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BUDGET : Maintien de la CSG-CRDS pour les Français de l’étranger

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La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, défend son Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale à l'Assemblée
Écrit par Marie-Pierre Parlange
Publié le 26 octobre 2017, mis à jour le 18 juin 2019

Dans le cadre des discussions à l’Assemblée nationale du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS2018), les députés des Français de l’étranger ont déposé des amendements demandant la suppression de la CDG CRDS pour les Français de l’étranger. Sans succès, une fois encore.
Députés et sénateurs des Français de l’étranger luttent depuis plusieurs années dans une belle unanimité pour faire entendre la voix des expatriés sur le dossier des prélèvements sociaux des non-résidents.

 


Petit rappel historique :

Dans le viseur, cette disposition prise en 2012 par le gouvernement Ayrault : les Français de l'Etranger doivent s'acquitter du paiement de la CSG-CRDS sur leurs revenus immobiliers, au taux de 15.5%, alors qu'ils ne bénéficient pas de la Sécurité Sociale.

En 2015, la Cour de Justice Européenne (Arrêt de Ruyter)et le Conseil d’État jugent que les personnes affiliées à un régime de sécurité sociale dans un des pays entrant dans le champ d’application territorial des règlements communautaires ne peuvent pas être assujetties en France à des prélèvements sociaux sur leurs revenus du patrimoine. La voie est donc ouverte pour les remboursements mais uniquement pour les personnes résidant dans l’espace économique européen*. Pourtant la jurisprudence du Conseil d'Etat a condamné la France à traiter sur un même plan tous les Français de l'étranger, résidant dans l'UE ou hors de l'UE, sur la taxation des plus-values.

Depuis 2015, les prélèvements sociaux sur le patrimoine immobilier des non-résidents n’ont pas été abrogés. Le gouvernement a simplement décidé de changer leur affectation, de la sécurité sociale au Fonds de solidarité vieillesse (FSV).

 

Le candidat Macron, lors de sa campagne, avait dit vouloir « réexaminer » ce dossier.

 

 

Examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale à l'Assemblée


Anne Genetet, députée LREM des Français de l’étranger (Asie Pacifique) a présenté à l’Assemblée, pourles 9 députés de la Majorité, un amendement visant à supprimer la CSG-CRDS pour les non–résidents, au nom de la « sécurité juridique et de l’équité », arguant qu’il est « anormal qu’ils contribuent à un système dont ils ne profitent absolument pas ».

Meyer Habib, député UDI de l’Europe du Sud, a rappelé que « plus de 90 % des 2,5 millions de Français établis hors de France ne bénéficient pas du système français de protection sociale. » Il dénonce une situation « injuste, absurde et surtout contraire au droit de l’Union européenne. Or, au lieu de l’abroger, votre gouvernement veut faire passer la CSG de 8,2 à 9,9 % : c’est absolument délirant ! Comment justifier une si lourde cotisation à un système de protection sociale dont on ne tire aucun bénéfice ? »

 

 

Avis défavorable du rapporteur et du gouvernement

 


Les amendements déposés ont été rejetés. La Ministre de la Santé, Agnès Buzyn, estime qu’ « il serait étonnant d’exonérer de cette hausse de la CSG les Français de l’étranger, ce ne serait pas juste. C’est comme si une partie de la TVA qui aujourd’hui est affecté à la sécurité sociale devait être exonérée pour les touristes en France ou les Français de l’étranger. »

Elle a pourtant affirmé avoir entendu « la problématique particulière des Français de l’étranger. Nous allons lancer une mission autour des préoccupations des Français de l’étranger qui englobera en particulier ce sujet de l’accès à la Sécurité sociale, les conditions de retour et de réintégration de ces concitoyens dans le régime général de protection sociale, et la prise en compte de leur situation dans le régime fiscal ».
 

 

* Lors de la dernière session de l’Assemblée des Français de l’étranger, la responsable de la division des affaires juridiques à la Direction des impôts des non résidents, Virginie Schaeffer-Monteils a expliqué qu’environ 10.000 réclamations contre les prélèvements sociaux perçus pour la période 2014/2016 n’avaient pas encore été traitées, essentiellement des demandes des résidents hors Union européenne.

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