Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 2
  • 0

L’ANEFE 2.0 veut « guider » l’enseignement français à l’étranger 

Alors que l’ANEFE fêtera ses 50 ans en 2025, son président Olivier Cadic veut la faire entrer dans une nouvelle ère. « En 2025, tout le monde verra que l’ANEFE se réinvente. », assure le sénateur des Français établis hors de France.  

Olivier Cadic président de l'ANEFEOlivier Cadic président de l'ANEFE
Au lycée international Winston Churchill pour une réunion de présentation des activités ANEFE à des établissements de Londres (CFBL, Prévert, EIFA, Churchill), le 9 février 2024
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 14 février 2024, mis à jour le 19 février 2024

L’ANEFE a depuis sa création joué un rôle primordial pour le développement de l’enseignement français à l’étranger en permettant la garantie par l’Etat des prêts accordés aux établissements. L’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) s’étant vue attribuer ce rôle en 2021, l’Association Nationale des Écoles Françaises de l’Étranger, tout en poursuivant la gestion des engagements pris avec les établissements avant cette date, se veut être force de proposition et de conseil pour l’enseignement français à l’étranger, dans toute sa pluralité. 

 

Inauguration du Lycée français international du Panama, le 04 février 2022. C’est le dernier lycée à avoir bénéficié d’une garantie de l’État par le biais de l’ANEFE (12,5 millions de dollars).
Inauguration du Lycée français international du Panama, le 04 février 2022. C’est le dernier lycée à avoir bénéficié d’une garantie de l’État par le biais de l’ANEFE (12,5 millions de dollars).

 

La garantie d’une expertise sur l’enseignement français 

Depuis 1975, l’ANEFE veille au bon déroulement des projets de développement scolaire à l’étranger. Pendant de nombreuses années, elle permettait en particulier d’assurer la garantie de l’Etat pour les prêts bancaires, une mission que Bercy n’a plus voulu attribuer à une association. Depuis avril 2021, ce dispositif de garantie est donc instruit par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). L’ANEFE accompagne cependant les dossiers en cours jusqu’en 2048. Une page se tourne donc, avec la passation de témoin entre André Ferrand et Olivier Cadic qui connaît bien les sujets d’éducation notamment dans son fief du Royaume-Uni où il a lancé un plan éducation à Londres et n’a cessé depuis avec obstination d’en assurer la promotion.

 

discussion autour de l'enseignement français à l'étranger lors de la session de l'AFE
Soirée “enseignement français”, lors de la semaine AFE, le 30 mars 2023 : (g à d) Michel Monsauret, ex-conseiller de coopération éducative à Londres et Bucarest, administrateur de  de l’ANEFE ; Henri Zeller, conseiller des Français de la 1ère circonscription d’Allemagne (Hambourg) ; Pascal Peyrat, directeur général de l’Ecam, Écoles catholiques au Maroc

 

Un « guide Michelin pour les écoles françaises à l’étranger »

Avec son changement de statut, l’ANEFE ne veut plus uniquement se concentrer sur les établissements homologués. En revanche, pour son président, l’avenir de l’enseignement francophone passe aussi par les offres éducatives en dehors du réseau traditionnel. « A Madagascar, 80 % des élèves qui passent le bac ne viennent pas d'une école homologuée. En Algérie, cela monte à 90 %. », souligne Olivier Cadic. Encore faut-il identifier ces établissements mais aussi mieux comprendre les offres proposées par ceux présents dans le réseau AEFE. L’ANEFE souhaite donc sortir en 2025 un guide « transparent », à l’instar d’un « guide Michelin pour les écoles françaises à l’étranger ». Présent sur son site internet, cet annuaire rassemblera les établissements membres de l’ANEFE sous différentes catégories et avec des critères qui permettront aux parents de faire un choix éclairé pour décider de l’éducation de leurs enfants. Ce sera aussi une façon pour les écoles les plus onéreuses de « justifier leurs frais de scolarité ». « Je crois en effet aux cercles vertueux. Je pense que les meilleurs établissements serviront d’exemples pour les autres et les tireront vers le haut », ajoute le sénateur des Français établis hors de France. Pour mieux évaluer les écoles présentes dans le guide, l’ANEFE s’entourera d’experts, parmi lesquels sont les premiers concernés, à savoir, les parents d’élèves. «  Il y a un principe commun à tous les pays, à toutes les civilisations : les parents veulent le meilleur pour leurs enfants. » explique-t-il. 

 

Olivier Cadic ne souhaite pourtant pas arrêter la révolution 2.0 de l’ANEFE à cette seule étape. « Notre expertise dans l’accompagnement des dossiers et notre statut indépendant nous permettent d’être une véritable structure de conseil pour les établissements. J’aimerais d’ailleurs pouvoir aboutir à terme à une agence de notation des écoles françaises à l’étranger ». Une idée d’autant plus intéressante que les agences de certification aujourd’hui sont uniquement anglo-saxonnes et que comme le précise le parlementaire : « l’AEFE ne devrait pas être juge et partie ».  Il ajoute : "En France, on contrôle la conformité aux programmes, aux orientations politiques etc. Les systèmes anglo-saxons bénéficient quant à eux d'une démarche de garantie de la qualité dont le principe est fondé sur la transparence. C'est cette quête de la qualité en toute transparence que je souhaite, à travers le Guide ANEFE". 

 

Notre 3e magazine Expats consacré à l'enseignement français à l'étranger

 

L’ANEFE a son rôle à jouer dans les objectifs 2030

Le président de l’ANEFE n’a pas attendu le discours d’Emmanuel Macron pour afficher sa volonté de faire rayonner l’enseignement français à l’étranger. Alors qu’il souhaitait le doublement des établissements dès 2017, l’objectif du doublement des élèves en 2030 voulu par le président de la République lui semble louable et sans nul doute atteignable. « Je veux que l’ANEFE puisse apporter un complément de force pour chercher le résultat voulu par le président de la République. Cet objectif est impératif pour la France mais il faut pouvoir y intégrer tous les élèves qui sont en dehors du réseau, car les établissements homologués augmentent trop lentement leurs effectifs ». Avec ce guide et ses autres projets, l’ANEFE voit son avenir et celui de l’enseignement français à l’étranger avec beaucoup d’ambition et d’espoir. La crise de la cinquantaine a parfois du bon… 

 

Comment être présent dans le guide de l’ANEFE ? 

Pour figurer dans le guide de l’ANEFE, les établissements doivent remplir un questionnaire en ligne d’une cinquantaine de questions qui balayent le champ des activités éducatives et des modalités de gestion et de gouvernance qui leur sont propres. Cette candidature sera ensuite examinée par un comité de sélection. lls devront ensuite devenir membres de l’association en s’acquittant d’une cotisation de  250€ valable pour une période de trois ans. 

Le guide sera composé de différentes catégories d’établissements : 

Catégorie N°1 : les établissements inscrits dans une démarche de garantie de la qualité de l’éducation effectuée par des auditeurs externes (CIS, Cambridge, IB, NEASC etc.)

Catégorie N°2 : les établissements qui appartiennent à un réseau et s’inscrivent dans des démarches d’homologation propres à leur réseau (MLF, AEFE, Odyssey etc.)

Catégorie N°3 : les établissements étrangers qui accueillent en leur sein une filière francophone complète

Catégorie N°4 : les établissements fondés sur le principe de l’enseignement à distance (CNED, OFALycée, CEDRE etc.)

Catégorie N°5 : les établissements bénéficiant du label FrancEducation

Catégorie N°6 : les associations qui proposent des activités autour de la pratique du français en tant que langue maternelle, dans un contexte extrascolaire, à des enfants français à l’étranger, non scolarisés dans un établissement local d'enseignement français (FLAM etc.)

« Le guide sera accessible sur le site de l’ANEFE et largement valorisé, tant au niveau international que régional. », explique le site de l’ANEFE.