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MURIEL BARBERY À ISTANBUL - “La littérature traverse les frontières”

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Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 26 octobre 2017

A l’occasion de la parution récente en turc de son livre La Vie des Elfes, Elflerin Yaşamı, la romancière Muriel Barbery sera présente à Istanbul le 31 octobre pour une conférence. Rencontre avec la romancière française à succès.

Lepetitjournal.com d’Istanbul : De quoi parle votre dernier roman, La vie des Elfes ?

Muriel Barbery : La Vie des Elfes, c’est l’histoire de deux petites filles, Maria et Clara, ayant chacune des pouvoirs étranges : la connexion avec la nature et les animaux pour l’une, des dons musicaux pour l’autre, et elles se retrouvent dans le monde des elfes. Le roman est en apparence fantaisiste mais il est en réalité très classique dans sa forme.

C’est votre troisième ouvrage publié en turc aux éditions Kırmızı Kedi. Que pensez-vous du fait d’être traduite et publiée dans d’autres langues ?

Certains traducteurs me contactent et je reste à leur disposition s’ils le souhaitent. Je trouve la question de la traduction passionnante. Il est toujours intéressant et même très fructueux de pouvoir lire la version traduite d’une oeuvre, pour les langues que je maîtrise comme l’allemand et l’anglais. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour le turc, qui doit être une très belle langue. Je ne peux par conséquent pas juger du résultat qui pourtant, je suis sûre, est très bien.

Vous êtes invitée à une rencontre littéraire à l’Institut français le 31 octobre, aux côtés des écrivains turcs Enis Batur et Yiğit Bener. Connaissez-vous leurs oeuvres ?

Je les ai lues en partie. Il y a un essai d’Enis Batur, D’une bibliothèque l’autre, au sujet de l’amour de la culture et des humanités, que je trouve magnifique. Enis Batur et Yiğit Bener sont beaucoup plus prolixes que moi. Ils ont un goût pour la pensée, la littérature, la poésie et tout ce qu’il peut y avoir de magnifiquement émancipateur. Ce sont des hommes de grande culture et de grand humanisme, et c’est avec un immense plaisir que je vais les rencontrer.

Connaissez-vous d’autres auteurs turcs ?

Oui, j’ai lu Orhan Pamuk, comme pratiquement tout le monde, que j’ai beaucoup aimé, ainsi qu’Aslı Erdoğan. Je n’ai pas un grand répertoire d’auteurs turcs mais ma venue à Istanbul sera l’occasion de les découvrir. Je compte sur mes nouveaux amis turcs pour me recommander d’autres auteurs à l’occasion de la rencontre littéraire.

Vos romans ont été traduits et lus dans le monde entier, vous arrive-t-il de recevoir des messages de lecteurs turcs?

Oui, je me souviens en avoir reçus via mon site, notamment pour mon deuxième roman L'Élégance du hérisson. C’est extrêmement touchant et même émouvant de savoir qu’un texte peut franchir les frontières et les cultures, qui ne sont pas si différentes et pourtant très exotiques. Ce qui est formidable avec la littérature, c’est qu’elle a le pouvoir de traverser les frontières et je crois qu’aujourd’hui, nous en avons encore plus besoin que jamais. J’en suis toujours à la fois stupéfaite et très heureuse.

La Turquie pourrait-elle vous inspirer pour votre prochain roman ?

C’est toute la question de ce séjour ! A vrai dire, je suis actuellement dans l’écriture du deuxième volume de La Vie des Elfes, le décor est assez implanté puisqu’il se passe en Italie. Mais il est toujours très surprenant de voir la façon dont les voyages sculptent l’écriture, car lorsque des images très fortes restent gravées dans la mémoire, elles passent d’une façon ou d’une autre dans l’écriture. Il y a peu de voyages que j’ai faits qui n’aient pas eu un impact ensuite sur mes textes.

 

Propos recueillis par Aylin Doğan (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 26 octobre 2017

 

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