A toi de faire ma mignonne, Sophie Calle au Musée Picasso

L’exposition A toi de faire ma mignonne de l’artiste Sophie Calle au musée Picasso est surprenante. Elle célèbre à sa manière les 50 ans de la mort de Pablo Picasso, en investissant la totalité des quatre étages de l’hôtel Salé, et ce en montrant finalement très peu de l’artiste espagnol très controversé.

 

 

Un musée Picasso sans Picasso. Ou Presque. Seul son regard veille sur l’exposition.

 

Sophie Calle et le fantôme de Picasso

Mais est-ce finalement étonnant de ne pas voir Picasso alors que l’artiste française s’intéresse tant à ce qui ne se voit pas, à ce qui n’est plus, à ce qui est caché voire dérobé. Sophie Calle y effectue tout un travail de documentation de la période où les oeuvres de l’artiste ont été protégées pendant le confinement et donc invisibles. La citation de Pablo Picasso : « Il faudrait pouvoir montrer les tableaux qui sont sous le tableau », prend ici tout son sens.

 

Telle une détective, Sophie Calle recueille les témoignages de ceux qui ont pu voler ses oeuvres ou les détruire. Sophie Calle ne s’intéresse pas tant aux oeuvres de Picasso qu’au regard et à l’interprétation de ceux qui les ont observées. Ainsi, tout une partie de l’exposition recouvre des oeuvres d’un tissu légèrement transparent qui permet d’entrevoir le tableau tout en le recouvrant des descriptions de ceux qui ont pu la voir. Un moment drôle voire touchant. En parlant du tableau La nageuse, on peut ainsi lire : « On voit de la douleur, un écartèlement du corps », mais aussi « pas mon truc, beau sans plus ».

 

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L’exposition A toi de faire ma mignonne de l’artiste Sophie Calle au musée Picasso est surprenante. Elle célèbre à sa manière les 50 ans de la mort de Pablo Picasso, en investissant la totalité des quatre étages de l’hôtel Salé, et ce en montrant finalement très peu de l’artiste espagnol très controversé.

♬ September (Dreamy Version) - JU$t

 

Les mots derrière les émotions

Mais l’exposition ne s’arrête pas à cette collaboration incongrue entre les deux artistes. Sophie Calle s’est réappropriée le musée en présentant des oeuvres captivantes sur les dernières images d’aveugles ou encore la perception des couleurs de ceux qui n’ont jamais pu les voir. Alors que Picasso n’avait peur que de la mort, Sophie Calle la sublime. Moment émouvant que de parcourir sa vision du deuil et les derniers moments de ses parents, transformés en autant de stèles transmutant sa douleur. L’exposition a également été l’occasion pour l’artiste d’évaluer ce qu’elle allait laissé en ce monde et de vendre ses biens aux enchères par la maison Drouot Estimations. Le visiteur repartira, lui, en ayant traversé une balade poétique et sensible qui sublime la signification des mots pour n’en extraire que l’émotion pure.