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Emmanuel Macron inaugure les tours de Notre-Dame entre « terre et ciel »

Six ans après l’incendie de 2019 et neuf mois après la réouverture de la nef, les tours de Notre-Dame de Paris ont retrouvé vie ce vendredi 19 septembre. Le Président de la République est venu inaugurer ce parcours entièrement repensé, à la veille des Journées européennes du Patrimoine.

La cathédrale Notre-Dame de ParisLa cathédrale Notre-Dame de Paris
Les tours de la cathédrale Notre-Dame de Paris, restaurées six ans après l’incendie, retrouvent toute leur majesté ce vendredi 19 septembre 2025. Crédit : Sherilyn Soekatma
Écrit par Sherilyn Soekatma
Publié le 19 septembre 2025, mis à jour le 21 septembre 2025

 

Le parcours débute par la tour sud. Dans une première salle, sous la lumière tamisée, reposent des maquettes de l’édifice et deux chimères du XIXe siècle, rescapées de l’incendie. Devant ces témoins de pierre, Emmanuel Macron donne le coup d’envoi de la visite, avant d’entamer l’ascension.

 

Maquette Notre-Dame de Paris
Dans la salle d’introduction du parcours, des maquettes retracent l’histoire et la reconstruction de l’édifice. Crédit : Sherilyn Soekatma

 

Il faut gravir 178 marches pour atteindre le sommet, et plus de 400 pour parcourir l’ensemble du circuit. « 424 marches ! », insiste, un peu essoufflée, Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux. La montée est exigeante, mais la récompense est à la hauteur de l’effort. Du haut des 69 mètres de la tour sud, Paris s’étend à perte de vue : en contrebas, la Seine file entre les ponts, les toits s’alignent à l’horizon, les chimères, elles, montent la garde et, au loin, se dresse la « Dame de fer », gardienne de la vieille cathédrale. « C’est un beau voyage entre terre et ciel qui est proposé aujourd’hui », s’enthousiasme la présidente du Centre des monuments nationaux.

 

Une cathédrale relevée de ses cendres

Au détour du chemin, la grande nouveauté se dévoile : un escalier monumental à double révolution, en chêne massif, haut de 21 mètres. « Un escalier autoporté de cette taille, en bois, ça n'existe pas. C'est une première au monde effectivement », se félicite Yoan Malbranque, directeur de travaux Métiers du bois, sur le chantier de reconstruction de la cathédrale. Conçu pour supporter jusqu’à cent personnes à la fois — près de huit tonnes —, il s’inspire de Chambord. Sous la pression des pas, il se déforme imperceptiblement, avant de retrouver sa forme initiale. Une prouesse d'ingénierie, à la fois fragile et solide.

 

Le grand escalier à double révolution a été créé sur une idée et un dessin de l'architecte en chef des monuments historiques Philippe Villeneuve et réalisé par l'entreprise Mdb Métiers du bois. Crédit : Sherilyn Soekatma
Le grand escalier à double révolution a été créé sur une idée et un dessin de l'architecte en chef des monuments historiques Philippe Villeneuve et réalisé par l'entreprise Mdb Métiers du bois. Crédit : Sherilyn Soekatma

 

Le parcours, d’environ 45 minutes, mène ensuite au cœur des beffrois. À 60 mètres de hauteur, la pierre s’efface devant le bronze. On se retrouve nez à nez avec les colosses sonores de Notre-Dame : le bourdon Marie, 6 tonnes suspendues dans le vide, et l’inoubliable Emmanuel, treize tonnes. 

 

Une cloche de Notre-Dame de Paris
La salle des Quadrilobes offre un paysage sonore mettant à l’honneur les cloches, notamment les deux plus imposantes d’entre elles – les bourdons – qui accompagnent les grandes célébrations religieuses et civiles de Notre-Dame. Crédit : Sherilyn Soekatma

 

Un peu plus loin, la Cour des citernes offre une percée saisissante. C’est là que l’on découvre « la Forêt », cette charpente mythique engloutie par les flammes et aujourd’hui ressuscitée. Restituée à l’identique, elle a mobilisé 1 200 chênes issus des forêts françaises. Haute de dix mètres, longue de près de cent, elle s’élance au-dessus de la nef comme une coque renversée. En levant les yeux, on observe également quatre chimères : le Félin tirant la langue, le Démon aux côtes saillantes, la Bête dévorante et le Chat-panthère.

La descente s’effectue par la tour nord, elle aussi restaurée après l’incendie. C’est là que les pompiers avaient contenu les flammes de justesse, sauvant le beffroi. Pour la consolider, il a fallu décrocher les huit cloches, soulever par vérin hydraulique les 150 tonnes de l’ensemble, remplacer les poutres calcinées et poser une nouvelle couverture en plomb.




 

Dès demain, samedi 20 septembre, le grand public pourra de nouveau emprunter ce parcours spectaculaire, avec un accès régulé : 400 000 visiteurs par an, contre 30 000 visiteurs quotidiens de la nef. Des groupes de 15 à 20 visiteurs pourront se succéder tous les quarts d’heure entre 9 h et 23 h, tous les jours de la semaine, pour un billet à 16 €.

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