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Législatives 2024 - Michèle Sellès-Lefranc : "Incarner la gauche républicaine"

Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Michèle Sellès-Lefranc, candidate de la gauche républicaine pour la 6ème circonscription (Suisse et Liechtenstein), a répondu à nos questions.

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Écrit par Léa Degay
Publié le 22 juin 2024, mis à jour le 28 juin 2024

 

Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Ces élections législatives anticipées se placent sous la menace de l’arrivée à l’Assemblée nationale d’une majorité de députés opposés à l’État de droit, brandissant la préférence nationale et la peur et le rejet de l’Autre comme seuls arguments de l’avenir politique et économique de la France. J’ai souhaité me présenter à ces élections législatives dans la 6ème circonscription des Français de l’étranger, comme lors de ma première candidature en 2022, pour deux raisons principales, rétablir le pacte républicain, et agir pour que les Français vivant en Suisse et au Liechtenstein soient considérés comme des Français à part entière à l’intérieur de ce pacte. C’est encore plus le moment pour la femme de gauche que je suis de concrétiser, si j’étais élue députée, mon désir d’un engagement au service de la justice sociale, de la République sociale et laïque garante de la liberté et de l’égalité de tous les citoyens français, où qu’ils se trouvent, pour faire valoir leurs droits fondamentaux.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Chercheure anthropologue, de par mon métier, j’entretiens des relations privilégiées avec des universitaires et des étudiants travaillant et étudiant en Suisse ainsi qu’avec les membres d’associations pour lesquelles j’effectue des missions et des enquêtes de terrain. Ma fille a fait ses études, résidé et travaillé à Genève. Je connais bien dans leur ensemble la Suisse et le Liechtenstein et apprécie leur mode de vie et leur ouverture à d’autres langues et cultures. Mon suppléant, Edisson Tieche, est un citoyen binational, franco-suisse, qui a trouvé une terre d’asile en Suisse il y a une quarantaine d’années. Ses racines et ses attaches familiales s’ancrent ainsi du canton de Vaud à la vallée de Joux en passant par le Valais où il revient fidèlement périodiquement.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger?

C’est un honneur pour la femme de transmission de savoirs et de culture que je suis de défendre mon idéal d’une culture francophone riche de sa diversité, fière de sa capacité de dialogue avec les autres cultures, attachée à défendre et valoriser un patrimoine matériel (et immatériel) universel. C’est pourquoi je me battrai au nom des Français de l’étranger que je représenterai contre la disparition ou la diminution des lieux d’enseignements de notre langue et de notre culture, contre le démantèlement de notre réseau d’instituts français, outils du rayonnement de notre culture française et de nos valeurs républicaines ainsi que de notre corps diplomatique.

Je suis aussi une militante de la laïcité et de l’égalité dans un contexte international marqué par de grandes disparités entre les États. En conséquence je suis attachée au développement des échanges sur ces thèmes entre tous les Européens, quel que soit leur statut par rapport aux accords européens.

Concilier nos points de vue, harmoniser nos politiques, s’enrichir de nos différences dans un objectif d’union, est primordial dans le contexte géopolitique d’un monde globalisé soumis trop fréquemment à la violence unilatérale et aux dérives autoritaires.

 

Comment voyez-vous le mandat de députée ?

Être député des Français de l’étranger c’est accepter d’être au service de ses concitoyens même les plus éloignés, les écouter, porter leurs inquiétudes pour la protection et l’avenir de leurs familles. Je m’engage dès maintenant à poursuivre tout au long de mon mandat ce recueil et cette transmission de leurs voix dans une proximité accrue de ma mise à leur service et une assiduité exemplaire aux débats de l’Assemblée nationale. La précédente législature a un bilan globalement insatisfaisant en ce qui concerne les Français de l’étranger de la 6ème circonscription. Les problèmes de relations des usagers avec l’administration consulaire perdurent comme l’absence d’égalité vis-à-vis de l’impôt, la difficulté de conserver une maison en France comme de s’y faire soigner, de faire reconnaître son handicap ou d’y prendre sa retraite. Je défendrai avec responsabilité le pouvoir d’achat et le quotidien des Françaises et des Français de cette circonscription à l'Assemblée nationale, sans oublier les droits des frontaliers. 

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

Être les intermédiaires entre Nous et les Autres dans un rétrécissement du monde du fait de l’exacerbation des nationalismes et des communautarismes constitue le défi principal. Je serai cette députée qui facilitera la refondation d’un lien personnel entre les citoyens français de Suisse et du Liechtenstein et leur Patrie. Je lui transmettrai leur connaissance du pays où ils ont posé leurs valises à plus ou moins long terme et leur sensibilité à la défense du rayonnement de la culture française et de sa langue tout autant que leur projet d’un vivre ensemble dans leur pays d’accueil.

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Militante LRDG (Les Radicaux de Gauche) depuis la formation de ce parti issu de la grande famille des Radicaux, le plus ancien parti de France, j’ai intégré à sa suite la Fédération de la Gauche Républicaine. Nous voulons offrir une autre voie, celle de la Gauche républicaine, sur un des rares territoires qui a su faire barrage au Rassemblement National. Nous militons pour les mêmes idéaux d’une Gauche républicaine, laïque et sociale, et sommes les seuls avec mon suppléant, Edisson Tieche, à les soutenir à part entière dans la 6e circonscription des Français de l’Étranger. Nous voulons être des élus de terrain, au-dessus des querelles partisanes, trouvant essentiel d’être de retour dans cette campagne pour partager nos valeurs républicaines de gauche avec calme, pondération et conviction, quelle que soit la configuration de la future Assemblée.

Notre campagne pour ce premier tour des législatives est animée par un idéal d’équipe. Nous privilégierons, mon suppléant et moi, par souci d’éco-responsabilité, les médias numériques, les réseaux sociaux et les visioconférences. Une newsletter sera envoyée aux électeurs avant le vote électronique qui commencera dès le 25 juin à 12h. Entre candidats, adhérents et sympathisants de notre programme nous nous soutenons mutuellement pour que nos bulletins soient à disposition de ceux qui ne voteraient en aucun cas pour une Gauche tentée par une sortie de l’Europe, une vision communautariste de la société et une conception affaiblie de la laïcité et de l’État de droit.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?

De par ma connaissance des Français résidant en Suisse et dans le Liechtenstein, je suis sensibilisée aux problèmes qui se posent à eux dans leur vie quotidienne, leurs rapports avec un consulat où les interlocuteurs se font rares, l’éducation de leurs enfants, leur exigence d’une égalité de traitement dans le paiement de l’impôt, le calcul de leurs retraites et leurs inquiétudes sur les conditions de leur retour en France, quant à leur inscription à l’Assurance- chômage et leur protection sociale notamment.

Défendre plus globalement les services publics comme en France est une de mes priorités. Dans cette démarche, je combattrai l’appauvrissement de l’aide publique nécessaire pour que toutes les familles puissent fournir une éducation de qualité à tous leurs enfants. Je défendrai le plafonnement des coûts scolaires, l’augmentation des bourses, la généralisation d’une école inclusive, et parallèlement à l’augmentation des salaires des professeurs, l’arrêt de la contractualisation de leur embauche et du bonus exorbitant qui est ainsi accordé à la concurrence de l’enseignement privé. La solidarité doit l’emporter sur les intérêts d’une politique économique libérale agressive.

Mes autres axes sont tout aussi prioritaires :

Rapprocher notre République des concitoyens grâce à plus de démocratie directe au niveau local, se rapprochant ainsi du modèle suisse.

Promouvoir la laïcité en la plaçant au centre du pacte républicain, c’est promouvoir la liberté de croire ou de ne pas croire en restant dans l’union et la fraternité.

Lutter contre les discriminations qui remettent en cause l’égalité entre les femmes et les hommes, le droit des femmes à disposer de leur corps et lutter également contre les discriminations liées aux orientations sexuelles.

Aller vers une souveraineté alimentaire, énergétique, industrielle de l’Europe dans un contexte géopolitique menaçant.

M’engager pour le climat, la biodiversité, le droit à l’alimentation saine et l’autonomie énergétique par rapport au pétrole et aux autres énergies fossiles en faisant appel aux énergies renouvelables.

L’écologie ne doit pas s’opposer à la justice sociale et cela nécessite une politique de planification nationale de rénovation des logements, y compris sociaux, et de développement de transports à faibles émissions de carbone et à un prix abordable pour tous.

 

En conclusion, nous souhaitons, mon suppléant et moi-même, incarner les candidats de l’humanité et de la solidarité pour les Français de l’étranger au-delà même des frontières de la Suisse et du Liechtenstein, dans une approche universaliste.

 

 

 

 

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