Tous les pays ne sont pas aussi accueillants les uns que les autres pour les expatriés. Qualité de vie, facilité d'intégration, travail... pour l’enquête annuelle d'Expat Insider, une dizaine de critères ont été passés au crible. Elle a révélé les dix pays au monde les plus difficiles où s'installer pour les expatriés.
L’enquête Expat Insider, réalisée par InterNations, pour sa 10e édition avec un échantillon de 12.065 expatriés représentant 171 nationalités et vivant dans 172 pays ou territoires. Les interrogés ont dû évaluer jusqu’à 56 aspects différents de leur vie à l’étranger, sur une échelle de un à sept. Émerge de cette étude un classement de 53 destinations dans le monde. Pendant que le Mexique récolte les honneurs, le Koweït hérite de la palme de la destination où il est le plus difficile de s’expatrier en 2024. Quels sont les autres pays qui constituent le top 10 des destinations les moins appréciés des expatriés ?
S’expatrier au Koweït : là où les expatriés sont le moins heureux de leur vie sociale
Quatrième pire destination selon les expatriés selon la précédente enquête Expat Insider, le Koweït finit cette année bon dernier. Seuls 43% des expatriés interrogés se disent satisfaits de leur expatriation dans le pays. La qualité de vie, la pire des 53 pays du classement, est notamment pointée du doigt, au même titre que les options de loisirs (également 53e position dans ce critère). Plus gênant encore, 49% de la population étrangère établie au Koweït estiment ne pas pouvoir s’exprimer ouvertement et une grande majorité trouve difficile de se faire des amis, notamment l’accueil n’est pas au rendez-vous. Le marché du travail n’est pas non plus florissant avec une 48e place dans cet indice. Seule éclaircie : seuls 15% des expatriés ont du mal à trouver un logement au Koweït, tandis que ce chiffre atteint en moyenne 31% dans le reste du monde.
S’expatrier en Norvège : la destination coûteuse et peu amicale
Ce n’est un secret pour personne, la Norvège n’est pas une destination des plus abordables, et c’est en partie pour cette raison qu’elle fait son entrée dans ce top 10 peu glorieux. Malgré une 52e place dans l’indice des finances personnelles et le fait que plus de trois expatriés sur cinq (62%) jugent négativement le coût de la vie locale, ils sont 61% à être satisfaits de leur vie en Norvège. Cependant, 37% d’entre eux déclarent que le revenu disponible de leur ménage n’est pas suffisant pour mener une vie confortable. Près d’un tiers des résidents étrangers en Norvège disent se heurter à des locaux peu amicaux et plus de la moitié (51%) éprouve des difficultés à se faire des amis. La qualité de vie ne semble pas non plus être au rendez-vous, en témoigne la 31e place du pays dans cet indice. Des points positifs émergent néanmoins de toute cette négativité : les expatriés saluent entre autres la stabilité politique, la qualité de l’air, l’environnement naturel et la sécurité de l’emploi.
S’expatrier en Turquie : beaucoup d’efforts pour peu de satisfaction professionnelle
En Turquie, ce sont les longues heures de travail qui déplaisent aux expatriés. Bonne dernière dans l’indice du travail à l’étranger, la Turquie ne satisfait pas sa population venue d’ailleurs dans le domaine des heures de travail (30% de mécontents). Sécurité de l’emploi et possibilités de carrière personnelle sont également au plus bas (52e pour les deux). Les expatriés ne se sentent pas non plus en sécurité en Turquie, avec un indice qui la place une fois de plus à la 52e place. Seuls le coût de la vie, la facilité d’installation et la facilité à se faire des amis locaux sont un peu au-dessus de la moyenne.
S’expatrier en Corée du Sud : une culture du travail étouffante et des difficultés d’installation
Quand on connaît la popularité de la Corée du Sud aux yeux des Français, la présence du pays du Matin calme dans le top 10 des pires destinations étonne. Pourtant, le pays se retrouve à la 49e place sur 53 en ce qui concerne la facilité d’installation. Plus de la moitié des expatriés expliquent par ailleurs éprouver des difficultés à s’y faire des amis et près d’un quart d’entre eux trouvent les Coréens peu aimables. Tout cela mis bout à bout pousse ceux qui ont tenté l’aventure à ne se sentir ni bien accueilli (51e place), ni chez eux (52e place).
Les expatriés ont également du mal avec la culture du travail en Corée du Sud, si bien que le pays pointe en 50e position dans la sous-catégorie Travail et loisirs. Mauvais horaires de travail, culture d’entreprise qui ne favorise pas la créativité, travail indépendant pas à la hauteur et manque de flexibilité, tant de facteurs qui rendent l’adaptation difficile. En revanche, la qualité de vie, des soins médicaux et des transports est largement mise en avant.
S’expatrier en Allemagne : où les expatriés se sentent seuls
En Allemagne, un expatrié sur trois ne se sent pas chez lui. Le difficile processus d’installation, classé 50e de l’indice, le manque d’amabilité des locaux (50e), la difficulté à se faire des amis (49e), et l’accueil sur place (49e) contribuent à la très mauvaise place de l’Allemagne dans ce classement. Les expatriés pointent également du doigt le manque d’infrastructures numériques et la barrière de la langue. Le pays compense cependant par un marché de l’emploi performant et une sécurité de l’emploi tous les deux dans le top 5 de leurs catégories respectives.
S’expatrier en Afrique du Sud : un marché de l’emploi et sécurité pas au rendez-vous
Direction l’Afrique du Sud où le marché du travail est le pire du classement Expat Insider. Il en va de même pour les salaires et la sécurité de l’emploi. Plus encore que le domaine de l’emploi, ce sont les transports, la sécurité et la sûreté, toutes les trois parmi les plus basses positions de leurs indices respectifs, qui inquiètent les expatriés. 52 % des personnes interrogées jugent leur sécurité personnelle de manière négative, soit plus de six fois la moyenne mondiale (8 %).
S’expatrier en Italie : une seule éclaircie, gastronomie et culture
Un point positif est relevé par 80% des expatriés en Italie : la gastronomie. En plus de la culture et de la vie nocturne, ce sont les seuls éléments de satisfaction relevés par les personnes interrogées. Une fois passés ces aspects, tout le reste n’épargne pas le pays. L’indice du travail à l’étranger place la Péninsule en 52e position. Ni le marché du travail, ni les heures de travail ne semblent être à la hauteur, si bien que la satisfaction globale au travail est la pire du monde. Malgré un coût de la vie dans le ventre mou du classement, un expatrié sur trois dit ne pas être satisfait de sa situation financière.
S’expatrier à Malte : une des pires qualités de vie au monde
Les expatriés se montrent très critiques envers la qualité de vie à Malte qui arrive en 51e position. Le peu de possibilité pour pratiquer des sports de loisir, les infrastructures pour les voitures et la pauvre performance dans la catégorie Environnement et climat (51e) contribuent à cette mauvaise place attribuée à une destination pourtant appréciée des touristes. Le marché du travail ne se porte pas mieux avec beaucoup de ressortissants étrangers qui estiment ne pas percevoir un salaire à la hauteur de leurs missions. En revanche, la création de liens amicaux avec les Maltais constitue un des points positifs, au même titre que le sentiment d’être chez soi.
S’expatrier en Nouvelle-Zélande : la pire destination pour les finances personnelles
La Nouvelle-Zélande connaît des hauts et des bas en ce qui concerne ses résultats dans l'indice de qualité de vie (38e). C’est dans la sous-catégorie Voyages et transports en commun (50e) que le pays atteint des sommets peu glorieux, notamment avec des coûts que 25% des expatriés jugent difficilement abordables. La Nouvelle-Zélande décroche également la dernière place mondiale dans l’indice Finances personnelles : la plupart des expatriés estiment que le revenu disponible de leur ménage n'est pas suffisant pour mener une vie confortable. 64 % d'entre eux sont confrontés au coût de la vie en général, soit près de 30 points de pourcentage de plus que la moyenne mondiale (35 %). Dans les autres catégories, le pays enchaîne entre le bon et le moins bon. L’environnement et le climat sont un point fort mis en avant par les expatriés (8e place), ainsi que la vie numérique (13e) avec un accès illimité aux services en ligne plus que satisfaisant (10e). Le dernier point noir reste la difficulté à obtenir un visa.
S’expatrier au Japon : de la difficulté de se faire des amis
Le Japon fait rêver mais mène la vie dure aux expatriés, notamment ceux qui ne parlent pas la langue. 62% d’entre eux déclarent trouver difficile l’intégration lorsque le japonais n’est pas maîtrisé, soit le double de la moyenne mondiale. Selon 57% des ressortissants étrangers, il est ainsi très difficile de s’y faire des amis, tandis que 36% trouvent l’adaptation à la culture locale difficile. Avec les mêmes critiques que pour la Corée du Sud, la culture du travail nippone est compliquée à aborder pour les expatriés : le manque de créativité, de flexibilité et de capacité à travailler de manière indépendante se retrouvent grandement décriés. Les critères des heures de travail et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée se retrouvent respectivement en 51e et 52e places. La qualité de vie est en revanche saluée et il en va de même pour les soins de santé.
Le top 10 des les moins appréciés des expatriés, selon l’enquête Expat Insider 2023
1. Koweït
2. Norvège
3. Turquie
4. Corée du Sud
5. Allemagne
6. Afrique du Sud
7. Italie
8. Malte
9. Nouvelle-Zélande
10. Japon