Monaco accueille jusqu'au 19 novembre une exposition intitulée « Lignes et Lumière »de Richard Ballard*, un artiste discret, mais qui ne cache pas son amour pour la nature?
"La peinture est venue àmoi !"
NéàLiverpool en 1951, Richard Ballard vit et travaille en France depuis de nombreuses années. Ses ?uvres ont fait le tour du monde, New York, Bruxelles, Munich, en passant par Sydney et Paris oùil a élu domicile?
Un goût pour la peinture que Richard Ballard cultive depuis la petite enfance : fils d'un célèbre peintre britannique, l'artiste a baignédès son plus jeune âge dans cet univers, accompagnant son père au gréde ses expositions?
A l'adolescence, il hésite: cuisinier, écrivain ou peintre? ? Son enfance le rattrapera. « La peinture est venue àmoi c'est elle qui m'a choisi », confie-t-il.
Vers une peinture universelle ? De toutes ses expositions de par le monde, il retient ceci : "une chose m'a marqué : les personnes qui sont venues voir mes ?uvres ont toutes appréciéles mêmes choses, eu les mêmes réactions, que ce soit en Australie, aux Etats-Unis ou en France? ". Pour lui, il n'y a pas de doute : "le langage visuel est le même partout dans le monde"?
L'artiste aime croire àl'idée d'une peinture universelle, qui transcenderait les frontières, les cultures. Un art jusque làdestinéàune élite avertie, mais qui deviendrait alors plus « démocratique », « accessible »au grand public ?Utopie ? Rêve déraisonné ? En tout cas, c'est ce àquoi aspire le peintre, qui compare l'art au saut d'un plongeur professionnel. Le plongeoir représente "le socle, la motivation principale de toute création tout ce qu'on va faire avec, de même que les multiples sauts et acrobaties que fait le plongeur avant de toucher l'eau, tout ça, c'est l'art".
La nature au c?ur des créations
Dans « Lignes et Lumière », Richard Ballard fait la part belle aux paysages, son thème de prédilection l'artiste se dit fascinépar cette nature nue, libre, symbolisée par les nuages, le ciel, omniprésents dans ses peintures.
Les pylônes et autres objets métalliques occupent également du terrain, comme pour apporter aux tableaux un message de tristesse et de mélancolie, au milieu de cette nature profondément dénaturée par l'homme et la civilisation.
Lorsqu'on lui demande comment il définirait cette énième exposition, Richard Ballard s'emporte : fuyant toute étiquette, il se dit révoltépar ceux qui préfèrent se cantonner àun style, un motif, plutôt que d'exploiter d'autres horizons plus audacieux, au risque de déplaire àleur public. "Comment est-il possible qu'un artiste puisse garder un style identique toute sa vie ? Nous sommes influencés par tellement de choses autour de nous. [Vis-à-vis du public], c'est malhonnête !". Pour lui, pas de demi-mesure : un artiste digne de ce nom ne doit pas hésiter àse mettre en danger, sinon il ne mérite pas de durer.
Un sort qui a peu de chances de se produire pour Richard Ballard, en perpétuelle remise en question artistique.
Car, finalement, qu'est-ce qui inspire cet artiste sensible et idéaliste ? "La curiosité, la croyance que vous êtes maladroit et que vous pouvez toujours faire beaucoup mieux?". Un bon moyen de ne pas sombrer dans l'immobilisme? le comble pour un artiste peintre, selon Richard Ballard.
* « Lignes et Lumière »de Richard Ballard, une exposition àvoir jusqu'au 19 novembre au Monaco Modern Art, ancien atelier de l'artiste monégasque Philippe Pastor, 27 avenue Princesse Grace, àMonaco. Renseignements : +377 92 16 71 17
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