Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. David Bizet, candidat Indépendant pour la 8ème circonscription (Italie, Israël, Chypre, Grèce, Malte, Turquie, Territoires palestiniens...), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle David Bizet, j'ai 40 ans, je suis marié et père de famille. Je suis historien de formation et journaliste de profession en Turquie où je réside depuis presque 6 ans.
Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Je souhaite me présenter aux prochaines élections législatives pour apporter une voix forte et représentative aux Français de notre circonscription. Mon objectif est de défendre leurs intérêts et non pas ceux d'un gouvernement étranger comme c'est le cas actuellement avec Meyer Habib. Je suis déterminé à promouvoir une approche équilibrée pour être au service de mes compatriotes.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Tout d'abord, c'est la circonscription où je réside, je suis directement concerné par ce qui s'y déroule. Je ne suis pas parachuté par un parti depuis Paris pour remplir une case. Je connais le quotidien des Français qui y vivent et j'en ai par ailleurs assisté plusieurs dans diverses démarches, sans contrepartie.
Ensuite, je suis profondément attaché aux beautés de cette circonscription où j'ai la chance de vivre. Cette région est sans doute celle avec laquelle nous partageons la plus belle histoire, une histoire riche et diverse qui s'étend sur plusieurs millénaires. Elle constitue le berceau de la civilisation gréco-romaine qui a laissé une empreinte indélébile dans la culture française. L'Italie, avec ses vestiges romains et ses villes emblématiques comme Rome et Florence, continue de fasciner par son patrimoine architectural et artistique. La Grèce et l'Asie Mineure, nous rappellent l'importance de la pensée et de la culture dans le développement de notre société. Jérusalem, ville sainte pour les trois grands monothéismes – le judaïsme, le christianisme et l'islam – est un autre joyau de notre circonscription. Et bien évidemment la Turquie, héritière de l'Empire ottoman, avec qui la France a su tisser des liens aussi bien diplomatiques que culturels, et fonder la plus longue alliance militaire de notre histoire inaugurée sous François Ier.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?
Les tremblements de terre du 6 février 2023 en Turquie ont révélé que les autorités françaises ne sont pas prêtes à la protection de leurs ressortissants en cas de catastrophe majeure.
Huit de nos compatriotes sont tragiquement décédés, je veux saluer ici leur mémoire, et des dizaines d'autres se sont retrouvés dépourvus.
L'un d'eux vivant à Hatay m'a expliqué qu'il vu sa maison se déchirer, sous les yeux de son épouse et de son jeune enfant, et qu'il a dû se débrouiller par ses propres moyens pour évacuer la zone.
Un autre m'a confié que la maison de ses parents s'était écroulée et qu'il avait besoin d'assistance pour les rapatrier. En guise de réponse, les autorités françaises lui ont recommandé de prendre un bus, dans un contexte où cela était strictement impossible.
Bien évidemment, je ne fais aucun reproche aux autorités consulaires qui font un merveilleux travail dévoué que je veux saluer ici. Mais elles ont été débordées car en amont, il semble que rien n'ait été pensé par les pouvoirs publics pour ce genre de situation j'en conviens rarissime. Mais une puissance comme la France ne peut ignorer ce risque sismique. Il ne suffit pas de mettre une plaquette sur le site de l'ambassade et de dire « ici, il y a un risque élevé ».
Il y a un risque sismique dans toute notre circonscription : Italie, Grèce, Chypre... Juste autour du Bosphore, une région secouée par le terrible séisme de 1999 et où tout le monde s'attend à un tremblement de terre dévastateur imminent, vivent un peu plus de 10.000 de nos concitoyens. Des mesures doivent être envisagées.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
Selon moi, un député doit servir les intérêts de ceux qu'il est censé représenter et doit porter leur parole. Il ne doit ni incarner le porte-parolat d'un Etat étranger, comme c'est le cas actuellement avec M. Meyer, ni être un parachuté qui parlerait au nom de réalités qu'il ignore.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?
Le premier défi auquel sont confrontés nos concitoyens est la Paix. Même si nos concitoyens ne sont pas directement acteurs de l'évolution de la situation politique en Méditerranée orientale, et plus précisément au Proche-Orient, ils en sont les premiers concernés.
En ce sens, le député de notre circonscription qui compte des pays antagonistes se doit d'incarner la voix d'équilibre de la France. C'est fondamental. Or, avec l'actuel député Meyer Habib, ce n'est pas le cas. Nous sommes représentés par un relais de la propagande de la Knesset, et cela peut avoir un effet pervers pour nos concitoyens qui peuvent être assimilés à ses propos objectivement belliqueux.
Le deuxième défi selon moi est l'évolution de l'économie car la mondialisation continue de transformer les marchés du travail et les environnements économiques. Les Français vivant dans cette circonscription, et je pense particulièrement à nos chefs d'entreprises, doivent en permanence s'adapter aux nouvelles dynamiques professionnelles et économiques tout en maintenant un lien fort avec la France.
En troisième lieu, nos concitoyens doivent souvent naviguer entre plusieurs cultures. Préserver leur identité française tout en s'intégrant pleinement dans leurs pays de résidence demande peut s'avérer un défi. En cela, concernant les expatriés qui partent en famille, il y a bien évidemment l'éducation et la formation. Je pense qu'accéder à une éducation de qualité à l'étranger peut être un défi majeur pour nos concitoyens. Les familles doivent souvent jongler avec des systèmes éducatifs différents, tout en assurant que leurs enfants reçoivent une formation adéquate pour leur avenir.
Il y a également l'accès aux soins de santé de qualité qui me paraît essentiel. Même si des conventions de sécurité sociale existent pour nos aînés à la retraite et pour nos concitoyens en situation de détachement, les questions d'assurance, de couverture médicale et de disponibilité des services de santé sont des préoccupations constantes.
Pour tous ces enjeux, il est crucial que les Français de l'étranger soient bien représentés et que leurs droits soient défendus.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Notre campagne s'organise de manière efficace. Nous sommes parvenus à mettre en place un dossier et à le valider auprès des services du ministère de l'Intérieur dans un délai de 72h. Je vois que ma campagne suscite beaucoup d'enthousiasme et je m'en réjouis. Beaucoup de nos compatriotes sont désolés à l'idée d'être représentés par Meyer Habib à l'Assemblée Nationale.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?
1. Au service de notre communauté française
- Simplification des démarches aux services administratifs et renforcement des services consulaires, pour que les besoins de nos compatriotes soient traités rapidement et efficacement.
- Promotion de l'éducation et la culture françaises, soutien aux établissements scolaires français à l'étranger.
- Amélioration de la protection sociale pour garantir une couverture santé adéquate et accessible pour tous les expatriés.
- Renforcement des liens économiques afin d'encourager les partenariats entre les entreprises françaises et locales, tout en soutenant les entrepreneurs français à l'étranger.
2. La paix en Méditerranée, une priorité absolue
La stabilité en Méditerranée est cruciale pour la sécurité et la prospérité de notre région. Je m'engage à :
- Favoriser le dialogue et la coopération : Soutenir des initiatives de coopération régionale pour renforcer la paix et la sécurité.
- Encourager les échanges culturels et économiques : Promouvoir les échanges entre les pays riverains pour renforcer les liens de compréhension et de solidarité.
3. Rapprochement avec la Turquie
La relation entre la France et la Turquie est essentielle pour la stabilité régionale et pour nos intérêts communs. Je propose :
- Renforcer les liens diplomatiques : Encourager des dialogues réguliers et constructifs entre nos deux nations.
- Soutenir les initiatives économiques : Promouvoir les échanges commerciaux et les investissements réciproques pour créer des opportunités économiques.
- Valoriser la communauté française en Türkiye : Garantir que les préoccupations des Français vivant en Türkiye soient entendues et traitées avec attention.
4. La solution des deux États au Proche-Orient
La paix au Proche-Orient est une question cruciale pour la stabilité mondiale. Je défends :
- La reconnaissance mutuelle : Soutenir la création d'un État palestinien viable dans les frontières de 1967, pour une Paix durable au Proche Orient
- Le dialogue et la négociation : Encourager les pourparlers de paix et les initiatives diplomatiques pour trouver une solution durable.
- Le respect des droits humains : Insister sur le respect des droits de chaque communauté pour une paix juste et équitable.
Chers compatriotes, votre voix est essentielle pour façonner un avenir meilleur. Ensemble, nous pouvons bâtir une société plus juste, plus solidaire et plus prospère. Le 30 juin 2024, votez pour une représentation indépendante, engagée et à votre écoute.