C’est une première au Vietnam. Le canal Tau Hu, la pagode Lang, la citadelle de Hue. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les peintres européens de l’époque coloniale ne manquaient pas de sujets d’inspiration. Une exposition consacrée à leurs oeuvres vient d’ailleurs d’être organisée à Ho Chi Minh-ville, du 14 au 17 août.
« Mong Vien Dong »… « L’Orient lointain, des rêves et des poursuites »… Ainsi s’intitulait cette fameuse exposition, organisée par Sotheby’s dans la mégalopole du Sud, qui aura permis au public de découvrir tout un pan - méconnu, disons-le bien – de l’histoire des beaux-arts d’Indochine, avec des œuvres de peintres européens (Français, pour la plupart, mais pas uniquement), ayant séjourné au Vietnam entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle.
C’est le cas de Victor Tardieu (1870-1937), dont le tableau ci-dessus, « Un coin de rue à Hanoï », a été achevé en 1921.
Victor Tardieu est resté célèbre pour avoir fondé, avec le peintre vietnamien Nguyen Nam Son, l’école des Beaux-Arts d’Indochine, d’où sont sorties de très nombreuses sommités de la penture vietnamienne, parmi lesquelles Le Pho, Mai Trung ou encore Nguyen Gia Tri.
Cette œuvre de Joseph Inguimbery (1896-1971), « Vue du mont Ba Vi depuis les rizières de Son Tay », est tout à fait représentative de ce qui se faisait à l’époque. Directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de l’Indochine, Joseph Inguimbery emmenait fréquemment ses étudiants à la campagne, pour des séances de travaux en plein air.
Ce « Paysage du Vietnam » est l’œuvre d’Evariste Jonchère (1892-1956), arrivé dans le pays en 1932 pour succéder à Victor Tardieu à l’école des Beaux-Arts.
La baie d’Ha Long, saisie ici par le pinceau néo-impressionniste de Louis-Jules Dumoulin (1860-1924), qui a été le fondateur de la société coloniale des artistes français, laquelle société- accordait des bourses à de jeunes artistes français pour leur permettre de vivre et de peindre dans les colonies.
Ces « Deux femmes vietnamiennes », sensuelles et lascives, sont quant à elles, peintes par Alix Aymé (1894-1989).
On sait sinon que Paul Gauguin a un moment caressé l’idée de venir en Indochine avant de finalement opter pour Tahiti… Qu’en aurait-il été ?