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En un an, Carrie Lam a imposé son style

bilan Carrie Lam chef de exécutif de hong kongbilan Carrie Lam chef de exécutif de hong kong
Carrie Lam est la première femme à occuper le poste de chef de l'exécutif hongkongais.
Écrit par Matthieu Verrier
Publié le 28 juin 2018, mis à jour le 29 juin 2018

C’était l’an dernier. Le 1er juillet. Carrie Lam arrivait à la tête du conseil exécutif de Hong Kong, avec la bénédiction de Pékin. Elle s’était donné pour mission d’apaiser une société troublée et de renforcer la position de la ville dans la course à l’innovation. Les douze derniers mois ont révélé le style Lam. Quelle cheffe de l'exécutif est-elle?

Une cheffe avec une opposition affaiblie

Ce n’est pas entièrement de son fait. Le camp pan-démocrate a accumulé les déconvenues pendant un an. Les meneurs du mouvement des parapluies ont été condamnés à des peines de prison l’été dernier. Leur parti politique Demosisto n’a pas trouvé sa place. Ses candidats, dits "localistes", ont été empêchés de se présenter lors des élections partielles. Nathan Law, figure de la Révolution des parapluies, a quitté en mai la tête du parti pour prendre du recul.

L’opposition plus traditionnelle a aussi connu des revers, lors des élections partielles de mars. Les démocrates n’ont pas su profiter des polémiques sur les disqualifications. Ils ont perdu deux des quatre sièges remis en jeu. 

L’affaiblissement de l’opposition ne signifie toutefois pas un saut de popularité pour la cheffe de l’exécutif. Elle voit en effet sa cote s’éroder, selon les études de l’Université de Hong Kong, passant de 63,6% d'opinions favorables en juillet dernier à 54,3% ce mois-ci.

Une relation renforcée avec le conseil législatif?

Son prédécesseur CY Leung a salué ce jeudi l’action de Carrie Lam. Interrogé par People’s Daily, l’organe du Parti communiste à Pékin, il a notamment souligné les relations “significativement améliorées” avec le Conseil législatif. Ce jugement arrive pourtant après les longues semaines de discussions agitées à propos de la loi sur la co-location.

C’était la loi la plus difficile à passer pour le gouvernement cette année. Il s’agit de régler la question des points de contrôle dans la future gare de West Kowloon. Peut-il exister des zones où s'applique le droit chinois? L’opposition était vent debout. Elle a multiplié les amendements, joué l’obstruction. La présidence du Conseil législatif a imposé le temps programmé, coupant le micro aux trop bavards -à son goût- pan-démocrates. Les incidents et expulsions de la chambre se sont enchaînés dont la vidéo ci-dessous n’est qu’un exemple parmi d’autres. Mais le texte a été adopté.

 


La liaison rapide de Hong Kong à Shenzhen et Guangzhou et au réseau à grande vitesse de la Chine continentale pourra être inaugurée en fin d’année. Les passagers passeront les contrôles hongkongais et chinois dans le terminal de West Kowloon.


Hong Kong a trouvé sa VRP

Une des missions que s’est assignée Carrie Lam était de pousser sa ville dans la compétition mondiale à l’innovation. Ceci passe par un grand travail de représentation à l’étranger. Elle s’est rendue à Davos en janvier. Elle s’est offert une tournée de près de deux semaines en Europe en juin. A chaque fois, il s’agit de promouvoir Hong Kong qui serait de retour dans le jeu, avec de lourds investissements permis par les excédents budgétaires, une fiscalité avantageuse et un environnement favorable comme le Science Park, un projet dont Carrie Lam devra faire oublier les ratés.
 

Au plan intérieur, il reste de nombreux défis, sociaux, économiques ou encore dans l'équilibre des liens avec Pékin. Le plus gros reste la pression immobilière. Avant de souffler sa première bougie, Carrie Lam n'a pas manqué d'entériner une décision très attendue: la taxe sur les logements vacants. Aucun effet miraculeux n'est attendu. L'objectif est de montrer qu'elle s'occupe de la question.

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