Édition internationale

Euthanasie et suicide assisté : quels sont les pays à autoriser ces pratiques ?

Alors que la France tarde à examiner les propositions de loi sur la fin de vie, les Français sont toujours plus nombreux à se tourner vers l’étranger pour recourir à l’euthanasie.

Une personne tient le bras d'une autre personne tenant une balle dans sa main dans une salle d'attente.Une personne tient le bras d'une autre personne tenant une balle dans sa main dans une salle d'attente.
Les propositions de loi sur la fin de vie en France seront examinées dès février 2026. Crédit : Matthias Zomer via Pexels.
Écrit par Sherilyn Soekatma
Publié le 11 décembre 2025, mis à jour le 16 décembre 2025

 

En 2024, 106 Français ont été euthanasiés en Belgique, selon le rapport publié le 19 mars 2025 par la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCE). Alors que l’étude des textes sur la fin de vie en France a été reportée à plusieurs reprises et que les propositions de loi ne seront examinées qu’en février 2026, les Français sont toujours plus nombreux à réclamer l’euthanasie à l’étranger.

 

Euthanasie passive, euthanasie active, suicide assisté : quelles différences ?
L’euthanasie active implique un acte qui provoque le décès. Par exemple, un médecin ou un tiers va injecter une substance entraînant la mort du patient. Les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg ont fait ce choix.
L’euthanasie passive consiste à laisser mourir un patient, par exemple en refusant ou en arrêtant le traitement nécessaire au maintien de la vie.
L’assistance au suicide ou suicide médicalement assisté désigne le fait de se donner la mort avec l’aide d’une personne qui fournit un moyen pour le faire. Le moyen doit toutefois être pris par la personne malade elle-même.

 

La Colombie, pionnière de l’euthanasie en Amérique latine

En Amérique latine, la Colombie est pionnière de l’euthanasie. La procédure y est dépénalisée depuis 1997 pour les patients en phase terminale. En 2022, elle devient le premier pays d’Amérique latine à autoriser le suicide assisté pour les patients souffrant d’une maladie grave ou incurable. La signature d’un protocole en 2018 par le ministère de la Santé colombien permet désormais aux mineurs de demander l’euthanasie. Si la pratique est légale en Colombie, elle y est strictement encadrée, et moins de 700 interventions ont été réalisées entre avril 2015 et décembre 2023, selon DescLab.

 

L’euthanasie en Europe, une pratique minoritaire

En Europe, l’euthanasie active et le suicide assisté sont des pratiques minoritaires. Seuls les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, l’Espagne et le Portugal l’autorisent pleinement.

Les Pays-Bas et la Belgique sont les deux premiers pays d’Europe à avoir légalisé l’euthanasie active en 2002. Elle est même autorisée aux mineurs depuis 2014 en Belgique et sur les enfants de moins de 12 ans depuis 2023 aux Pays-Bas. Si l’euthanasie y est strictement encadrée, la pratique est en nette augmentation depuis son entrée en vigueur. En Belgique notamment, près de 4.000 cas ont été enregistrés en 2024 contre 236 en 2003.

 

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En Suisse l’euthanasie active est punissable dans certains cas. L’assistance au suicide est, quant à elle, pleinement autorisée par la loi. Pour y recourir, le patient doit être doté de la capacité de discernement, il doit s'administrer lui-même la dose létale et le médecin ne doit pas être poussé par un « mobile égoïste ».

 

 

Aux États-Unis, le suicide assisté légal dans 12 États

Aux États-Unis, l’Oregon est le premier État à avoir légalisé « la mort dans la dignité », selon l’intitulé de la loi entrée en vigueur le 27 octobre 1997. Le texte autorise les médecins à prescrire une substance létale aux adultes n’ayant pas plus de six mois à vivre.

Depuis 2025, le suicide assisté par un médecin ou « aide médicale à mourir » est légal dans douze États américains : la Californie, le Colorado, le Delaware, le District de Columbia, Hawaï, le Montana, le Maine, le New Jersey, le Nouveau-Mexique, l'Oregon, le Vermont et Washington.

 

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En Australie, une adoption presque totale de l’aide à mourir

En 2025, l’aide à mourir est légale dans tous les États d’Australie — Victoria, Australie Occidentale, Tasmanie, Australie-Méridionale, Queensland, Nouvelles-Galles du Sud — et le Territoire de la capitale australienne (ACT) sous le régime dit « Voluntary Assisted Dying ». Seul le Territoire du Nord (AT) interdit cette pratique. En 1995, il avait pourtant été le premier du pays à légaliser le suicide assisté, mais le gouvernement fédéral a depuis annulé cette loi.

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