Project Rescue Ocean : l’ONG qui agit pour la protection des océans dans le monde

Rencontre avec Benoît Schumann, président et fondateur de Project Rescue Ocean, qui nous partage sa vision, les actions menées et les ambitions 2030 de l’ONG.
 

Lepetitjournal.com : pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Comment est née Project Rescue Ocean ?
 

Benoît Schumann, président et fondateur de Project Rescue Ocean : originaire du sud de la France, j’ai exercé de longues années comme pompier professionnel, spécialisé comme plongeur.

Très tôt, j'ai souhaité agir pour la protection des océans. J’ai alors commencé à mobiliser mon entourage autour de l’éco-citoyenneté et des bons gestes pour protéger l’environnement et le monde marin.

En 2016, j’ai mené ma première action en mobilisant l’ensemble de mon équipe de rugby et de ma caserne de pompiers pour nettoyer une plage. C’était le début de Project Rescue Ocean.

J’ai structuré la démarche avec des procédures qualité, puis dupliqué ces actions via des antennes dans le monde entier. Rapidement, grâce aux réseaux sociaux, un grand nombre de volontaires, dont beaucoup d’expatriés, ont voulu s'engager et rejoindre le mouvement en créant des antennes locales.

Actuellement, nous possédons 35 antennes actives : aux Antilles, à Barcelone, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Sénégal, au Togo, à La Réunion, à l’île Maurice, au Brésil, à Bali, en Thaïlande et plus récemment à New York… Nous cherchons toujours à ouvrir de nouvelles antennes à travers la mobilisation de citoyens et d’expatriés.

Ce modèle a également donné de la visibilité aux acteurs locaux et a fédéré la communauté française à l’étranger. Aujourd’hui, Project Rescue Ocean est accréditée Club de l’Unesco et partenaire de la FIAFE (Fédération Internationale des Accueils Français à l’Étranger).

Depuis la création de l’ONG, j’ai à cœur d’adopter une approche positive, fédératrice, apolitique, neutre et non moralisatrice.
 

Quels sont les grands axes de l’ONG ?
 

Le premier axe, c’est l’éco-citoyenneté. Que l’on soit à Abidjan, New York, Bali ou en Thaïlande, nous suivons le même modèle : sensibiliser par l’action. Ce ne sont pas seulement des nettoyages que nous menons, mais des opérations pédagogiques visant à montrer l’exemple.

Le deuxième axe, c’est la sensibilisation en milieu scolaire, pour réintroduire civisme et bon sens à l’école. Nous avons donc créé le Diplôme de Sauveteur des Océans, traduit en plusieurs langues, qui permet une sensibilisation universelle. L’idée est qu’un enfant sensibilisé devienne un adulte responsable, qui respecte la nature. Ce programme est reconnu par l’Éducation nationale et par l’UNESCO.

Avec Project Rescue Ocean, nous avons véritablement vocation à replacer l’humain au cœur de la problématique environnementale, en permettant à chacun de s’engager facilement, et de façon concrète.

Quels ont été les résultats concrets de vos actions ?
 

Grâce à nos antennes, nous avons déjà collecté plus de 715 tonnes de déchets sauvages. Ces actions citoyennes concrètes contribuent directement à l’Agenda 2030 des Nations Unies, notamment à l’ODD 14 (Vie aquatique) et à l’ODD 4 (Éducation).

Notre devise est d'ailleurs : “Moins de blabla, plus d’action” !

Parlez-nous du nettoyage de plage que vous avez organisé à New York.

 

C’était une grande première. L’action a eu lieu à Rockaway Beach le 18 mai, en partenariat avec des associations locales comme Jamaica Bay Rockaway Park Conservancy, mais aussi avec notre partenaire Souleil, une marque de vins prestigieuse avec qui nous partageons des valeurs communes. Nous sommes fiers de ce partenariat qui nous offre beaucoup de visibilité, notamment aux États-Unis, pour continuer à développer notre organisation.

Le nettoyage de plage organisé à New York a marqué une nouvelle étape importante pour nous, car travailler dans une grande ville exige une tout autre logistique, mais cette opération a prouvé que notre modèle s’adapte partout !

Lors de ce nettoyage de plages, plus de 50 personnes ont été mobilisées et 110 kg de déchets ont été récoltés en 2 heures.

Quels sont vos objectifs à l’horizon 2030 ?
 

Nous nous sommes fixé les objectifs suivants :

• Collecter 1,5 million de kilos de déchets sauvages uniquement grâce à l’engagement citoyen, pour prouver que ce sont les petits gestes qui permettent de faire la différence.
• Sensibiliser plus de 80 000 enfants diplômés sauveteurs des océans (nous en sommes déjà à 40 000, avec des diplômes remis dans des écoles du monde entier - Panama, Uruguay, Brésil, Argentine, Nouvelle-Zélande, Hong Kong…).
• Continuer à développer notre nouveau Cleanup Project, qui consiste à envoyer des Cleanup Box à l’étranger : il s'agit de mini conteneurs maritimes avec le matériel nécessaire pour permettre à 500 - 1000 personnes d’agir immédiatement pour la restauration des littoraux et des zones naturelles après une catastrophe climatique. Quatre boîtes sont déjà en place dans le sud de la France, et nous sommes actuellement en train d’en déployer en Côte d’Ivoire et à La Réunion.
• Nous avons pour objectif de développer plus de 100 antennes dans le monde avant 2030. Nous prévoyons aussi d’ouvrir une succursale à l’île de La Réunion et, à terme, une autre en Amérique du Nord, à New York.

Comment les expatriés peuvent-ils s’engager ?

Chez Project Rescue Ocean, nous donnons la possibilité à tous, que ce soit des particuliers, des entreprises ou des associations, de monter une antenne locale et de devenir ambassadeur de notre ONG.

Pour candidater, il suffit de nous écrire à ambassador@projectrescueocean.org ou via notre site internet. Nous envoyons ensuite du matériel aux volontaires (sacs en toile de jute réutilisables, gants…), les assistons dans la création de leurs réseaux sociaux et leur fournissons les outils pédagogiques nécessaires pour leur permettre d’intervenir dans des écoles, sensibiliser les élèves et remettre des diplômes de sauveteurs des océans.

Tout le monde peut devenir ambassadeur, à condition de partager nos valeurs : rester apolitique, neutre, fédérateur, loyal et transparent. Nous demandons également à nos ambassadeurs de mener au moins deux actions par an (par exemple lors du World Cleanup Day) et de développer l’antenne, notamment par des interventions en milieu scolaire pour sensibiliser les nouvelles générations.

Quels sont les enjeux liés à la protection des océans ?
 

Il faut savoir que chaque année, 8 millions de tonnes de déchets finissent dans les océans, selon une étude menée par la Fondation Ellen MacArthur et reprise par les Nations Unies.

D’après cette même étude, si rien ne change, il y aura, en 2050, plus de plastique que de poissons dans les océans. Or, en France, une personne sur quatre jette encore ses déchets par la fenêtre de sa voiture. Nous devons agir. Être citoyen ne suffit plus : il faut être éco-citoyen. Chacun, partout dans le monde, peut contribuer à la protection de l’environnement par des gestes simples.

J’invite donc tous les lecteurs souhaitant agir pour la protection de la planète à nous suivre sur Instagram et Facebook (@projectrescueocean), et à s’engager à nos côtés !

Pour en savoir plus, rendez-vous sur : https://projectrescueocean.org/