Selon un rapport international publié en 2020, 23 pays, dont le Vietnam, devraient voir leur population réduire de manière considérable. Inquiet, Ha Anh Duc, directeur en chef du ministère de la santé, s'est exprimé sur le sujet lors d’une conférence vendredi dernier. Il explique que si aucune mesure n’est prise pour augmenter le taux de natalité, les premières conséquences se feront déjà ressentir dans certaines régions en 2050 au Vietnam.
Le Vietnam est loin d’être le seul pays d’Asie-Pacifique à faire face à ce problème. La Corée du Sud, par exemple, a aussi vu son indice synthétique de fécondité (ISF) chuter drastiquement pour devenir le plus bas du monde et actuellement évalué à 0,8 enfant/femme.
1,96 enfant par femme au Vietnam
Un indice de 2,1 est souvent requis pour assurer un renouvellement idéal de la population. L'ISF du Vietnam s’élevait légèrement en-deçà en 2020 : 1,96. Les anticipations sont que la population vietnamienne atteigne d’abord un record de 107 millions d’habitants en 2044 avant de tomber en dessous de la barre des 72 millions en 2100.
Qu’est-ce qui explique que le taux de natalité soit passé de 6 enfants par femme à moins de 2 en à peine 50 ans ?
Les principales raisons sont la hausse du niveau d’éducation des femmes corrélées et l’utilisation des méthodes de contraception. Sans grande surprise, des facteurs économiques sont bien souvent mentionnés comme raison majeure de ne souhaiter qu'un seul enfant. L'éducation au Vietnam peut coûter cher et demande du temps.
Des écarts dans le pays comme à HCM-Ville
HCM Ville a le taux de natalité le plus bas du pays, avec seulement 1,39 enfant par femme en âge de procréer. La pollution étant également un facteur non-négligeable qui peut nuire à la fertilité. Chaque année, on estime qu'au Vietnam, environ un million de couples ne peuvent pas avoir d'enfants de manière naturelle, représentant environ 7,7 % des couples.
Conscient de la situation, le gouvernement réagit et un projet de loi a été signé afin d’accorder notamment un soutien financier aux femmes qui accouchent d’un deuxième enfant ainsi qu’une exemption de frais de scolarité.
Bien que la planète soit actuellement surpeuplée lorsqu'on la met en perspective des ressources naturelles disponibles, le seuil de renouvellement doit être maintenu. Si la démographie mondiale décline de manière drastique, cela entraînera une pénurie de main-d’œuvre. Ce sera probablement l’un des enjeux majeurs de la future moitié du 21ème siècle.