Le marché du logement à Antalya a vu la demande multipliée par sept, et les prix multipliés par trois (une tendance déjà amorcée avant la pandémie), alors que ces dernières semaines, des Russes et des Ukrainiens, fuyant leurs pays respectifs, tentent de s’installer dans la province méditerranéenne.
Qu’ils fuient les bombes russes ou les sanctions occidentales à l’encontre de leur pays, nombre d’Ukrainiens et de Russes ont élu domicile à Antalya, cherchant à louer ou à acheter des biens immobiliers.
Demande en hausse
Selon les données du site en ligne Emlakjet, une hausse de 51% des recherches de ventes immobilières depuis la Russie (63% en provenance d'Ukraine) a été observée en février 2022 par rapport à février 2021.
En février de cette année, 509 biens ont été vendus à des Russes (troisièmes acheteurs étrangers), 111 à des Ukrainiens (huitième position). Et cette tendance devrait se poursuivre. En effet, le mois dernier, les achats de propriétés par les Russes ont augmenté de 96% (et de 85% pour les Ukrainiens) par rapport à février 2021.
Après Antalya, les provinces d’Istanbul, d’Izmir, d’Ankara et de Bursa sont également recherchées par des citoyens de ces deux nationalités.
Environ 30 000 Russes, et 9 000 Ukrainiens vivraient actuellement dans la province d’Antalya.
En ce qui concerne les loyers, ceux-ci ont également grimpé en flèche dans tous les districts de la province.
Cité par le journal Sözcü, İsmail Çağlar, le président de la chambre des agents immobiliers d’Antalya, indique que si en temps normal, un bien se loue autour de 3 000 TL par mois, actuellement, le loyer peut monter jusqu’à 13 000 TL. "Il y a une forte demande, mais pas de biens sur le marché. Les étudiants ou les fonctionnaires qui viennent à Antalya ne peuvent pas s’y loger", confie-t-il.
Les prix devraient continuer à augmenter dans les prochaines semaines, au grand dam des Turcs, qui se retrouvent, une fois de plus, frappés au portefeuille alors qu’une importante crise économique sévit en Turquie.
Arrivée d’enfants orphelins ukrainiens
Selon une information relayée par NTV, 159 enfants ukrainiens ainsi que 26 accompagnatrices sont arrivés à Antalya depuis la Pologne ce dimanche 27 mars.
Les autorités turques ont assuré leur fournir un accueil et un toit provisoirement.
Le 22 mars dernier, le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, avait précisé que 58 000 Ukrainiens étaient entrés en Turquie depuis le 24 février, date du début de la guerre dans leur pays.
La Turquie disposée à accueillir les oligarques russes
Le dimanche 27 mars, depuis un Forum à Doha, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu, a indiqué que la Turquie ne traiterait pas les oligarques russes comme le faisait l’Occident, que s’ils souhaitaient être les invités (pour tourisme ou business) de la Turquie, ils le seraient "s’ils passent par des moyens légaux".
Ces derniers jours, l’arrivée en Turquie de yachts russes appartenant à des oligarques tels que Roman Abramovich, ou encore Dmitry Medvedev, l’ancien président de la Fédération de Russie, a fait la une de la presse turque.
La Turquie a à cœur de poursuivre son rôle d’intermédiaire entre la Russie et l’Ukraine ; ce mardi 29 mars à 10h30, une nouvelle réunion de négociations pour un cessez-le-feu et un retour à la paix doit se tenir au Palais de Dolmabahçe à Istanbul. Une réunion tripartite qui s’était soldée sans avancée réelle avait déjà eu lieu à Antalya le 10 mars dernier.