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Ahmed Mernissi, nouveau président : « L’Union-ALFM est arrivée à maturité »

Ahmed Mernissi, membre fondateur de l’Union-ALFM, a été élu président de l’Union-ALFM. Il succède ainsi à Dominique Tchimbakala. L’ancien président de l'association des anciens élèves du lycée Lyautey (Casablanca) revient pour nous sur sa nouvelle mission et son objectif de « doubler le nombre d’inscrits sur la plateforme d’ici 2024 » et « réactiver l'attraction universitaire de la France ».

Ahmed Mernissi président de l'union alfmAhmed Mernissi président de l'union alfm
Ahmed Mernissi et Dominique Tchimbakala
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 2 février 2023, mis à jour le 30 janvier 2024

 

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? 

Je voudrais tout d'abord vous remercier pour l'intérêt que vous portez à UNION-ALFM et j'en profite aussi pour vous souhaiter une très belle année 2023. Je dirais que mon parcours est un peu prémonitoire. J'ai commencé par La Fontaine à Fes, Molière à Casablanca, un intermède musical à Bizet et j'ai terminé avec la rigueur de Lyautey. J’ai ensuite poursuivi mes études à Paris à l'école spéciale des travaux publics. J'ai terminé mon cursus en 1985 et je suis rentré immédiatement pour construire un Maroc nouveau.

 

 

Ma mission primaire et de réactiver l'attraction universitaire de la France

 

Vous êtes l’un des membres fondateurs de l’Union-ALFM et vous en êtes aujourd’hui le président, comment voyez-vous votre mission ? 

Je voudrais tout d'abord remercier le nouveau conseil d’administration pour la confiance qu'il m'a accordé en me nommant président de l’Union-ALFM.

A partir de 2023, nous aurons un siège au conseil d'administration de l’AEFE en tant qu’expert. Un grand merci aux instances dirigeantes qui ont vu l’utilité de nous donner l’occasion de voir avec eux l’avenir des lycées Français du monde en se basant aussi sur leur passé généralement glorieux.

Une douzaine d'années après sa création, je pense que l’Union-ALFM est arrivée à maturité et peut désormais aller beaucoup plus loin dans les services qu'elle doit rendre aux générations futures.

Je m'explique, environ 20.000 lycéens obtiennent le baccalauréat dans le réseau AEFE dans le monde. Seulement 10.000 viennent en France faire leurs études supérieures. Sur les 10.000, 30 % sont français, ce qui nous laisse seulement 7.000 élèves des lycées français du monde qui viennent de plus d’une centaine de pays différents. Ma mission primaire et de réactiver l'attraction universitaire de la France, en facilitant l'accès à ces enfants, que la France a pris au berceau pour la plupart, au système universitaire français. Pour cela nous devons trouver avec Campus France un accord sur l’octroi de titres de séjours étudiants spéciaux pour les bacheliers issus de l’enseignement français à l’étranger.

 

 

Nous avons un Ambassadeur qui est là pour aider, pendant un échange universitaire, une installation professionnelle, ou même un simple voyage touristique

 

Parlez-nous du dispositif des « Ambassadeurs de l’Union-ALFM », dont vous avez été à l’initiative ? 

Le dispositif des ambassadeurs de l'union ALFM est un rêve que j'ai eu lors de la création de cette association. Il est devenu aujourd'hui réalité grâce a la convention signée par Mr Brochet et Mme Tchimbakala le 12 juillet dernier mettant en place des droits et des devoirs des anciens élèves dans leur lycée d’origine. Cette convention, aujourd'hui publiée sur le site de l'AEFE, est née de la volonté conjointe de poursuivre la coopération en faveur des anciens élèves. De Tokyo à Santiago-du-Chili, nous avons un Ambassadeur qui est là pour aider, pendant un échange universitaire, une installation professionnelle, ou même un simple voyage touristique.

 

Notre cour de récréation est le monde

 

Quels sont les avantages pour les anciens élèves des lycées français du monde à faire partie de l’Union-ALFM ? 

Les avantages sont clairs. Retrouver cet esprit de camaraderie qui nous a bercé toute notre scolarité et cette fois-ci notre cour de récréation est le monde grâce à notre plateforme. Ils pourront ainsi, profiter de notre réseau d’Ambassadeurs bien sûr, se connecter pendant notre forum professionnel à la recherche de nouveaux horizons, assister à nos forums mondiaux FOMA que nous organisons tous les deux ans dans un pays différent ou tout simplement retrouver un ami perdu au fil des ans.

 

Plus nous serons nombreux, plus nous deviendrons une force audible auprès de nos partenaires

 

Quels sont les projets de l’Union-ALFM pour 2023 ?

Cette année, j'espère que nous allons reprendre nos activités ordinaires après les années Covid. Nous allons organiser le Foma certainement à Rome fin septembre/ début octobre puis suivra un forum professionnel en novembre. Tout sera mis en œuvre pour doubler le nombre d’inscrits sur la plateforme d’ici 2024, car plus nous serons nombreux, plus nous deviendrons une force audible auprès de nos partenaires.

 

La France doit donc reconquérir ses amis ou du moins renouveler son amitié

 

En tant que président de l'association des anciens élèves du lycée Lyautey à Casablanca, que pensez-vous de la perte de vitesse de l’enseignement français au Maghreb ? 

J’ai démissionné de la présidence des anciens du Lycée Lyautey lors de ma nomination à la tête de l’Union-ALFM car je suis contre le cumul des mandats. Je ne pense pas que l’enseignement français au Maghreb soit en perte de vitesse. En effet, les listes d’attente sont toujours importantes et ce depuis des années. Au contraire, on peut même parler d’une croissance, bien que très lente sur cette zone géographique. Les personnes qui délaissent le système français se retournent vers d’autres alternatives européennes dont les parts de marchés deviennent plus importantes. La France doit donc reconquérir ses amis ou du moins renouveler son amitié pour pouvoir retrouver sa place de choix au Maghreb.

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