Emmanuel Macron signe-t-il la fin de la diplomatie de carrière ? La plupart des diplomates rejoindront bientôt le « corps des administrateurs de l’Etat », moyennant la suppression de deux corps diplomatiques par décret, le 18 avril 2022.
Ce lundi 18 avril, un décret publié dans le Journal officiel confirme et acte la suppression du corps diplomatique, conformément au programme d’Emmanuel Macron, dans le cadre de sa réforme de la haute fonction publique. L’annonce de cette mesure avait déjà ému le ministère des Affaires étrangère en octobre, car elle rompt avec des décennies de tradition au sein de la diplomatie française.
Mise en extinction de deux corps diplomatiques
Deux corps de la diplomatie française sont concernés : les conseillers des affaires étrangères et les ministres plénipotentiaires seront « mis en extinction » à partir de 2023. Les membres de ces corps diplomatiques rejoindront alors un corps plus large de hauts fonctionnaires (comprenant par exemple des préfets) qui pourront travailler d’un ministère à l’autre le long de leur carrière.
La fin de la diplomatie de carrière ?
Sur un total de 1800 cadres de catégorie A, 800 sont concernés par cette réforme. Ils pourront choisir de rester dans ce corps en extinction mais seront incités à rejoindre le « corps des administrateurs de l’Etat ». Le but de cette réforme est d’élargir le panel de hauts fonctionnaires pour dynamiser les carrières. Cela présage également un bouleversement des recrutements, dont les candidats sont traditionnellement issus des concours de l’ENA et des Cadres d’Orient. Le décret mentionne une « troisième voie de recrutement ».
Journal officiel : suppression du corps diplomatique. La France voit détruire au bout de plusieurs siècles son réseau diplomatique. Le 2ème du monde. Les copains de promo vont pouvoir être nommés. Immense tristesse.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 18, 2022
L’opposition proteste
Les oppositions n’ont pas tardé à se faire entendre : Marine Le Pen déclare sur Twitter « Il veut remplacer des serviteurs de l’État impartiaux par du copinage. ». Jean-Luc Mélenchon regrette pour sa part : « Les copains de promo vont pouvoir être nommés. Immense tristesse. ».