Le spécialiste français des services à l’aviation Elior a officialisé son intention de faire de Hong Kong son siège asiatique. Pour séduire le groupe français, la ville a mis en avant sa situation de hub aéronautique.
Des Français à Hong Kong
Voici un nouvel exemple du retour des Français à Hong Kong ! En effet, le 21 mars, un mois après avoir signé un mémorandum avec l’autorité aéroportuaire de Hong Kong (AAHK), Elior SA a annoncé son intention d’y implanter ses quartiers généraux en Asie. Lors de la signature, le 19 février, la multinationale française était représentée par son PDG, Daniel Derichebourg, tandis que Paul Chan, le secrétaire aux Finances, était venu témoigner de l’intérêt du gouvernement local pour cette implantation dès l’annonce du budget.
Elior possède déjà des activités assez étendues dans la région, à la fois en tant qu’acteur majeur des services à l’aéronautique en Chine et comme fournisseur de restauration collective à Hong Kong. Plus particulièrement, dans le domaine de l’aviation, l’AAHK a signé un protocole d’accord avec Elior pour explorer la possibilité de fournir des services professionnels tels que le démantèlement d’avions, le recyclage de pièces et la formation associée. Hong Kong compte ainsi devenir le premier centre de traitement et de négoce de pièces d’avions en Asie. Janet Cheung, PDG d’Elior Asia, a détaillé cet ambitieux projet en ajoutant que cela nécessiterait trois sites : un hangar à l’aéroport pour le démantèlement des avions, le commerce de pièces et la formation des techniciens, un deuxième endroit proche de l’aéroport pour le stockage, et un troisième site plus grand pour le traitement et le recyclage des matériaux.
Un spécialiste de la restauration
Plus généralement, Elior se définit comme un des leaders mondiaux de la restauration collective et des multiservices. La multinationale française, qui est détenue à 48,17% par le groupe Derichebourg, est présente dans 11 pays, a un chiffre d’affaires qui dépasse les 5 milliards d’euros, et occupe une position centrale dans divers marchés d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie. Pour la petite histoire, Daniel Derichebourg, 72 ans, a commencé sa carrière à 16 ans en nettoyant des sous-sols pour aider son père qui possédait une petite entreprise familiale de ferraille.
Dans la restauration collective, Elior sert des repas aussi bien aux entreprises qu’aux crèches ou aux maisons de retraite, sous sa marque historique ou des marques locales. Dans le multiservices aux entreprises, Elior offre une gamme très élargie : propreté, facility management, génie électrique et climatique, maintenance, télésurveillance, accueil, efficacité énergétique, éclairage public, espaces verts, sous-traitance industrielle et aéronautique… En tout, sur les différents continents, Elior Group compte 133000 collaborateurs dans le domaine de la restauration collective et 56700 dans le domaine des multiservices.
Les atouts de Hong Kong
En accueillant Elior, le secrétaire d’Etat au commerce et au développement économique, Algernon Yau, a mis en avant la force d’attraction du principe « un pays, deux systèmes » : « Hong Kong a un niveau élevé d’internationalisation, un environnement favorable au business, une situation stratégique, un cadre légal robuste et un régime de taxes faibles ». De ce fait, il a insisté sur le fait que le pays a toujours été un endroit primordial pour les investissements étrangers et les multinationales. Pour lui, Hong Kong doit ainsi continuer à jouer son rôle unique de connecteur entre le Mainland et le monde.
Plus précisément, sur le plan aéronautique, Mable Chan, la secrétaire au transport et à la logistique, a ajouté que « le quatorzième plan national quinquennal a reconnu la position de Hong Kong comme un hub international de l’aviation ». Grâce à ses infrastructures aéroportuaires de classe mondiale, la ville peut espérer d’autres annonces similaires d’implantations dans ce même secteur.
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