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UNSA Education : « L’AEFE doit avoir une stratégie claire de développement »

l'UNSA Education sur l'AEFEl'UNSA Education sur l'AEFE
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 20 février 2022, mis à jour le 21 février 2022

Dans un communiqué intitulé : « Doubler les effectifs de l'enseignement français à l'étranger, à quel prix ? », l’UNSA Education s’est prononcé contre le Contrat d'Objectifs et de Moyens de l’Agence de l'Enseignement Français à l’Étranger (AEFE). L’UNSA Education regroupe le syndicat des enseignants de l'UNSA, le syndicat des personnels de direction du SNPDEN et le syndicat Administration et Intendance A&I UNSA. 

 

Adrien Guinemer, Conseiller national "Hors de France" pour l’UNSA Education, répond à nos questions.

 

 

Le Ministère de l’Éducation Nationale doit mettre plus de personnels à disposition par des détachements

 

Qu'est-ce que l'AEFE doit mettre en place pour pouvoir atteindre ses objectifs sans que cela soit au détriment des enseignants, des élèves et de leurs parents ?
L’AEFE doit avoir une stratégie claire de développement. Aujourd’hui, elle s’appuie sur des opérateurs privés aux buts lucratifs. Ceux-ci s’installent la plupart du temps dans des villes où l’AEFE est déjà présente. Elle organise donc sa propre concurrence. Tout cela a un coût et l’État ne donne pas les moyens à l’opérateur public de remplir les missions qu’il lui donne.

Le Ministère de l’Éducation Nationale doit mettre plus de personnels à disposition par des détachements. La qualité de l’enseignement en pâti : les établissements sont alors contraint de mettre des personnes devant les élèves qui ne sont pas des personnels formés à l’enseignement. Seuls les personnels résidents permettent d’assurer la continuité du service public à l’étranger.

 

Nous demandons que la capacité d’emprunt de l’Agence soit à nouveau possible


Pourquoi certaines zones géographiques sont-elles privilégiées au détriment d'autres dans le développement du réseau ?
Il existe des zones géographiques où l’enseignement français est très demandé. Les établissements ont des listes d’attente. Il est alors évidement plus simple d’y implanter de nouveaux établissements. Pour l’UNSA Éducation, cette concurrence organisée se fait au détriment d’établissements à gestion directe. Ceux-ci disposent parfois de locaux vétustes. Nous demandons que la capacité d’emprunt de l’Agence soit à nouveau possible.

Dans d’autres régions du monde, les établissements fonctionnent comme une continuité du service public et cela a un coût global sur le budget de l’Agence. Les investisseurs privés dans le monde de l’Education se gardent bien d’investir dans ces régions complexes où la France se doit pourtant de faire vivre son softpower éducatif. L’UNSA Éducation demande un engagement équitable de ces groupes privés.

 

Pour l’UNSA Éducation, le système actuel a des avantages et des inconvénients



Etes-vous contre le système de recrutement actuel de nouveaux enseignants au sein de l'AEFE ?
Pour l’UNSA Éducation, le système actuel a des avantages et des inconvénients. Les résidents à recrutement différé font perdre 3 mois dans la carrière des enseignants par exemple. Aujourd’hui, le recrutement sur poste de résident est limité à 6 ans. Pour autant, la problématique qui nous occupe aujourd’hui est toute autre. Ce système doit évoluer en raison d’une décision de justice prononcée en mai 2020 et que l’AEFE vient d’accepter il y a quelques semaines en retirant son appel devant le conseil d’état. L’UNSA Éducation et son syndicat des Enseignants, SE-Unsa, ont fait des propositions : un nouveau dispositif qui reprend une approche dépendant de la fonction (enseignant, formateur, personnel de direction, administratif, etc. ) et plutôt qu’un critère géographique (personnel résidant dans le pays ou venant de France). Retrouvez le détail des propositions dans cet article.