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Pékin invoque la sécurité nationale pour Hong Kong

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Écrit par Didier Pujol
Publié le 22 mai 2020, mis à jour le 24 mai 2020

Ce Vendredi 22 mai, le Congrès National Populaire (NPC) doit se réunir à Pékin pour discuter une possible loi de sécurité nationale pour Hong Kong, punissant les tentatives terroristes, de sédition ou sécession et tentatives d’ingérence étrangères.

Article 23

Alors que se profilent les élections au Legco en septembre prochain, la possibilité pour le camp pro-Pékin de perdre le contrôle des décisions se précise, l’adoption de projets de lois risquant de se trouver bloquée par les députés pro-démocratie. En effet, les dernières consultations pour la nomination des représentants de districts se sont soldées par une écrasante victoire du camp anti-Pékin qui a raflé 17 districts sur les 18 que compte Hong Kong. Il y a fort à parier par conséquent que la majorité des sièges remis en cause au parlement en septembre ne bascule également en faveur du camp progressiste. En 2003 déjà, la tentative du gouvernement pro-Pékin pour imposer dans la Basic Law de Hong Kong l’article 23 punissant les tentatives de sédition ou de sécession avait conduit plus de 500.000 personnes dans la rue, sans que celui-ci ne puisse être adopté. Il est clair qu’avec la forte mobilisation contre le projet de loi sur l’extradition vers la Chine de l’année dernière, une nouvelle tentative de passage en force de l’article 23 conduirait à de nouvelles manifestations de grande ampleur.

 

Hong Kong Pékin loi sécurité nationale
Arrestation de Jimmy Lai

 

Arrestations d’opposants

Ce Lundi, les 15 personnalités de l’opposition dont Jimmy Lai, fondateur du journal pro-démocratie Apple Daily, arrêtées pour leur participation à des manifestations non autorisées l’année dernière ont comparu devant le tribunal, soulevant un tollé des organisations internationales dont l’ONU qui indique que l’on ne peut condamner quelqu’un pour participer pacifiquement à une manifestation. Lundi également, le camp pro-Pékin imposait un nouveau président des débats au Legco, Chan Kin-por, en remplacement du représentant démocrate, déclenchant une violente bagarre au sein même de l’assemblée suivie de l’expulsion par les services d’ordre de plusieurs députés d’opposition. L’atmosphère est donc particulièrement tendue, faisant craindre à beaucoup une reprise des affrontements qui ont marqué le Territoire Spécial pendant plus de 6 mois. C’est dans ce contexte que Carrie Lam appelait de ses vœux Mardi, en préambule de l’ouverture des débats de l’assemblée, la mise en place par Hong Kong d’une loi sur la sécurité nationale, semblable à celle qui existe en Chine.

Rapport sur les violences policières

La semaine dernière, le rapport tant attendu sur le rôle joué par la police dans la répression des manifestations d’opposition était enfin rendu public par l’IPCC, un organisme gouvernemental jugé dès le début par l’opposition comme non-indépendant. Or sur plus de 800 pages, pratiquement 110 sont consacrées à l’événement de Yuen Long lorsque les passagers d’une ligne de métro revenant pour une partie d’entre eux des manifestations ont été attaqués par des bandes de gros bras supposés appartenir aux triades. Pourtant, aucune preuve ne peut être apportée d’une quelconque entente avec la police, indique le rapport, celle-ci étant soupçonnée d’avoir laissé faire en n’intervenant que lorsque les agresseurs s’étaient déjà enfuis. Le reste du document est du même acabit, préconisant une meilleure formation des niveaux intermédiaires de la chaine de commandement et invoquant une réaction proportionnée à la menace sur l’ordre public représentée par les manifestations.

 

 

Un pays, deux systèmes?

Le mois dernier, Pékin a indiqué pouvoir à tout moment intervenir si nécessaire dans les discussions et décisions du parlement de Hong Kong, estimant, par la voix de Luo Huining, le chef du Bureau de Liaison, que ses représentants locaux des Affaires de Hong Kong et Macao n’étaient pas soumis à la constitution hongkongaise. Le NPC a dans ce cadre confirmé que les décisions nationales avaient la priorité sur les initiatives de régions comme Hong Kong. Or, ces prises de positions vont directement à l’encontre des accords de rétrocession signés entre la Chine et la Grande-Bretagne en 1997, prévoyant que la "Région Spéciale de Hong Kong" (HKSAR) avait toute autorité sur les affaires locales, garantissant le principe de "un pays, deux systèmes". C’est donc bien en ce moment l’avenir de Hong Kong qui se joue, la Chieffe Executive ayant la pouvoir d’imposer l’article sur la sécurité nationale dans les annexes de la Basic Law mais risquant dans ce cas de rallumer les manifestations mises en suspend par la crise du coronavirus.

A suivre

 

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