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Enquête : comment avance la vaccination des Français de l’étranger ?

Une Française de l'étranger se fait vacciner Une Française de l'étranger se fait vacciner
Écrit par Caroline Chambon
Publié le 3 août 2021, mis à jour le 4 août 2021

Au mois de juillet 2021, l’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE) organisait une enquête pour déterminer l’avancée de la vaccination des expatriés français. Bilan : de fortes disparités selon les territoires et des difficultés à obtenir le certificat européen.

L’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE), qui réunit les conseillers et conseillères des Français de l’étranger, a organisé en juillet 2021 une grande enquête pour établir le diagnostic de l'avancée de la vaccination des expatriés français dans leurs territoires. Celle-ci fait suite à une enquête réalisée début 2021, et a pour but d’évaluer l’évolution de la situation. L’enquête a obtenu 187 réponses, réparties sur 130 circonscriptions, sur tous les continents. Un peu plus de la moitié a déclaré qu’une première campagne de vaccination des ressortissants français avait eu lieu dans leur pays. Mais les résultats obtenus révèlent également de fortes disparités selon le pays de résidence, ainsi que des difficultés à obtenir le certificat de vaccination aux normes européennes après vaccination.

 

Graphique représentant le taux d'expatriés s'étant vus proposer la vaccination.

 

De forts écarts de vaccination selon la zone géographique

Si au sein de l’Union européenne, en Amérique du Nord et dans certains pays d’Asie, la campagne vaccinale a été bien organisée, soit par les autorités, soit avec coordination des ambassades de France, la situation n’est pas la même partout dans le monde. En Afrique, en Amérique du Sud, et dans un certain nombre de pays d’Asie, il est bien plus difficile de se faire vacciner, du fait de problèmes d’acheminement des vaccins. Dans un grand nombre de destinations, les expatriés présents sur place sont sans nouvelles d’une prochaine campagne de vaccination organisée par les services consulaires.

Le faible nombre de doses livré dans certains pays a conduit les autorités consulaires à restreindre la vaccination à certains groupes de personnes, notamment les personnes âgées, les personnels diplomatiques, et les militaires. Ceci a provoqué un sentiment d’abandon chez certains expatriés.

 

Des difficultés de reconnaissance des schémas vaccinaux

L’autre cas de figure qui se présente est que 38,2% des répondants ont déclaré avoir été vacciné via un sérum non reconnu par l’Agence européenne du médicament (AME). Cela engendre l’impossibilité pour eux d’obtenir le passe sanitaire à leur retour en France, et pour certains l’obligation d’effectuer une quatorzaine.

 

Graphique du pourcentage d'expatriés ayant reçu un vaccin non-homologué

 

D’autre part, certains doivent recommencer un processus vaccinal avec un vaccin homologué, et s’inquiètent de la sur vaccination, d’autant plus que les activités nécessitant le passe sanitaire seront élargies à partir du 9 août. Si certains pays de l’Union européenne ont reconnu d’autres vaccins, la France ne reconnaît que ceux approuvés par l’AME. Des témoignages ressort la demande de reconnaissance d’autres vaccins par la France.

“ Les Français vaccinés sont très inquiets d'être exclus du passe sanitaire, parce qu'ils sont sur des vaccins non homologués, ou parce-que leur vaccin fait à l'étranger n'est pas reconnu. Inquiétude exprimée avec d'autant plus de force que le gouvernement vient d'élargir si fortement les activités exigeant le passe. Ils attendent des informations d'urgence sur les mesures d'équivalences de vaccination.”, témoigne un Français de République dominicaine. De son côté, l’AFE propose la mise en place d’une dérogation pour les Français de l’étranger ayant reçu un vaccin non reconnu par l’AME. 

 

La difficile obtention du certificat européen

Selon les témoignages, un problème majeur est la non-reconnaissance par la France des formats des certificats de vaccination obtenus dans certaines circonscriptions. Les attestations sont données sous des formes diverses et variées, et le manque d’harmonisation des certificats est critiqué. En particulier, l’application « Tous Anti Covid » ne reconnaîtrait pas certains QR code, ce qui empêche l’obtention du passe sanitaire une fois de retour en France.

« Difficulté de reconnaissance pour les vaccinés localement Pfizer/AstraZeneca et Johnson. Impossibilité de reconnaissance pour les vaccinés localement Sinovac. », témoigne un expatrié du Chili. 

Certains certificats, même parmi ceux délivrés par une ambassade, ne possèdent même pas de QR code. Au sein même de l’Union européenne, certains témoignages mettent en évidence la non-reconnaissance des QR codes alors-même que ceux-ci sont censés être harmonisés. A noter toutefois que, pour les vaccins homologués, une nouvelle procédure d’obtention du QR code vient d’être mise en place par le gouvernement.

 

Manque de clarté et de communication au sein des communautés

Au-delà des difficultés liées à la vaccination, des problèmes de communication entre les ambassades et consulats et les communautés de Français sur place ont été pointés du doigt. Les témoignages soulignent, à plusieurs reprises, l’insuffisance de la communication et de l’information par les autorités consulaires. C’est également le cas de certains conseillers et conseillères des Français de l’étranger, qui plaident pour plus d’échanges entre les autorités consulaires et les élus locaux des expatriés. La communication sur la vaccination entre les postes consulaires et les élus est perçue de manière très disparate selon les destinations.

 

Graphique évaluant la communication des postes consulaires

 

Bien que les témoignages relèvent plusieurs points à améliorer par la suite, l’enquête fait état de progrès sur la question de la vaccination et de la communication. En effet, depuis mars, plusieurs campagnes vaccinales ont été lancées dans différents territoires. La propagation rapide du variant delta vient cependant rappeler la nécessité de proposer à tous les ressortissants français, même ceux venant des zones les plus reculées, l’accès à la vaccination.