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GLYPHOSATE - Le vote des députés des Français de l'étranger

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Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 30 mai 2018, mis à jour le 18 juin 2019

Dans le projet de loi du ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, voté mardi au Palais Bourbon, ne figure pas d'article sur le glyphosate. Ce pesticide est jugé cancérogène probable par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mais "probablement non cancérogène" par l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa). Le président Macron s’était pourtant engagé à interdire d’ici trois ans cette substance.

Une majorité des députés présents lors du vote a en effet rejeté cette interdiction. Sur onze députés des Français de l'étranger, dix d'entre eux, absents, n'ont pas pris part au vote. Le député des Français d'Amérique du nord, Roland Lescure, a voté contre l'interdiction. 

Samantha Cazebonne, députée de la 5e circonscription (Péninsule ibérique, Monaco) n'a pas voté mais a retweeté le message du député LREM Matthieu Orphelin. 

Les députés ont en revanche donné leur feu vert à des mesures pour réduire les pesticides (interdiction des remises, rabais et ristournes, encadrement de la publicité...). Ils ont aussi approuvé une extension du champ de l'interdiction des néonicotinoïdes, insecticides "tueurs d'abeilles".

 

"Je préfère la responsabilisation et la cohésion à la coercition"

(La position de vote et l'engagement de Roland Lescure)

Trop souvent passer par la loi permet aux politiques de se laver les mains d’un problème sans le résoudre en profondeur. Interdire le glyphosate d’ici trois ans, comme un couperet alors qu’une alternative n’a pas été trouvée à ce stade, mettrait le fardeau uniquement sur nos agriculteurs, qui sont déjà dans une détresse inédite. Alors que la France a réussi à baisser de 10 à 5 ans, l’autorisation de renouvellement du glyphosate en Europe, nous devons être exemplaire au niveau national : demander à l’ensemble des acteurs d’être responsables, de s’organiser pour établir des plans de sorties crédibles du glyphosate, et ensuite montrer la voie à l’Europe. Il faut responsabiliser, tout en respectant les engagements du Président de la République, et rester en phase avec les attentes des agriculteurs, des consommateurs et des intermédiaires.

Loin de moi l’idée d’être en faveur du glyphosate dans nos champs et dans nos assiettes mais l’esprit inédit de concertation de tous les acteurs menés depuis les États généraux de l’alimentation me paraissait incompatible avec l’interdiction dans la loi des phytosanitaires d’ici trois ans. 

De manière générale, je préfère la responsabilisation et la cohésion à la coercition. L’ensemble des acteurs (politiques, agriculteurs, industriels, chercheurs, etc.) ont toutes les cartes en main pour transformer l’essai. Stéphane Travert, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a dévoilé en avril son plan d’action pour réduire la dépendance de l’agriculture aux produits phytopharmaceutiques. Si les acteurs ne saisissent pas de cette opportunité, comme l’a dit notre Président de Groupe, Richard Ferrand, la loi sera inéluctable. Christophe Castaner, Secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, a d’autant plus précisé qu’un groupe de travail va être mis en place pour surveiller cette transition : « La confiance n’exclut pas le contrôle ». 

En tant que président de la commission des affaires économiques, je suivrai de près cette transition et je veillerai personnellement à ce que son interdiction soit inscrite dans la loi si les acteurs ne font pas face à leurs responsabilités dans les 18 mois.