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Retardateurs de flamme, une contamination à petit feu

Pour le nouveau volet du documentaire Vert de rage, diffusé sur France 5, les journalistes mènent une enquête approfondie sur les retardateurs de flamme et les répercussions sur la santé qui en résultent. Au fil de ce documentaire, une révélation frappante émerge : ces produits toxiques sont omniprésents dans notre vie quotidienne.

les soldats du feu en action les soldats du feu en action
Écrit par Christophe Verger
Publié le 12 janvier 2024, mis à jour le 16 janvier 2024

Jouets, meubles, électroménager, les retardateurs de flamme censés nous protéger des incendies se retrouvent partout, autour de nous. Ces produits inodores et incolores utilisés pour notre protection se révèlent être nocifs pour la santé, notamment favorisant le développement de cancers. Pendant une année d’investigation, les journalistes de France Télévisions ont mis en lumière la dangerosité de ces agents cancérigènes, en collaboration avec des chercheurs américains et européens.

 

Les pompiers en première ligne 

 

Les conclusions de deux enquêtes demandées par les journalistes du documentaire “Vert de rage”, conduites par des chercheurs indépendants, mettent en lumière les effets dévastateurs des retardateurs de flamme. Les résultats révèlent qu’une préoccupation émerge chez les pompiers, avec 4% d’entre eux souffrant de cancers attribuables à des polluants, produits toxiques dont les retardateurs de flamme. Aux Etats-Unis, 28 types de cancers sont reconnus comme maladie professionnelle chez les pompiers. Entre les années 2002 et 2014, 67% des décès dans le service des pompiers de Boston ont été causés par un cancer. 

Ces substances exposent particulièrement les pompiers lors de leurs interventions. Les révélations ont suscité une réaction jusqu'à l'Assemblée nationale, où des députés interrogent le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur la santé des pompiers, ce dernier répondra : “Nous mettrons en place un dispositif, pour que les sapeurs-pompiers puissent avoir tous les deux ans, une consultation médicale, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent”.

Mais cette enquête nous amène bien au-delà du cas de nos gardiens du feu.

 

Les jouets des enfants sont également contaminés

 

Les jouets de nos enfants également contaminés 

 

Afin d'approfondir leur investigation, Mathilde Cusin et Martin Boudot, journalistes à France Télévisions ont soumis une centaine de jouets en plastique à l'analyse d'un laboratoire tchèque indépendant. Les résultats sont alarmants : selon la législation française, les jouets ne doivent pas dépasser la quantité de 500 mg/kg de brome (élément chimique présent dans les retardateurs de flamme). 10% de ces jouets dépassent les seuils légaux en termes de présence de retardateurs de flamme, les rendant non-conformes aux normes en vigueur. 

 

Qu’est-ce que cela implique pour la santé des enfants ? L'impact de l'exposition à ces substances peut ne pas se manifester instantanément. Cependant, des expositions répétées sur de longues périodes pourraient conduire à des effets hormonaux connus sous le nom de perturbateurs endocriniens. Les effets secondaires d’une exposition constante pourraient potentiellement altérer la fonction thyroïdienne des enfants, qui joue un rôle crucial dans des aspects tels que la croissance, la reproduction et le métabolisme.

La ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, et son cabinet n’ont pas souhaité réagir aux résultats de l'enquête des journalistes et à refuser de répondre à toute demande d’interview concernant la présence de substances cancérigènes dans les jouets pour enfants. 

 

Pour en savoir plus, ce documentaire est diffusé le lundi 15 janvier, sur France 5 à 21H05, il sera disponible pour les 6 prochains mois sur le site France.tv.

 

 

 

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