Le ministre des Affaires étrangères turc a violemment critiqué l’Occident pour ses positions sur l’annulation des élections municipales à Istanbul le 6 mai par le conseil suprême des élections (YSK).
Lors d’une conference de presse à Ankara en présence de son homologue kyrgistanais Chingiz Aidarbekov le 7 mai, le ministre s’est insurgé contre le « double discours » des pays occidentaux suite à l’annulation des élections municipales, qui ont vu Ekrem Imamoğlu (CHP) remporter la mairie d’Istanbul.
Mevlüt Çavuşoğlu a pris comme exemple l’annulation de l’élection présidentielle autrichienne en 2016 pour étayer son propos et a expliqué que lors de ces élections, « le dépouillement a été fait par des personnes non autorisées à le faire », faisant un parallèle avec la situation à Istanbul.
« Le monde entier a respecté la décision des autrichiens de refaire des élections, mais quand l’YSK le fait, c’est tout de suite anti-démocratique » a clamé le ministre. Cette réponse fait suite aux critiques de Federica Mogherini - Haute représentante des Affaires étrangères de l’Union Européenne – qui a exprimé son mécontentement suite à l’annonce de nouvelles élections.
Çavuşoğlu a également critiqué ouvertement la position des États-Unis qui ont parlé de dévoiement de démocratie suite à cette polémique. « Une démocratie prospère et transparente va dans le sens des votants mais aussi de nos partenaires, comme les Etats-Unis par exemple » s’est empressé de signaler le ministre.
Pour rappel, l’YSK a expliqué que la decision de reconduire les élections s’est faite sur le fait que certains membres du dépouillement des voix n’étaient pas des fonctionnaires de l'État comme le stipule la loi.