Cette semaine, nous vous emmenons vers une destination inhabituelle et pourtant à la porte de la Chine, la Mongolie, avec la chasse à l'aigle. Embarquez à la découverte des chasseurs Kazhakhs des plaines et collines mongoles grâce à David, amateur d'aventures et de grands espaces.
La Mongolie, mode d'emploi
Avec trois fois la taille de la France, la Mongolie a pourtant moins de la moitié de la population de Hong Kong. La diversité de ses paysages n'a d'égal que son immensité. Oulan-Bator n’est qu’à 4 heures 40 d’avion de Hong Kong avec 4 vols directs par semaine. La plupart des ressortissants européens, dont les Français, sont exemptés de visa pour voyager là-bas. La Mongolie se prépare à affronter le froid de l’hiver, mais pour les Kazakhs de l’ouest du pays et plus particulièrement pour les « Burguitchins », c’est bien différent. Les festivals des aigliers qui célèbrent le rapace viennent de se dérouler, marquant le début de la saison des chasses.
Aux confins entre la Chine et la Russie, à quelques dizaines de kilomètres du Kazakhstan, Bayan-Ulgki, la province la plus à l’ouest de la Mongolie est peuplée de plusieurs ethnies, Khalga, Tuvas et Kazakhs, les plus représentatives. Cela fait de Bayan-Ulgii un carrefour de cultures qui confère à cette région un attrait tout particulier, bien que méconnu, préservé en raison de son éloignement de la capitale.
Qui sont les chasseurs à l'aigle mongols ?
Venus du Kazakhstan à la fin du 17e siècle, les Kazakhs peuplent cette zone semi-désertique et y ont développé une culture propre, un savant mélange entre la culture kazakhe et mongole, créant ainsi une identité particulièrement forte. C’est dans des paysages rudes et sauvages que les Kazakhs pratiquent et perpétuent le culte de l’aigle. La chasse à l’aigle est pratiquée en Asie centrale et en Mongolie depuis des siècles, on dit même qu’à la cour du grand Chinggis Khan, une centaine d'aigles étaient entraînés pour la chasse. De nos jours, le peuple Kazakh est le seul à perpétuer cette pratique, dont les origines se perdent dans la nuit des temps. Les Burguitchins, chasseurs, mais aussi dresseurs, vivent en étroite relation avec leurs aigles, une symbiose avec l’animal, entre respect et soumission, sans vraiment savoir qui se soumet à l’autre. La chasse à l'aigle est une tradition issue de tribus de cavaliers. Le chasseur doit pouvoir se déplacer rapidement avec son rapace, grimper sur les hauteurs, et il doit aussi être prêt à aider son aigle si besoin. Seul le cheval donne cette rapidité et souplesse dans les déplacements.
Comment se déroule la chasse à l'aigle en Mongolie ?
Dans les cabanes ou yourtes des familles kazakhes se trouve un coin bien particulier destiné à l’aigle, pour lui réserver le plus de tranquillité possible, et parfois une yourte entière lui est destinée. La période de chasse s’étend d’octobre à fin février, car l’aigle est alors en plein plumage, et la fourrure du gibier est aussi de bien meilleure qualité.
La chasse : Les Burguitchins partent à cheval, tenant leur aigle sur le poing. Ils se dirigent vers un point d'où le rapace pourra surplomber toute la vallée. Dans le fond de la vallée, les rabatteurs frappent sur leur manteau, font du bruit pour débusquer lièvres et renards. Le chasseur enlève alors le capuchon qui empêche l’aigle de voir, en quelques secondes sa vue s’adapte à la lumière et il reprend toute son acuité qui est presque 10 fois supérieure à la nôtre. Le chasseur maintient son aigle par un petit lien attaché à sa patte pour l’empêcher de s’envoler, et attend qu’il ait aperçu le gibier. L’aigle est alors lâché sur sa proie, il plane, puis descend en piqué vers le gibier à une vitesse qui peut atteindre 150 km/h. Les Kazakhs ne gardent leurs aigles que sept ou huit ans et leur rendent la liberté pour qu’ils puissent se reproduire. Le Burguitchin repart alors dans les montagnes, trouve un autre aiglon, et reproduit ces gestes ancestraux, perpétuant ainsi ce savoir-faire à leurs enfants.
Conseils pratiques :
Il est possible de découvrir la Mongolie et ses paysages exceptionnels, bien loin des sentiers battus, à cheval, en trek, à chameau, ou tout simplement en voiture grâce à des agences spécialisées comme Agate Travel, Discover Altai, Discover Mongolia ou encore, Wind of Mongolia, ma préférée, une petite agence francophone fondée par Joël, un Toulousain qui vit en Mongolie depuis plus de 20 ans.
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