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"Avant le match, tous voulaient prendre une photo avec nous"

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Jonathan, Julien, Yasir et Jean-Michel lors de la réception à l’hôtel Dedeman. Photo : Bolat Kutlu
Écrit par Bolat Kutlu
Publié le 11 juin 2019, mis à jour le 11 janvier 2021

Environ 500 supporters français étaient présents à Konya pour assister au match Turquie-France samedi dernier. Parmi eux, Jonathan, Julien, Yasir et Jean-Michel, à la fois impressionnés par la ferveur du public turc et agréablement surpris par son accueil, en dépit des sifflets qui ont accompagné la Marseillaise.

Plus de 500 Français avaient fait le déplacement à Konya, samedi dernier, pour assister au match de football opposant la Turquie à la France. Venus spécialement de Lyon, Julien et Jean-Michel étaient de ceux-là. Adhérents à l’association Irrésistibles Français, un club de supporters créé en 2002 comptant aujourd’hui quelque 1500 membres, les deux passionnés n’en sont pas à leur premier déplacement. C’est d’ailleurs dans un stade qu’ils se sont rencontrés l’an dernier, en Russie, lors de la Coupe du monde de football. Un formidable hasard : placés côte-à-côte dans les tribunes, Julien et Jean-Michel étaient également voisins à l’hôtel. Depuis, ils voyagent ensemble pour supporter l’équipe de France.

Avec deux amis, Yasir et Jonathan, ils atterrissent à Konya à 9 heures du matin, environ 12 heures avant le coup d’envoi. Après avoir déposé leurs affaires, ils rejoignent l’hôtel de l’Equipe de France pour essayer de voir les stars françaises. Problème : la sécurité ne les autorise pas à entrer, et ils repartent bredouilles, très déçus de ne pas avoir vu Mbappé, Griezmann et consorts.

Ils font alors le tour de la ville en taxi à la recherche d’un endroit où ils pourraient se désaltérer avant le match. Par hasard, ils croisent un groupe de franco-turcs qui leur apprend que l’alcool n’est vendu que dans les bars clandestins durant l’après-midi, car Konya est une des villes les plus conservatrices de Turquie. Jugeant l’entreprise trop risquée, ils renoncent.

Les Bleus déjouent

Quelques heures plus tard, ils se rendent à l’hôtel Dedeman, où une réception est organisée pour les adhérents d’Irrésistibles Français. Les discussions tournent autour du football. Chacun évoque ses souvenirs de stade.

Présent à Konya grâce à sa femme qui lui a offert le voyage pour son anniversaire, Jean-Michel trépigne d’impatience. Les champions du monde sont favoris, mais il se méfie du public turc, connu pour être l’un des plus survoltés au monde. « Cela va rendre la tâche de l’équipe de France compliquée je pense. »  

Le début du match confirme ses craintes. Dans une ambiance déchaînée, les joueurs de Didier Deschamps déjouent et encaissent un but à la 30ème minute. Les Turcs exultent. Côté français, on espère que ce but va servir d’électrochoc, mais c’est l’inverse qui se produit. Dix minutes après l’ouverture du score, la Turquie double la mise à la suite d’une grossière erreur du défenseur Samuel Umtiti. La France ne trouve pas de solutions et s’incline logiquement deux à zéro. Pire : les Bleus n’ont cadré aucun tir durant la rencontre, une première depuis 10 ans.

Marseillaise sifflée

La défaite ne gâche pas le plaisir de Jean-Michel. « J’ai été agréablement surpris par l’accueil des Turcs. Avant le match, tous voulaient prendre une photo avec nous. Après le match, on nous applaudissait, personne ne nous chambrait ce qui paraît inimaginable pour moi. Et surtout, l’ambiance était grandiose : les quatre tribunes qui se répondaient durant les chants, c’était impressionnant.»

Une ombre au tableau néanmoins : la Marseillaise a été copieusement sifflée au début de la rencontre. Un comportement jugé « inacceptable » par Emmanuel Macron, qui l’a fait savoir au président de la fédération française de football, Noël Le Graët. A l’inverse, ce dernier a relativisé l’incident : « Les Bleus n’ont pas été bien accueillis par un certain nombre de supporters mais très bien par d’autres, donc pour moi il n’y a pas d’incident. » L’homme fort du football français a ajouté que les officiels turcs présents à ses côtés avaient été « gênés » par ces sifflets.

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