Nous avons réalisé le portrait de Véronique Goldbrunner, une "baby planner" française qui aide les francophones de Munich à préparer au mieux leur accouchement en arrivant en Allemagne. Un service à ne pas rater !
Lepetitjournal.com : Bonjour Madame Goldbrunner, merci de nous accueillir. Pouvez vous vous présenter aux lecteurs du petitjournal.com ?
V.G. : Je suis française et habite Munich depuis 10 ans, je suis maman de trois enfants, tous les trois nés en Allemagne. Je me suis rendue compte qu'il était très difficile de concilier vie professionnelle et maternité à plein temps. Ma fille était à la crèche mais un beau jour je n'ai plus eu de place et j'ai du rechercher une Tagesmutter (nourrice). Apres la naissance de mon troisième enfant, je suis tombée sur un site de Baby Planner français et en devenant Baby Planner j'ai eu envie de partager mon expérience en tant que maman ayant accouché à l'étranger. En Allemagne par exemple, le rôle de la sage femme est beaucoup plus important qu'en France et la première chose à faire pour les femmes enceintes qui arrivent et vont accoucher à Munich est d'en trouver une !
Le petitjournal.com : En quoi a consisté votre formation ?
V.G. : Même si mon expérience personnelle m'a beaucoup appris, il me paraissait indispensable de suivre une formation. Bien sûr j'(y) ai étudié de façon approfondie le coté médical de la grossesse, cependant je ne suis ni médecin ni sage-femme et par conséquent je ne donne aucun conseil médical aux mamans que je suis. Un accent a été mis sur le coté psychologique de la grossesse et de la naissance, la sécurité du bébé après la naissance, la mise en place d'un environnement sain. De mon coté, j'ai aussi fait de nombreuses recherches sur le coté administratif afin de pouvoir donner des informations claires aux mamans expatriés arrivant à Munich. Ma spécialité est la mise en place d'un schadstofffreie Umgebung, c'est-à-dire d'un environnement sain loin de tout ce qui est toxique pour le bébé. Je donne des conseils simples, tel que le fait d'éteindre le wifi la nuit? Concrètement, je me déplace chez la maman, et en fonction de ses besoins lui propose les services spécifiques, je peux aider à la recherche d'une sage-femme, du lieu d'accouchement j'étudie la chambre du bébé, aide dans le choix du matériel de puériculture, etc. Je n'ai jamais eu une cliente au même profil. Parfois c'est moi qui effectue toutes les démarches administratives à cause de la barrière de la langue, parfois j'aide la maman à préparer son retour dans la vie professionnelle. Je m'occupe également de préparer avec les mamans qui le souhaitent un plan de naissance qui explicite toutes les options souhaitées par la mère lors de l'accouchement, qu'elle remet à la sage-femme dès l'arrivée à l'hôpital. Lors d'une première grossesse, une maman reçoit dix mille conseils de son entourage, de collègues ; or souvent, en tant que maman, on fait d'emblée le bon geste. J'aide les mamans à prendre confiance en elles et à se libérer de l'avis des autres. Finalement, mes tarifs sont personnalisés afin de m'adapter flexiblement à mes clients.
Lepetitjournal.com : Parlez nous un peu du coté administratif de la grossesse et de l'enfance en Allemagne? Quelle est la durée du congé maternité par exemple ?
V.G. : Tout d'abord il y a la Mutterschutzgesetz qui dit que la mère ne peut travailler six semaines avant la naissance et huit semaines après la naissance du bébé (douze semaines dans le cas de jumeaux). En ce qui concerne l'Elterngeld c'est-à-dire l'allocation parentale, on peut toucher 67% de ce que l'on gagnait pendant les douze derniers mois avant la naissance du bébé. Le pourcentage évolue en fonction de la base du salaire et l'on peut toucher au maximum 1800?. En Allemagne, les parents peuvent bénéficier à tour de rôle du congé parental pendant une durée maximal de trois ans et ce jusqu'aux huit ans de l'enfant. Cela veut dire on peut garder un année du congé parental pour la poser par exemple lorsque l'enfant ira À l'école. Le 1er août 2013 sera mise en place
une nouvelle loi appelée Betreuungsgeld, une allocation pour les parents qui ne souhaitent pas placer leur enfant en crèche ou chez une nourrice. Cette allocation est à hauteur de 100? et elle passera à 150? en janvier prochain et on peut la toucher à partir des quinze mois du bébé, c'est-à-dire à la fin de l'Elterngeld et ce pendant vingt-deux mois. A partir du premier août 2013 le droit d'avoir une place de crèche "pour tous" est dans la théorie possible, dans la réalité ce n'est pas toujours évident. D'une façon général en tant qu'expatrié, il faut faire extrêmement attention car beaucoup de facteurs rentrent en compte : si la mère a déjà travaillé en Allemagne ou bien vient d'arriver, le régime social de la famille et enfin si l'on choisit de bénéficier des prestations sociales liés à la maternité françaises ou allemandes. Je me tiens à la disposition des jeunes familles.
Lepetitjournal.com : Auriez vous quelques conseils à donner aux papas ?
V.G. : Pour la femme, la grossesse est littéralement physique, ce qui n'est pas le cas pour le papa. Il y a un préjugé qui veut que la femme enceinte soit d'emblée heureuse et comblée. Même si c'est un moment magique, il faut un moment d'adaptation pour se rendre compte de cette situation. Lors de l'accouchement, les pères se disent souvent « de toute façon je ne peux rien faire » : ce n'est pas vrai, ils peuvent tenir la main de leur femme, apporter de la musique que leur femme aime bien etc. Toutefois, leur présence lors de l'accouchement est une question de choix, on ne peut pas les forcer à être là. Enfin, après la naissance, les papas ne savent plus où donner de la tête entre la cuisine, le ménage, le bébé. Il peut être utile de prévoir au préalable un réseau d'entraide qui permette au papa de ne pas être trop dépassé. De plus, il est primordial que la mère fasse confiance à leur mari qui est capable de aussi bien s'occuper du bébé qu'elle.
Plus d'infos : http://www.mamanpassion.com www.facebook.com/mamanpassion
Propos recueillis par Camille Babeau (www.lepetitjournal.com/munich) Mardi 30 Juillet 2013
Relisez notre interview du Docteur Teicher, gynécologue francophile et francophone à Munich : cliquez ICI !
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