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Qui sont les 11 députés des Français de l’étranger ?

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Les 11 députés des Français de l'étranger
Écrit par Marie-Pierre Parlange
Publié le 19 juin 2017, mis à jour le 18 juin 2019

4 femmes, 7 hommes. 9 novices en politique. 10 candidats soutenant la majorité présidentielle. Un seul sortant. Des députés parmi les plus mal élus de l’Assemblée nationale… Gros plan sur ceux qui vont représenter les Français de l’étranger dans l’Hémicycle pendant 5 ans

1ere circonscription (Amérique du nord): Roland Lescure, LREM, 50 ans

Résidant à Montréal depuis 8 ans, Roland Lescure occupait encore en mars dernier le poste de numéro deux de la Caisse de Dépôt et placement du Québec, l’un des plus gros fonds de pension nord-américains. Marié à une Irlandaise, père de 3 enfants, cet Européen convaincu a grandi à Montreuil, « dans un milieu modeste et militant à gauche ». Diplômé de Polytechnique, de l’ENSAE puis de la LSE, il commence sa carrière professionnelle au ministère des Finances au moment de la préparation du passage à l’euro. Adhérent d’En Marche ! de la première heure, le petit frère de Pierre Lescure a surpris tout le monde en démissionnant de son poste, qui l’obligeait à un devoir de réserve, pour se consacrer à 100% à la campagne d’Emmanuel Macron, puis aux Législatives. Son ambition à l’Assemblée nationale ? « faire en sorte que les Français de l’étranger aident à la transformation de la France. C’est une force énorme de proposition, pour apporter des idées, du dynamisme, de la liberté à la France. Et moi, je souhaite être leur porte-voix. »

ROLAND LESCURE – "Les Français de l’étranger doivent aider à la transformation de la France"

2e circonscription (Amérique Latine et Caraïbes): Paula Forteza, LREM, 31 ans

Née à Paris de parents argentins, Paula Forteza est partie vivre en Argentine à l’âge de 7 ans, où elle a  suivi ses études primaires et secondaires au lycée franco-argentin Jean-Mermoz de Buenos Aires. « Après le lycée, j’ai étudié les sciences politiques à l’université Torcuato di Tella puis j’ai travaillé en tant que chargée de recherche au sein du Programme de Protection Social au CIPPEC (Centro de Implementación de Políticas Públicas para la Equidad y el Crecimiento) et en tant que collaboratrice au Secrétariat de l’Économie Créative du gouvernement de la ville de Buenos Aires ». En Argentine, elle devient militante « plutôt à gauche », notamment au sein de l’Association ADFE.

Diplômée de Sciences Po, elle rejoint l’équipe d’Etalab, le Service de Matignon en charge de la politique de données ouvertes et de gouvernement ouvert, via notamment la publication des dépenses de l’administration. «En travaillant pour Matignon, j'ai appris que le numérique pouvait inspirer de nouvelles façons de s'organiser, d’agir et de prendre des décisions basées sur la transparence et la collaboration

Avant d'être élue, elle dirigeait OGP Toolbox, entreprise spécialisée en stratégies et pratiques d’ouverture. « Je travaille notamment au développement et la promotion de technologies civiques pour dynamiser la participation citoyenne au niveau local ».  

Interview de Paula Forteza du Parti La République En Marche

3e circonscription (Europe du nord): Alexandre Holroyd, LREM, 30 ans

Franco-Britannique, ancien élève du lycée français de Londres, Alexandre Holroyd a fait des études spécialisées dans les institutions européennes. « Je suis ensuite parti travailler 5 ans à Bruxelles, où j'ai travaillé et représenté des parties tierces auprès des institutions européennes. J'ai travaillé de très près avec la commission, avec le parlement, avec le conseil, et avec les représentations permanentes, qui sont les antennes des gouvernements à Bruxelles. Après, la boite de conseil en stratégie pour laquelle je travaillais m'a renvoyé à Londres pour monter une équipe semblable au Royaume-Uni. J'ai donc fait la même chose auprès de Westminster et Whitehall pendant deux ans.» Européen convaincu, Alexandre Holroyd a décidé de s’engager en politique « à la suite du référendum sur le Brexit. J’ai ensuite démissionné de mon poste de consultant en stratégie pour lancer En Marche ! au Royaume-Uni ».

Entretien avec Alexandre Holroyd, candidat La République En Marche !

4e circonscription (Benelux) : Pieyre-Alexandre Anglade, LREM, 30 ans

Le député du Benelux est issu d’une famille mosellane avec des racines luxembourgeoises. Il travaille au Parlement européen pour l’un des vice-présidents, le Tchèque Pavel Teliczka. Il a aussi été attaché parlementaire d'une eurodéputée MoDem. « Cela fait sept ans que je suis installé dans la capitale européenne. J'y ai développé une vie familiale et tissé de nombreuses amitiés ». Le jeune député a très tôt mis en place le comité local de soutien au candidat Macron. Elu avec 75% des voix, il souhaite « apporter de l'Europe à Paris et de la France à Bruxelles. [...] Nous, les Français, avons depuis trop longtemps déserté Bruxelles ». 

PIEYRE-ALEXANDRE ANGLADE – "Notre pays est bloqué, il est temps de le remettre en marche"

5e circonscription (Péninsule Ibérique, Monaco) : Samantha Cazebonne, LREM, 46 ans

À 46 ans, Samantha Cazebonne est expatriée en Espagne avec sa famille depuis plusieurs années à Palma de Majorque où elle exerçait jusqu'alors la fonction de proviseure du Lycée Français.
Née à La Rochelle, en Charente-Maritime, elle a grandi auprès d’un père chef d’entreprise, d’une mère secrétaire comptable et d’une sœur, aujourd’hui enseignante d’histoire-géographie. « Ma famille m’a inculqué dès le plus jeune âge les valeurs républicaines, notamment de solidarité, mais aussi le goût de l’effort, l’esprit d’entreprendre, le respect des autres et de l’environnement. Ces valeurs je les transmets aujourd’hui à mes enfants. Diplômée en économie, droit et gestion des entreprises, ma vie professionnelle a débuté en tant qu’enseignante dans le secondaire en France (académies de Versailles puis de Poitiers), avant de décider de réorienter ma carrière vers la direction d’établissements. Le concours passé et un Master de management en poche, j’ai alors dirigé deux établissements en France puis deux à l’étranger (au Maroc puis en Espagne) ».
La nouvelle députée ne conçoit pas son engagement«sans enracinement ni mécanismes de relais courts et efficaces de remontées des problématiques de la circonscription. » 

La parole à Samantha Cazebonne, candidate de En Marche

6e circonscription (Suisse, Liechtenstein): Joachim Son-Forget, LREM, 34 ans

Né en Corée, Joachim Son Forget a été adopté en France et a grandi à Langres. « En parallèle de la médecine, j’ai également fait un master de sciences à l’École Normale Supérieure de Paris, et suis ensuite parti en Suisse, pour y réaliser mon doctorat et mes recherches sur la conscience à l’Ecole polytechnique de Lausanne. Je travaille là-bas en tant que médecin depuis 2008 ». 

Aujourd’hui radiologue spécialiste du cerveau à Lausanne, le jeune député se distingue aussi pour ses talents de claveciniste. Musicien virtuose, il pratique également le tai-chi et le karaté. Engagé brièvement au seine du PS, il a fondé le mouvement En Marche ! en Suisse.  

JOACHIM SON FORGET - "Dans mon comité de soutien, il y a des gens qui sont de droite et d’autres qui sont de gauche"

7e circonscription : Frédéric Petit,  MoDem-LREM, 56 ans

Né à Marseille, Frédéric Petit, ingénieur, entrepreneur spécialiste de l'énergie et des métiers de l'environnement, connaît la Pologne depuis plus de 30 ans. Installé à Varsovie avec son épouse polonaise et ses deux enfants binationaux, ses activités professionnelles l’ont amené à diriger des usines dans de nombreux pays. 

Frédéric Petit a également dirigé d’importants projets sociaux  et associatifs dans les années 80 ; il est également médiateur de justice. En 2007, il adhère au MoDem avant de s’enthousiasmer pour la campagne cette année: « j’ai vécu l’élection d’Emmanuel Macron comme un élan attendu depuis longtemps, comme un soulagement aussi. C’est une chance incroyable de voir qu’un homme nouveau ait pu enfin faire irruption dans le jeu. C’est aussi le sens de mon engagement dans cette campagne. Je soutiens en particulier la volonté de développer l’Union européenne portée par Emmanuel Macron. »

Frédéric Petit, candidat MoDem/En Marche : "Je suis pour le renouvellement et la société civile"

8e circonscription : Meyer Habib, UDI, 56 ans

Franco-israélien, Meyer Habib est le seul député sortant des Français de l’étranger à avoir conservé son siège. Il est connu pour ses positions proches de celles de la droite israélienne et bénéficie du soutien de Benjamin Netanyahou, le Premier ministre. Il s’est décrit dans un courrier adressé à ses électeurs d’Israël (et dévoilé par Le Monde) comme « profondément attaché à la France, sioniste, partisan de l’intégrité d’Eretz Israël et fidèle aux valeurs de la Torah ». Il dirige aujourd’hui le Groupe Vendôme, société de joaillerie de luxe.
Du fait d’une abstention massive, Meyer Habib est l’un des députés les plus mal élus de l’Assemblée nationale, avec 6,59% des voix des inscrits de la 8e circonscription qui comprend aussi d’autres pays qu’Israël (Turquie, Grèce, Italie).

INTERVIEW - Meyer Habib, député sortant

9e circonscription (Maghreb et Afrique de l’ouest) : M’jid El Guerrab, DIV, 34 ans

Né à Aurillac, dans le Cantal, Franco-marocain, M'jid El Guerrab étudie à l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix en Provence, avant de rejoindre le cabinet de Ségolène Royal pour la Région Poitou Charentes. Il a ensuite travaillé aux côtés de Jean-Pierre Bayle à l’Assemblée Nationale. 
Si l’investiture officielle LREM a été accordée dans un premier temps à la MoDem Leïla Aïchi, M’jid El Guerrab s’est battu pour faire reconnaitre son soutien à la majorité présidentielle. Il n’a été élu que par 6,16% des inscrits de la neuvième circonscription où l’abstention a atteint 88,3%.

M'jid El Guerrab, candidat sous l'étiquette "Majorité Présidentielle" aux élections législatives 2017, pour la 9e circonscription des Français de l'Etranger

10e circonscription (Afrique de l’est, Moyen Orient) : Amal Amelia Lakrafi, LREM, 39 ans

Amal Amélia Lakrafi est  née de parents marocains et est arrivée en France à 20 mois. Elle a suivi un cursus d’expertise comptable. « J’ai créé ma première société, Bizinnov, en 2009, spécialisée dans le financement de l’innovation et de la recherche. Puis j’ai rencontré Michel Judde, l’associé de ma 2e boite, un retraité de l’armée de terre qui a sécurisé tout le système d’information du réseau télécom de l’armée de terre, on s’est rapidement entendus. Nous avons créé Azguard une entreprise qui propose des solutions de cyber sécurité, notamment avec un outil d’authentification forte basée sur le rythme de frappe au clavier. Pour obtenir les diplômes adéquats, je me suis orientée vers l’Ecole Militaire, plus précisément l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ). » 
Amal Amélia Lakrafi est également commandant de réserve à la Cyberdéfense (Armée de Terre). 

AMELIA AMAL LAKRAFI - Rapprocher les Français de l'étranger

11e circonscription (Asie, Océanie) : Anne Genetet, LREM

Médecin de formation, Anne Genetet a fait le choix de se tourner vers les populations fragiles, comme les toxicomanes et les travailleurs migrants. « Ensuite, j’ai eu un diplôme de journalisme médical qui m’a permis de faire un saut dans le monde de l’entreprise. Je me suis orientée dans le domaine de la communication santé, jusqu’en 2005, année de mon arrivée à Singapour. »
Dans la cité-Etat, elle choisit de se consacrer à la situation des employés de maison (notamment Philippines). Elle crée l’association The Help qui leur prodigue assistance et conseils. « Le point commun de toutes mes expériences, le fil conducteur qui m’a mené à la politique, c’est ma passion de transmettre des connaissances, que ce soit avec des patients ou des clients ».

Interview d’Anne GENETET, candidate La République en Marche !

MPP (www.lepetitjournal.com) lundi 19 juin 2017 

Lire aussi : 
LÉGISLATIVES – Razzia des candidats En Marche sur les sièges de députés à l'étranger : Les résultats par circonscription 

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Marie Pierre Parlange
Publié le 19 juin 2017, mis à jour le 18 juin 2019