencontre-débat entre trois femmes connues autant pour leur talent que pour leur engagement, personnel et professionnel, en faveur de l’égalité hommes-femmes. Michèle Fitoussi, journaliste et écrivaine française, Nathalie Loiseau, directrice de l’Ecole nationale d’administration (ENA) et Elif Şafak, écrivaine turque de renommée internationale, ont confié leur parcours, leurs convictions et leurs opinions sur ce qui reste à faire, en Turquie, en France ou ailleurs, pour réaliser cette égalité. Le débat, mené devant une salle comble, était modéré par la journaliste Yazgülü Aldoğan. Il s’est orienté sur cinq thèmes, que nous reprenons ci-dessous…

 

De gauche à droite: Michèle Fitoussi, Yazgülü Aldoğan, Elif Şafak, Nathalie Loiseau (photo SD)

 

1. L’enfance, les premières ambitions

Lorsqu’elle évoque son enfance, Nathalie Loiseau souligne les attentes différentes vis-à-vis d’elle-même et de son frère : “un garçon, on l’invite à découvrir le monde et à prendre des risques, à être aventureux alors qu’une fille, même si on l’attend avec bonheur, on attend d’elle de la douceur et de l’altruisme. Elle doit s’intéresser aux autres”.

”Les parents ont du mal à se dire qu’ils accueillent avant tout un enfant” souligne-t-elle. Évoquant sa propre expérience, l’ancienne diplomate raconte que ses parents s’intéressaient énormément à l’avenir de son frère tandis qu’ils l’exhortaient à  ne pas déranger et écouter sagement, “sans faire de bruit”. “Tout ce qu’on orientait vers lui [son frère, ndlr] faisait beaucoup de poussières d’étoiles qui sont retombées sur moi” se remémore-t-elle, le sourire aux lèvres.

Adolescente précoce – elle entre à Sciences Po Paris à l’âge de 16 ans – Nathalie Loiseau se souvient pourtant que l’ambition ne lui était “pas forcément destinée”. Une chance pour cette “bonne élève” car elle n’a, au fil de son parcours, subi aucune pression de la part de son entourage. L’ambition ? Elle n’en a jamais fait son moteur, lui préférant “la curiosité et la passion.”

Née en Tunisie, Michèle Fitoussi est la fille ainée de parents qui voyaient loin pour elle. La journaliste raconte que son père lui a appris à lire dès l’âge de quatre ans : “C’était une porte de sortie, quelque chose qui m’a sauvé la vie” explique-t-elle. Passionnée de lecture et d’écriture, c’est tout naturellement qu’elle se destine au métier de journaliste : “J’avais cette curiosité des autres, de découvrir le monde et de le raconter.”

“J’ai toujours pensé que tout m’était possible” mais “j’ai un peu déchanté en regardant autour de moi” confie-t-elle. Michèle Fitoussi (photo de gauche) devient éditorialiste et journaliste pour le magazine féminin Elle. “Chaque semaine, j’apportais ma pierre à ce qui est très important pour moi : la défense des droits des femmes, entre autres” souligne-t-elle.

Elif Şafak, quant à elle, raconte avoir commencé à huit ans à “écrire des histoires, à produire un monde imaginaire”. Celui d’une enfant plutôt solitaire, élevée par sa mère et sa grand-mère, deux figures de femmes fortes, chacune à sa façon : “une mère citadine, éduquée, moderne ; une grand-mère plus orientale, plus attachée aux superstitions”. “Je suis l’œuvre de deux femmes” sourit l’écrivaine, “et cela a beaucoup influencé ma personnalité et ma littérature”.

“Je n’ai pas toujours eu l’ambition de devenir écrivaine – je ne savais même pas que cela était possible – mais j’ai toujours eu besoin des livres. Les livres m’ont en quelque sorte sauvée, ils ont été mes amis et ils le sont toujours”, poursuit Elif Şafak, qui explique avoir voulu devenir écrivaine vers l’âge de vingt ans. Son premier livre, Kem Gözlere Anadolu, paraît en 1994, l’année de ses vingt-trois ans.

2. L’éducation, l’accès au monde professionnel et au “pouvoir”

L’écrivaine Elif Şafak partage à ce sujet un constat qui “l’attriste” : “Chaque fois que je vais dans les écoles (…) j’observe à quel point les filles de 6-8 ans sont volontaires, créatives et sans peur… Mais il se passe quelque chose à la puberté… Les mêmes élèves reculent de deux pas, et il est difficile de trouver au lycée des jeunes filles volontaires, créatives et sans peur. Parce que cette culture, cette société leur dit : “Ne parle pas trop ma fille”… Nous leur retirons leur talent” estime l’auteure.

Elif Şafak regrette aussi l’absence de “culture des sœurs” dans cette société turque qu’elle décrit comme “patriarcale et homophobe, les deux allant ensemble.” Les femmes, au sein d’une même génération et entre les générations, ne s’entraident pas assez, regrette l’écrivaine. Et les hommes au pouvoir, poursuit-elle, ont pris l’habitude de dicter aux femmes “comment elles doivent vivre, comment elles doivent s’habiller, combien d’enfants elles doivent mettre au monde”. Ils n’hésitent pas “à assimiler l’avortement à un crime de masse, ou à proclamer que hommes et femmes ne sont pas égaux” dénonce-t-elle, rappelant des propos récents du président turc Recep Tayyip Erdoğan.

En novembre dernier, le chef de l’État avait déclaré que "les femmes et les hommes ne peuvent être mis sur un pied d'égalité ; c'est contre nature puisqu'ils sont de natures différentes", avant de promouvoir “l'égalité devant la justice”. Hier c’est la fille du président, Sümeyye Erdoğan, qui expliquait “préférer parler de justice des sexes plutôt que d’égalité des sexes.” Elif Şafak rejette cette position : “Nous, les féministes, n’avons jamais dit que les femmes étaient identiques aux hommes. Bien sûr qu’il faut aussi promouvoir la justice, mais pourquoi remplacer la justice par l’égalité ?” L’écrivaine se dit favorable aux quotas : “Dans un pays comme la Turquie, il sera très difficile d’apporter des changements sans eux” soutient-elle.

Michèle Fitoussi rappelle quant à elle que le féminisme n’est pas réservé aux femmes : “je ne suis pas féministe parce que je suis une femme, je le suis parce que je crois à cette égalité entre hommes et femmes”. Elle assure à son tour que les combats féministes ne nient pas les différences biologiques qui distinguent l’homme de la femme, mais que ces différences ne doivent pas être un prétexte à l’inégalité des sexes, tant dans la sphère publique que dans la sphère privée.

Dans un ouvrage remarqué, intitulé Choisissez-tout, la directrice de l’ENA Nathalie Loiseau encourage elle aussi les femmes à repenser leur rapport à la famille et au travail. Tout vouloir et tout choisir : tel est l’appel de cette féministe. Nathalie Loiseau se dit attachée à ce que les filles aient les mêmes chances de réussite que les garçons. “Si l’on regarde toute l’Europe et tous ceux qui ont un diplôme de master, 60% sont des femmes” relève-t-elle. Un premier constat qui en amène un second, plus mitigé, lorsqu’il s’agit d’évoquer l’entrée difficile des femmes sur le marché du travail. Nathalie Loiseau dénonce un système archaïque, qui dispose “d’outils de travail du 21ème siècle mais qui a des mentalités du 19ème siècle”. Un mariage raté pour l’auteure, qui regrette que les hommes, comme les femmes, “aient des idées préconçues sur leurs propres rôles.”

De ce mal naissent d’autres dysfonctionnements, déterminants dans le parcours des femmes. “En France, on se spécialise très tôt, voire trop tôt” reproche Nathalie Loiseau. Et les jeunes femmes ayant obtenu un baccalauréat scientifique s’orientent très peu vers des études d’excellence. “On ne les encourage pas assez, on leur dit que ça n’est pas fait pour les femmes, sous prétexte que c’est trop dur et trop compétitif” dénonce la directrice de l’ENA, qui rappelle pourtant que “lorsqu’elles font des études, les femmes sont les meilleures élèves.”

Nathalie Loiseau refuse de jeter la pierre aux hommes. Elle met en exergue le rôle décisif des anciens, qui “reproduisent les modèles passés”. Elle affirme que les milieux professionnels ne recrutent pas selon les compétences mais selon le profil : “on choisit une personne car elle ressemble à celle qui était là avant – c’est-à-dire un homme” indique-t-elle. Pour Nathalie Loiseau, c’est ce modèle de reproduction sociale –  “un énorme gâchis” selon ses termes qui maintient les femmes dans des postes peu valorisés. 

Pour cette féministe engagée, aucun changement ne peut être opéré sans “une réelle volonté politique”. Elle fait remarquer qu’en France, des mesures ont été prises pour doter les femmes des mêmes chances que les hommes, notamment à travers l’instauration de quotas. ”Une très bonne chose, même si c’est désagréable à vivre” avoue Nathalie Loiseau qui se souvient de ceux qui lui disaient, à l’époque, qu’elle devait sa nomination à la tête de l’ENA à “son statut de femme”. “Alors que pendant soixante ans, ça m’aurait empêché d’être choisie!” s’amuse-t-elle. 

Lorsqu’un homme du public l’interpelle sur l’effet néfaste des quotas – qui pourraient selon lui promouvoir à un poste une femme “incompétente” – Nathalie Loiseau souligne que seulement “12% des cadres dirigeants du public et du privé sont des femmes […] Cela veut dire qu’il y a toujours une majorité d’hommes incompétents” lâche-t-elle, en riant. 

3. La femme et l’islam

Michèle Fitoussi prend soin de préciser qu’elle ne maîtrise pas tout à fait le sujet, avant d’accepter de parler du seul cas de la France. Elle évoque le débat sur le voile à l’école, qui a tant occupé la scène médiatique en 2004. Le sujet l’a intéressée, si bien qu’elle a participé au mouvement pétitionnaire contre le port du voile à l’école, notamment car “nous considérions que c’était aussi une porte d’entrée aux inégalités entre filles et garçons”.

Récemment, en France, une autre affaire a relancé le débat : l’affaire dite de la crèche Baby Loup. Il ne s’agit pas cette fois de jeunes filles mais d’une employée de crèche qui voulait travailler voilée. Ici, la position de la journaliste évolue : “moi qui milite contre les inégalités entre les hommes et les femmes, je me dis qu’il y a des choses sur lesquelles il faut avancer”.

De son côté, en tant qu’ancienne diplomate, Nathalie Loiseau (photo de droite) a représenté la France sur de nombreux continents. “J’ai eu la chance de beaucoup voyager et de travailler dans les pays musulmans” explique-t-elle, précisant que ces expériences ont forgé son avis sur de nombreuses questions, notamment celle du voile. “Je peux comprendre que cela libère certaines femmes de  sortir voilées. Tout est question de libre choix, de libre arbitre” indique-t-elle avant d’ajouter qu’il est nécessaire de saisir “la différence entre ce qui est subi et ce qui est choisi”. Pour Nathalie Loiseau, aucune norme ne doit être imposée aux femmes. “Mon féminisme à moi – la raison pour laquelle je dis “choisissez tout“ aux femmes – est de leur dire de choisir elles-mêmes, de construire leurs propres normes selon leurs sensibilités et leurs envies” résume-t-elle. 

Elif Şafak estime qu’il faut “discuter calmement” de ces “questions difficiles”. En Turquie, déplore-t-elle, “nous avons un peu perdu notre sérénité. Nous sommes devenus une société en colère, nous n’avons plus de patience les uns envers les autres. Nous étions déjà une société polarisée mais désormais, cela va au-delà. Une forme de hargne s’est développée”, observe-t-elle.

L’auteure explique se mettre du côté de “l’autre”, de celles et ceux qu’on exclut. Comme ces jeunes femmes voilées qu’on refoulait aux portes de l’université, à l’époque où Elif Şafak était étudiante, et qui peuvent aujourd’hui s’asseoir librement sur les bancs de ces mêmes universités. Mais la romancière regrette ensuite que “ceux qui étaient victimes hier ne soient pas capables d’empathie à l’égard de ceux qui sont victimes aujourd’hui”, dans une nouvelle référence au pouvoir politique en place.

4. La femme, cette superwoman ?

Michèle Fitoussi est l’auteure d’un ouvrage, Ras-le-bol des superwomen, publié en 1987. Lorsqu’elle écrit ce livre, elle a 30 ans, deux enfants et elle occupe le métier dont elle a toujours rêvé : journaliste. Elle se rend compte que la maternité qu’elle avait fantasmée est très différente de la réalité. “Concilier ma vie professionnelle avec ma vie familiale me paraissait énorme” explique-t-elle. Dans son livre, elle souligne à quel point il est difficile pour une femme de tout choisir, formule qui fait écho à l’ouvrage de Nathalie Loiseau. C’est dans ce contexte que Michèle Fitoussi écrit son livre, devenu rapidement best seller. “À l’époque où je l’ai écrit, beaucoup de femmes qui n’étaient pas de mon milieu social ni de ma génération ressentaient les mêmes choses” relève-t-elle.

Je voulais être parfaite : une féministe, une journaliste, une mère parfaite, une épouse parfaite…” Elle regrette que ce “syndrome de la femme parfaite (…) épuise les femmes et continue à les épuiser”. Les femmes ne devraient pas concilier – elle confie d’ailleurs “détester ce mot !” Malheureusement, la problématique reste la même 30 ans plus tard, regrette-t-elle. Les choses ont évolué bien sûr, mais doucement. Michèle Fitoussi rappelle ainsi que la France est l’un des pays où le taux d’activité féminine et le taux de natalité sont les plus forts.

De son côté, l’écrivaine Elif Şafak explique refuser de “romantiser ou sacraliser la maternité”. Elle rejette également l’opinion qui consiste à faire de la maternité “le premier, le seul rôle de la femme.” En janvier dernier, le ministre turc de la Santé avait ainsi expliqué que “les mères ne doivent pas mettre d'autres carrières que la maternité au centre de leur vie. Elever de nouvelles générations doit être au centre de leurs préoccupations.”

Elif Şafak insiste, comme les autres intervenantes, sur le rôle des hommes et sur la nécessité de revoir les rôles sociaux “ancrés très profondément au sein de notre société”, dans tous les milieux sociaux et culturels. Elle déplore, par exemple, que les femmes aient tendance à se regrouper au cours des soirées entre amis pour parler des enfants, de leur éducation… tandis que les hommes débattent entre eux de politique et de football.

Elif Şafak (photo de gauche) évoque aussi le rôle des mères dans la reproduction de ces modèles, lorsqu’on demande aux petites filles – et non à leurs frères – d’aider à débarrasser la table, par exemple. Ou lorsqu’on explique aux garçons qu’ils sont “responsables de l’honneur” de leurs sœurs. “Ce n’est pas facile non plus d’être un jeune homme dans cette société”, fait-elle remarquer, en particulier “lorsque vous êtes différent, lorsque vous n’entrez pas dans le moule imposé aux hommes”, remarque-t-elle.

Nathalie Loiseau s’adresse également aux femmes qui sont convaincues d’avoir à choisir entre leur vie personnelle et professionnelle, et qui ressentent, très souvent, “un sentiment de culpabilité”. Mère de quatre enfants, la directrice de l’ENA déclare que même si ses grossesses ont été pénibles, elle a toujours ressenti “beaucoup de bonheur.” Des expériences qui lui ont inculqué “la modestie” alors que “dans la société, une littérature hystérique voudrait dire ce qu’est être une bonne mère aujourd’hui”

À ce propos, Nathalie Loiseau dénonce, comme Michèle Fitoussi, le “syndrome de la perfection” qui touche toutes les femmes, à qui la société fait croire que “la maternité est l’expérience ultime pour faire ses preuves”. En écho à l’ouvrage de Michèle Fitoussi, Nathalie Loiseau souhaite que la société “cesse de regarder les jeunes filles comme de futures mères” pour laisser à ces dernières le choix de leur vie.

5. Les violences contre les femmes

L’écrivaine Elif Şafak, connue pour son engagement contre les violences que subissent les femmes, déplore qu’en Turquie, “le système laisse les victimes très seules”. Elle dénonce ces policiers qui pressent les femmes battues de “se réconcilier” avec leur mari plutôt que d’enregistrer leur plainte et de les protéger. Ces juges qui se montrent cléments parce que le tueur ou le violeur s’est “bien comporté à l’audience”. En Turquie, “la violence contre les femmes augmente”, se lamente la romancière, qui s’insurge également contre “ce réflexe très 19ème siècle” selon lequel les violences domestiques ne doivent pas être discutées en dehors des familles. “Dans notre monde globalisé où tout le monde parle de tout, il faut évidemment parler de ces problèmes” note-t-elle.

“La violence envers les femmes existe en France aussi ; nous savons que 150 femmes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint”, déplore à son tour Michèle Fitoussi. Cela représente une femme tous les trois jours, souligne-t-elle, avant d’observer que “ce problème est malheureusement universel.” Michèle Fitoussi encourage les femmes à prendre conscience de leur valeur : “où que l’on vive dans le monde, il faut que les femmes comprennent qu’elles ont un rôle très important mais qu’elle ne doivent pas être des victimes”.

Nathalie Loiseau s’indigne quant à elle du traitement des violences faites aux femmes dans les médias. Selon elle, ces derniers font souvnt preuve d’indulgence, usant d’un vocabulaire édulcoré. “Pour une femme, on ne parle pas de meurtre ou d’assassinat mais… de crime passionnel!” s’exclame-t-elle. “Il l’aimait tellement qu’il l’a tuée” cite-t-elle, sur un ton sarcastique. La directrice de l’ENA s’inquiète également de la violence verbale récurrente chez les plus jeunes. “Au collège, les garçons s’amusent à menacer leurs camarades en leur disant : fais attention ou je te viole”. Face à cette situation inquiétante, Nathalie Loiseau évoque une “responsabilité collective des familles, des médias et de l’école pour dire ce qui est acceptable ou ne l’est pas.” 

Pour l’auteure de Choisissez tout, les femmes doivent devenir actrices du changement. Si elles veulent obtenir une amélioration de leur condition, elles doivent l’impulser, notamment à travers l’éducation de leurs enfants. Et de s’interroger : “Nous, en tant que femmes, que montrons-nous d’encourageant ou de décourageant à nos petites filles?”

De gauche à droite: Elif Şafak, Yazgülü Aldoğan, Michèle Fitoussi, la Consule générale de France Muriel Domenach, Nathalie Loiseau, le directeur de l'Institut français de Turquie Olivier Ramadour (photo SD)

 

Anne Andlauer, Shadia Darhouche, Isma Maaz (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 30 mars 2015

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Publié le 26 août 2015, mis à jour le 8 février 2018

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