Jeune journaliste français, Lino Giafferi a transformé un simple stage à Téléfoot en véritable tremplin. Guidé par sa passion pour le football, il choisit de s’expatrier à Madrid pour poursuivre son rêve en tant que correspondant. Un parcours fait d’audace et de détermination.


Né en 2003 et originaire de Corse, Lino Giafferi grandit dans les Hauts-de-Seine à Sèvres. Issu d’une famille de sportifs, avec un père ayant joué au rugby à un haut niveau, Lino se découvre une passion pour le football. Bercé par ses idoles de jeunesse, Lionel Messi et Toifilou Maoulida (ancien joueur du SC Bastia), il ne se voit pas travailler dans un domaine qui ne serait pas lié au ballon rond. Une fois son baccalauréat obtenu, Lino intègre l’école W pour y faire un cursus de journalisme et communication. Le jeune supporter du SC Bastia a un objectif en tête : « J'ai tout de suite su que je voulais être journaliste sportif et plus particulièrement dans le foot. C’était ce qui me passionnait. » Poussé par cette ambition, Lino Giafferi se forme en 3 ans et ressort avec un diplôme de journalisme en poche.
Ses premiers pas dans le journalisme
En 2024, lors de sa dernière année d’études, Lino effectue six mois de stage au sein du Groupe TF1 dans l’émission emblématique Téléfoot. Cette expérience se révèle être un véritable tournant dans sa carrière professionnelle. Il y réalise ses premiers sujets pour l’émission, et a la chance de voyager aux Pays-Bas et au Portugal. Mais le voyage qui restera à jamais dans sa mémoire est celui à Londres où il a l’opportunité de couvrir la finale de la Ligue des Champions opposant le Real Madrid au Borussia Dortmund : « Le samedi, j’étais au stade Wembley pour la finale, et deux jours plus tard, je passais un examen à l’école pour valider mes compétences à l’écrit. », se remémore-t-il en souriant.

À l’issue de ce stage, Lino souhaite poursuivre son expérience à TF1, mais malheureusement pour lui le poste est déjà pourvu. Une situation qui lui donne un goût d’inachevé : « Je me disais “ce n'est pas possible, j'ai vécu six mois de dingue, je ne peux pas repartir de zéro en septembre” », raconte le journaliste de 22 ans.

J'ai créé ma propre opportunité professionnelle
Transfert de Kylian Mbappé et départ à Madrid pour Lino
Le 3 juin 2024, le Real Madrid annonce le transfert de Kylian Mbappé en provenance du Paris-Saint-Germain. La signature de la star française dans le club le plus prestigieux au monde déclenche un raz de marée médiatique. Encore en stage à ce moment-là, Lino suit avec intérêt cette actualité : « Dans la rédaction, je n'entends personne dire “ je vais à Madrid pour être correspondant” », explique-t-il. Ni une ni deux, il saisit l’opportunité : « Je vais voir les responsables de Téléfoot et je leur dis “ je sais que vous aurez besoin de faire du contenu sur Mbappé et le Réal Madrid. Moi, je suis volontaire pour aller vivre à Madrid”. », raconte-t-il.
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Le coup de poker tenté par Lino est payant. Dès l’été 2024, il débarque en terre espagnole : « Tout l'argent que j'ai économisé pendant mon stage, je l’ai utilisé pour payer mon billet d'avion et prendre mes premières chambres dans des colocations. ». Le journaliste de 22 ans justifie sa décision par son envie de voyager, mais aussi par sa situation : « Je n'ai pas de conjointe, ni d'enfants. Je n'avais rien qui me retenait en France contrairement à mes collègues. » Près d’un an plus tard, Lino ne regrette pas d’avoir sauté sur cette occasion : « J'ai créé ma propre opportunité professionnelle. » Le rôle de correspondant à l’étranger était une suite logique pour le journaliste : « J'avais envie de parler de foot, de vivre des émotions fortes, et de faire des voyages. », explique-t-il. Aujourd’hui, il continue à travailler pour TF1, mais aussi Canal+ et Instant Foot en tant que pigiste.

Je trouve que les Espagnols sont beaucoup plus avenants que les Français
La découverte d’une nouvelle culture à Madrid
Arrivé en Espagne, Lino Giafferi découvre une culture différente pour laquelle il n’avait pas d’attrait particulier avant de s’y rendre : « Je n’écoutais pas spécialement de musiques espagnoles, je ne regardais pas non plus les films espagnols. Le seul aspect de la culture espagnole qui m’attirait, c'était les clasicos Barça-Réal. » Après plus d’un an à Madrid, Lino constate des différences avec la France : « Je trouve que les Espagnols sont beaucoup plus avenants que les Français, beaucoup plus souriants, plus directs aussi. C’est une qualité que je dois leur reconnaître et qui, je trouve, manque en France. » Ce tempérament plus chaleureux correspond davantage à la personnalité du journaliste : « Je suis quelqu'un d'assez jovial et blagueur. J'aime bien sourire, ici, je me libère un peu plus. » Côté gastronomie, le jeune originaire de Sèvres reconnait ne pas être client de la cuisine espagnole : « En France, on mange très bien, mais en Espagne ce n’est pas le cas. La seule chose qui est semblable à la France, c'est McDonald’s. Parfois, j'y vais juste pour sentir un goût que je connais. »
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Les correspondants français à Madrid : une petite famille
Lors de son arrivée en Espagne, Lino avait une certaine appréhension liée à la découverte d’un nouveau pays. Mais rapidement, il a su s’intégrer, notamment grâce à sa rencontre avec Edgar Groleau, correspondant pour RMC Sport : « Je suis arrivé en conférence de presse, j'étais un peu impressionné. Et j'ai entendu qu’il parlait français, et je suis allé le voir. C’est comme ça que nous nous sommes rapprochés », explique-t-il. L’amitié entre les deux journalistes français est telle qu’ils vivent aujourd’hui en colocation. Au-delà d’Edgar Groleau, tous les correspondants à Madrid sont amis : « Nous avons un groupe de six, sept journalistes. Nous sommes vraiment très proches, nous jouons au foot ensemble, nous mangeons ensemble [...] on est une petite famille », confie Lino.

Vivre son rêve de journaliste à 100 %
Lino profite pleinement de son expatriation malgré la distance avec sa famille : « Je ne suis pas avec eux, mais d'un autre côté, c'est pour prétendre à une carrière dont j'ai toujours rêvé, donc c'est un peu le prix à payer », confie-t-il. Le journaliste garde un lien fort avec ses parents qui l’ont toujours encouragé dans ses projets. Avec le soutien de ces derniers, Lino embrasse pleinement ses rêves. Le 26 octobre 2024, il assiste à son premier match au Santiago Bernabéu (stade du Real Madrid) lors de la rencontre Real Madrid - FC Barcelone : « J’étais au bord de la pelouse, au plus proche de l'action. Voir ces stars à quelques mètres de toi, tu regardes en l'air, tu vois les 80.000 places du stade, c'est vraiment quelque chose d'exceptionnel à vivre ! », se rappelle-t-il. Ce match le conforte davantage dans son choix : « Je me suis dit “ c'est pour ça que j'ai fait ce métier. Là, c'est incroyable ce que je suis en train de vivre et il faut que j'en profite parce que ce n’est pas donné à tout le monde”. », ajoute-t-il.
En plus des matchs, Lino assiste aux conférences de presse, réalise des duplex et parfois, s’entretient avec des joueurs. Le 31 octobre 2025, il réalise, aux côtés de Saber Desfarges, une interview exclusive de Kylian Mbappé lors de la remise de son Soulier d’or. Un bon clin d’œil du destin, car pour rappel, c'est l’arrivée du capitaine de l’équipe de France au Real Madrid qui lui avait offert l’opportunité de venir à Madrid…

Je suis à plus de 150 vidéos réalisées aujourd’hui
Son choix de se lancer sur les réseaux sociaux
Alors qu’il est ravi de son expérience à l’étranger, Lino se rend compte que le rythme de travail d’un correspondant n’a rien à voir avec celui d’un journaliste, il n’est pas sollicité tous les jours. Malgré cela, il arrive à subvenir à ses besoins, cependant une frustration commence à s’installer chez le journaliste : « Je travaillais une fois tous les deux semaines, et je me disais “bon, je suis venu pour parler de foot. Il me manque ma passion première qui est de faire du journalisme sportif. ” » Pour pallier cette envie de créer du contenu autour de sa passion, Lino décide de se lancer sur les réseaux sociaux : « Au début, je faisais une vidéo par jour. Alors, j'ai tenu ça pendant 6-7 mois. Je suis à plus de 150 vidéos réalisées aujourd’hui », déclare-t-il. Très vite, les vidéos de Lino marchent bien, aujourd’hui, il a plus de 63 000 abonnés sur Tiktok. Le succès est tel que grâce à son compte, de nouvelles opportunités s’offrent à lui : « mes vidéos m’ont permis d’être embauché chez Instant Foot. ». Grâce à ce média, Lino découvre de nouveaux pays comme le Maroc ou encore les États-Unis.
@linogiafferi0 PSG OU BARCELONE ? 🤔 Quelle est la plus belle équipe du monde!? 🤯 #psg #barcelona #yamal #desiredoue #raphinha #kvaratskhelia #ldc #liguedeschampions #france #pourtoi #fyp #viral_video ♬ original sound - LINO GIAFFERI
Après plus d’un an à Madrid, Lino aimerait continuer son expérience en Espagne, mais ne ferme pas la porte à découvrir d’autres pays comme l’Angleterre par exemple. Son parcours est un modèle de détermination et nous encourage à saisir les opportunités qui se présentent à nous pour ne pas vivre avec des regrets.
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