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Des coquilles d'huîtres pour sauver les récifs de Hong Kong

Hong Kong est considérée depuis toujours comme une région ostréicole majeure, du fait, notamment, de son emplacement qui la situe idéalement entre le delta de la rivière des Perles et la mer de Chine méridionale. En décembre 2017, déjà, le Petit Journal de Hong Kong nous faisait part du projet environnemental d’envergure entrepris par The Nature Conservancy afin de restaurer les bancs d’huîtres de Hong Kong. Comment le projet avance-t-il ? Quelles sont ses dernières avancées ? Nous faisons le point sur cette innovation clé pour l’environnement marin de Hong Kong.

Huitres sechant Hong KongHuitres sechant Hong Kong
Geographer@Creativecommons
Écrit par Alexis Janson
Publié le 23 janvier 2024, mis à jour le 24 janvier 2024

 

Les fonds marins de Hong Kong en péril

A l’heure où de nombreux restaurants de la ville et des particuliers ont consommé de très nombreuses huîtres en quelques jours seulement, il est intéressant de revenir sur le caractère vertueux des coquilles usagées pour la sauvegarde des récifs ostréicoles dans la baie de Hong Kong et dans d’autres régions du globe. En effet, la pollution des eaux et le dragage des fonds marins mettent en péril l’habitat des huîtres.

Le projet Save Our Shells est une initiative de The Nature Conservancy, ONG internationale, qui vise à recycler et réutiliser les coquilles de mollusques, comme les huîtres et les moules, provenant de l’aquaculture et de l’industrie de la restauration. Le but est de restaurer les récifs d’huîtres endommagés, de promouvoir la biodiversité et de réduire la pollution dans les baies de Hong Kong.

 

Gardons nos coquilles à Hong Kong 

Tout d'abord, les coquilles d’huîtres sont collectées, ainsi que des coquilles de moules et de Saint-Jacques utilisées dans les restaurants, les hôtels et l’industrie ostréicole de Hong Kong. Ensuite, les coquilles sont traitées pour éliminer toute maladie en les exposant au soleil pendant quelques mois.

Par la suite, les coquilles sont mises en sac et transportées vers les sites de restauration des récifs. Finalement, les coquilles recyclées sont placées dans la mer comme un « substrat de colonisation » pour les jeunes huîtres qui vont s’y fixer et former de nouveaux récifs.

Le projet Save Our Shells contribue à rétablir les services écosystémiques des huîtres, qui sont des filtreurs naturels capables de purifier l’eau en éliminant les impuretés. Une seule huître de Hong Kong, la crassostrea hongkongensis, peut filtrer jusqu’à 200 litres d’eau par jour, plus que toute autre espèce d’huître connue. Le projet soutient également la tradition ostréicole de Hong Kong, qui remonte à 700 ans et qui est reconnue par l’Unesco comme un « patrimoine culturel immatériel ».

 

Deux sites pilotes à Hong Kong

Le projet a permis de récolter près de 80 tonnes de coquilles depuis son lancement en 2020. Par ailleurs, il est à noter que deux récifs d’huîtres ont pu être restaurés dans le port de Tolo au Nord Est de Hong Kong et à Lau Fau Shan dans le Nord-Ouest de la Région Administrative Spéciale. Ces projets pilotes vont permettre de collecter des données essentielles ces prochaines années afin de continuer à développer les méthodes de restauration en vue d’une future mise à l’échelle du projet.

Par ailleurs, The Nature Conservancy a pu lancer début 2023, un programme de recyclage des coquilles d’huîtres auprès de restaurants aux Etats-Unis d’Amérique dans la partie du Golfe du Mexique qui est traversée par le Mississippi.

Enfin, la composition des coquilles d’huîtres s’avère riche de nombreuses autres vertus. Sa teneur en calcium, en minéraux et en oligo-éléments constitue un excellent ingrédient pour des produits cosmétiques. Sans parler de leur efficacité comme engrais pour les jardins ou bien pour des solutions de détartrage utiles pour le ménage de sa salle de bains.

 

 

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