Les élections municipales se tiendront le 31 mars prochain. À Istanbul, l’enjeu est de taille. La plus grande ville de Turquie, peuplée de plus de 16 millions d’habitants, pourrait bien changer de bord politique à l’heure où les alliances ne semblent plus être à l’ordre du jour. Comme aime le répéter le président Erdoğan : "Celui qui tient Istanbul tient la Turquie". Zoom sur les candidats à l’approche de l’échéance…


Ces élections s’annoncent pleines d’incertitudes. La semaine dernière, le quotidien turc Yeni Şafak, titrait au sujet de l’opposition au parti du président Erdoğan : "De la table des 6 à 6 morceaux", en référence à l’alliance qui avait été scellée pour les présidentielles en mai dernier.
La fin des alliances
Pour le scrutin à venir, l’actuel maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu (CHP) qui brigue un second mandat, se trouve privé du soutien du IYI Parti (Bon Parti) et du DEM Partisi (anciennement HDP – Parti Démocratique des Peuples), qui n’avaient pas présenté de candidats lors des élections municipales en 2019 pour éviter la dispersion des voix. Par ailleurs, le Saadet Partisi (Parti de la Félicité) et le DEVA Partisi (Parti de la Démocratie et du Progrès), qui faisaient tous les deux partie de la table des 6, vont également présenter leur propre candidat.
En 2019, Ekrem İmamoğlu avait remporté la municipalité de justesse, avec 48,8% des voix (seulement 13 000 voix d’avance). Par la suite, le Haut Conseil électoral (YSK) avait ordonné l’annulation des élections à Istanbul et un nouveau scrutin avait été convoqué en juin. La victoire du candidat CHP avait alors été confirmée avec un écart de voix plus important. L’AKP perdait l’une des mairies les plus importantes de Turquie, avec celle d’Ankara.
Après l’échec aux élections présidentielles de mai 2023, le CHP semble toutefois en moins bonne posture pour conserver la mairie métropolitaine d’Istanbul.
De nombreux candidats en lice pour Istanbul en 2024
- Ekrem İmamoğlu, pour le CHP (Cumhuriyet Halk Partisi – Parti Républicain du Peuple, fondé par M. K. Atatürk : républicain, social-démocrate, laïc),
- Murat Kurum, pour l’AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi – Parti de la Justice et du Développement, islamo-conservateur),
- Buğra Kavuncu, pour le IYI Parti (Bon Parti, nationaliste, conservateur et laïc - issu d'une scission avec le MHP en 2017),
- Azmi Karamahmutoğlu, pour le Zafer Partisi (Parti de la Victoire, ultranationaliste et anti-immigration),
- Meral Danış Beştaş et Murat Çepni, co-candidats pour le DEM, nouveau nom du HDP (Halkların Demokratik Partisi – Parti Démocratique des Peuples, pro-kurde),
- Idris Sahin, pour le DEVA Partisi (Demokrasi ve Atılım Partisi - Parti de la Démocratie et du Progrès, libéral-conservateur),
- Birol Aydın, pour le Saadet Partisi (Parti de la Félicité, islamo-conservateur),
- İbrahim Okan Özkan, pour le Vatan Partisi (Parti de la Patrie),
- Mehmet Altınöz, pour le Yeniden Refah Partisi (Nouveau Parti de la Prospérité),
- Berk Hacıgüzeller, pour le Memleket Partisi (Parti de la Nation),
- Muharrem Mutlu, pour le Adalet Birlik Partisi (Parti de l’Unité de la Justice),
- Hasan Hüsnü Güner, pour le Millet Partisi,
- et différents candidats indépendants, dont Taylan Yıldız, ancien membre du IYI Parti.
La perte d’Istanbul, ville où il est né et dont il a été le maire, avait représenté un véritable échec pour le président Erdoğan, qui compte bien profiter des failles dans l’opposition pour faire gagner son candidat cette année…
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