L’OTAN impose une militarisation à marche forcée, l’Europe au pas

L’OTAN réuni en juin 2025, un sommet express 

En moins de 24 heures, les 32 pays de l’OTAN ont entériné un engagement majeur : porter leurs dépenses de défense à 5 % du PIB d’ici 2035. L’objectif est fixé par Donald Trump qui a obtenu ce que ses prédécesseurs n’étaient jamais parvenus à imposer : un partage plus « équitable » de l’effort militaire au sein de l’Alliance. En 2024, les États-Unis affichaient des dépenses de défense près de trois fois plus élevées que celles de l’Union européenne. L’Europe, confrontée à la menace russe, acte donc son réarmement massif.

Pour la France, cela implique de doubler son budget actuel, passant de 60 à 120 milliards d’euros par an d’ici 2030

 

Mais la militarisation a un prix qui sera élevé… 

L’objectif affiché représente un effort budgétaire colossal. Pour la France, cela implique de doubler son budget actuel, passant de 60 à 120 milliards d’euros par an d’ici 2030 pour atteindre les 3,5 % du PIB, première étape du calendrier. Une trajectoire qui, selon les calculs du Haut Commissariat au Plan, pèserait lourdement sur les finances publiques.  Dans les couloirs du budget, on parle déjà astuces : un budget morcelé entre des dépenses de défense “stricto sensu” et d’autres dédiées aux infrastructures, cybersécurité ou mobilité militaire permettrait d’atteindre les 5% attendus. 

L’Europe au pas militaire ? Le sommet de l’OTAN marque un tournant stratégique et réaffirme le soutien à l’Ukraine. L'heure des choix et des sacrifices commence.

Des voix dissonantes en Europe… mais minoritaires

Concrètement, les pays ne partent pas de la même ligne de départ, de part leur situation géographique notamment. La Pologne dédie un peu plus de 4% de son PIB à la Défense quand l’Estonie est à 3,4% et la France… à 2,10%. Le budget de Défense de l'Espagne atteint, quant à lui, à peine 1,3 % de son PIB. Le Premier ministre espagnol a déjà annoncé que son pays ne respecterait pas cette directive, soulignant les limites de ce consensus. D’autres pays comme la Slovaquie ou l’Italie ont exprimé des réticences. Pourtant, la dynamique est enclenchée : Jeudi 26 juin, à Bruxelles, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE entament une séquence diplomatique intense pour tenter de coordonner ce réarmement sans fracturer davantage leurs équilibres économiques.

Depuis 2014, l’Europe a entamé un réarmement, accéléré par la guerre en Ukraine. Certains pays ont déjà fortement augmenté leur budget militaire. Mais cela ne suffit pas selon les Américains. L’Europe au pas militaire ? Cette montée en puissance militaire à la suite du sommet de l’OTAN de juin 2025 marque un tournant stratégique et réaffirme le soutien à l’Ukraine. L'heure des choix et des sacrifices commence.