On a tendance à imaginer la jungle cambodgienne à la Kipling, avec des lianes vous fouettant le visage de toutes parts, des loups bienveillants et un ours un peu baloo. Et on ne s'y trompe pas tant que ça. Certains croient même que la jungle du Ratanakiri est si accueillante qu'une jeune fille perdue y aurait (sur)vécu pendant une vingtaine d'années jusqu'à ce qu'elle soit retrouvée par ses parents. Croyance populaire ? Fait avéré ? Croyance avérée.
Banlung, capitale de la province du Ratanakiri, regorge d'agences touristiques vous proposant, à l'envie, trek ou tour à dos d'éléphant. Toutes ne sont pas dignes de confiance ou d'intérêt, discutez un moment avec le guide, faites connaissance, et profitez-en pour vous assurer de son niveau de langue, quelle qu'elle soit.
(S'aventurer dans la jungle cambodgienne, photo: Rasmey Ouk)
Comme si vous y étiez
Avant le départ, petit-déjeuner copieux, chaque bouchée de pancake à la banane et pâte à tartiner bien connue, est légitimée par les futurs kilomètres à parcourir dans la jungle. Et c'est parti ! Un ranger du village de départ montre le chemin. La jungle devient rapidement épaisse, et la lumière de plus en plus tamisée. Cette densité permet d'éviter de se trouver détrempé à la moindre petite averse, sans aller jusqu'à vous protéger complètement en cas de grosse ondée. La tenue de rechange est donc indispensable.
Marcher, marcher, traverser des cours d'eau, avoir la patience de retirer ses chaussures, sauter de rocher en rocher, prendre son pic-nic au beau milieu d'un ruisseau, perdre patience, mouillé pour mouillé, profiter du paysage et du taux élevé d'oxygène, apercevoir une armée de singes, ne plus voir le temps passer, marcher encore et finalement arriver au campement. Un campement serait, paraît-il, un "lieu où est faite l'installation des tentes" (source : CNRTL). Idée reçue ! A l'emplacement du campement, il n'y a rien, si ce n'est le squelette en bambou d'une sorte de maisonnette. A cette structure seront attachés les hamacs avec moustiquaire intégrée, très confortables et efficaces mais enduisez-vous tout de même d'anti-moustiques, ce ne sera pas de trop.
Le repas du 'soir',vers 17h-18h, n'a, quant à lui, rien d'un pic-nic : légumes et viande sautés, accompagnés de riz. Avant de vous laisser aller à rêver de vos grandes aventures, demandez au guide de vous raconter des histoires de fantômes ou des contes et légendes du Cambodge, où comment un magicien s'est retrouvé enfermé dans un corps de tigre pour l'éternité : vous en apprendrez beaucoup sur les coutumes du pays. Pendant la nuit, les cris des animaux sauvages sont avantageusement couverts par le bruit du courant de la rivière située juste à côté du camp.
Si le camp a été correctement installé, s'il ne pleut pas trop, si le fait d'être enfermé dans un sac ne déclenche pas chez vous de crise de claustrophobie, si dormir suspendu ne vous dérange pas, si le noir absolu ne vous effraie pas, si les histoires entendues ne vous ont pas fait envisager le pire, vous passerez une excellente nuit, et vous aurez matière à briller en société (ce n'est pas pour ça que vous l'avez fait, ce n'est pas pour autant que vous devriez vous en priver). Ajoutons à cela que la forêt primaire du Cambodge disparaît à grande vitesse, pour ne plus jamais ré-apparaître. En effet, lorsque les hévéas sont plantés, on s'assure que les graines des espèces forestières ne puissent plus repousser. Comme toujours en qui concerne l'environnement ou le patrimoine, il est donc bon de se précipiter avant que ce genre d'expérience ne soit plus qu'un rêve d'enfant irréalisable.
Idée d'agence :
Parrot tours 012764714 Parrot.tours@gmail.com
Idées de logement :
Tree top lodge 011600381 (pour les petits budgets)
Terres Rouges) www.ratanakiri-lodge.com/ (pour les plus gros budgets)
Rasmey Ouk (www.lepetitjournal.com/cambodge.html) mardi 3 novembre 2009
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