Les Histoires inachevées photographiées par Paz Errázuriz

Dans l'enceinte de la Maison de l'Amérique Latine, l'exposition Histoires inachevées met en lumière des photographies capturées par Paz Errázuriz. À travers son objectif, l’artiste révèle les vies marginales, laissant une empreinte indélébile dans l'histoire visuelle du Chili, marquée par la dictature de Pinochet et la résistance.

Paz Errázuriz, née en 1944, a utilisé la photographie comme moyen de témoigner de la réalité de son pays, le Chili. Son travail, influencé par les années sombres de la dictature de Pinochet, est un acte de résistance artistique. L'exposition Histoires inachevées à la Maison de l’Amérique Latine met en lumière son engagement à capturer les vies en marge du pouvoir, laissant une empreinte indélébile dans le monde de la photographie.

Paz Errázuriz veut "donner une voix aux invisibles de la société"

L'exposition présente 120 tirages de 15 séries, dont trois inédites (Próceres, Sepur Zarco, et Ñuble) . Son objectif capte les univers invisibles de circassiens, lutteurs, prostituées et autres marginaux, révélant leur intimité. Parmi les séries exposées, El Circo explore la vie des petits cirques des années 1980, La Manzana de Adán révèle la dignité des femmes des maisons closes, tandis que Boxeadores dévoile la fragilité des boxeurs hors du ring. Paz Errázuriz, autodidacte, utilise « la photographie pour donner une voix aux invisibles de la société, subvertissant les conventions visuelles traditionnelles », explique la commissaire d’exposition Béatrice Andrieux. « Son travail interpelle notre regard sur ce que la société préfère ignorer, tout en témoignant des défis d'une époque marquée par la répression et la résistance », continue-t-elle.