Édition internationale

FESTIVAL DE CANNES - L'Argentine sur la Croisette

Le cinéma argentin est bien représenté cette année au 65ème festival de Cannes, qui se déroule jusqu'au 27 mai. Sept films -courts et longs-métrages- concourent dans différentes sélections

Les poids lourds du cinéma argentin

À Cannes, il n'y a pas que Bérénice Béjo, la maîtresse de cérémonie, qui donne une touche argentine au festival, grâce à sa double nationalité. Il y a aussi et surtout les six réalisateurs retenus pour présenter leur film sur la Croisette. Cinq d'entre eux sont d'ailleurs issus de la Universidad del Cine de Buenos Aires.

On retrouve d'abord, pour sa quatrième sélection à Cannes, Pablo Trapero et son Elefante Blanco, qui concoure dans la sélection Un Certain Regard. Il met notamment en scène Ricardo Darín, et le Belge francophone Jérémie Rénier. Le film actuellement dans les salles raconte l'histoire de deux prêtres, confrontés au narcotrafic et à la corruption des institutions, alors qu'ils tentent de reconstruire un hôpital dans un bidonville de Buenos Aires. Trapero a aussi tourné pour le film collectif 7 jours à La Havane, également sélectionné.

Dans la section Quinzaine des réalisateurs, on trouve Infancia clandestina de Benjamin Avila. Un film qui livre le récit d'un petit garçon et de sa famille vivant sous une fausse identité dans la dictature argentine des années 70. Le long-métrage, projeté dimanche à Cannes, a beaucoup ému le public.

Du long au court
Autres sélections pour La Semaine de la critique cette fois : Los Salvajes de Alejandro Fadel et le court-métrage Yeguas y cotorras de Natalia Garagiola. Le premier est un "faux western" selon son réalisateur ou l'histoire de cinq jeunes évadés d'une prison pour mineures qui tentent de rejoindre le ranch d'une connaissance. Un périple à travers la province de Mendoza. Le second mêle confusion et conflits alors que Delfina, jeune aristocrate de Buenos Aires, s'apprête à se marier.

Enfin, la sélection de la Cinéfondation présente Los Villegas, premier film de Gonzalo Tobal et Pude ver un puma de Eduardo Williams, qui a remporté le premier prix du court-métrage lors du dernier Bafici (Buenos Aires Festival Internacional de Cine Independiente) et suit un groupe de jeunes qu'un accident entraîne des toits du quartier à la profondeur de la terre. Los Villegas, quant à lui, narre l'histoire de deux jeunes cousins qui se posent des questions sur leur avenir : suivre leurs désirs ou ceux de leur famille ?

Côté juré, après l'actrice Martina Gusman en 2011, c'est le journaliste et critique cinéma du quotidien Página/12 Luciano Monteagudo, qui participe, lui, au jury de la sélection Un Certain Regard cette année.

Le cinéma argentin à Cannes : une longue histoire
Le cinéma argentin est présent dès 1959 à Cannes avec La Chute de Leopoldo Torre Nilsson. Mais c'est lors de l'édition de 1985 que l'Argentine est consacrée, grâce au prix d'interprétation féminine décerné à Norma Aleandro pour L'Histoire officielle de Luis Puenzo.

Trois ans plus tard, le réalisateur Fernando Solanas remporte le grand prix de la mise en scène avec son film Le Sud. En 1988, il revient sur la Croisette avec Le Voyage et repart avec le prix oecuménique et le prix de la Commission supérieure technique. Aujourd'hui, si la nouvelle génération de cinéastes argentins n'est pas en lice pour la Palme d'Or, elle a néanmoins trouvé sa place dans les sélections parallèles.

Chloé Wallut (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires)  mercredi 23 mai 2012

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