

Le squelette du mammouth femelle découvert récemment aux alentours du parc archéologique de Viminacium, près de la ville de Kostolac, en Serbie, et surnommé Vika serait plus âgé que les spécialistes ne le croyaient de prime abord. Le squelette ne serait pas vieux d'un million d'années mais de CINQ millions d'années !
Photo de courtoisie "Mammuthus Meridionalis", de Ghedo (Musée national d'Histoire naturelle de Paris)
Age du squelette
Cette information est basée sur l'analyse du profil géologique du site qui a montré que le squelette se trouvait logé dans une couche sédimentaire qui provient de la dernière phase du développement de la mer panonienne. Le climat à cette époque et dans cette région était encore chaud, de type subtropical, et permettait l'apparition d'une végétation à profusion qui devait par la suite disparaître durant l'ère glaciale du Pléistocène.
Si les analyses de laboratoire venaient à confirmer cette hypothèse, analyses dont les résultats devraient être connus dans les semaines qui suivent, cela ferait de Vika le spécimen le plus âgé de son espèce !
Appartenance du squelette
Le squelette, long de six mètres et haut de plus de 3,50 mètres, appartient à l'espèce des mammouths du sud, les "Mammuthus Meridionalis", qui est jusqu'ici connue pour être l'espèce de mammouths la plus ancienne en Europe. Le squelette appartient également, d'après les spécialistes serbes, à l'ordre des Proboscidiens (mammifères à trompes) ayant évolué, et sans doute à l'ancêtre de l'éléphant. Ils considèrent qu'il ne faudrait pas en parler en faisant référence au mammouth, car les mammouths vivaient à l'ère glaciaire, mais plutôt comme de l'ancêtre de l'éléphant. C'est aussi jusqu'ici, la seule découverte paléontologique avec un minimum de détériorations, effectuée sur le territoire de la Serbie.
Ambiance sur le site
L'ambiance sur le site archéologique est fiévreuse. Il ne se passe pas un jour sans que les paléontologues et autres spécialistes serbes ne fassent une nouvelle découverte venant compléter le puzzle de l'énigme de la vie de ce fossile proboscidien.
De nombreuses équipes de paléontologues et spécialistes nationaux mais aussi internationaux ont déjà rejoint le site ou doivent le faire sous peu. Parmi les spécialistes étrangers, on peut citer le Hollandais, Dick Mol, connu pour être l'organisateur de grands séminaires internationaux sur les mammouths et le réalisateur de documentaires pour Discovery, qui doit venir cet été en Serbie et le Britannique Adrian Lister qui s'intéresse aussi vivement à cette découverte.
Les résultats des analyses sont attendus avec impatience. Si les hypothèses étaient confirmées, cela représenterait une découverte capitale au plan national et international pour la science. Cela permettrait par exemple de dire à quelle époque l'espèce de l'éléphant du sud, à laquelle appartient Vika, a migré de l'Afrique vers l'Europe. L'éléphant du sud est considéré comme l'ancêtre éloigné du mammouth et cette lignée s'est développée en parallèle avec celle qui a permis l'évolution des éléphants. L'éléphant du sud vivait principalement dans des forêts et se nourrissait de végétation. Il ne supportait pas le froid et migrait vers des régions chaudes.
Avancée des travaux
Les travaux avancent à vitesse grand V pour éviter que les conditions atmosphériques ne détériorent cette découverte capitale : le soleil, la pluie, le vent, tous ces éléments sont nocifs pour le fossile. Le squelette a entièrement été mis en évidence. On lui a construit un abri de 144 mètres carrés permettant de le conserver jusqu'à la construction d'un site d'exposition, la toute dernière et éternelle demeure de Vika.
Lepetitjournal.com/belgrade s'efforcera de vous tenir au courant des travaux engagés et des découvertes effectuées sur le site.
J.D. (www.lepetitjournal.com/belgrade) lundi 29 juin 2009


































