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Rapport CLEISS : la mobilité internationale fortement touchée en 2020

Un homme marchant dans un aéroport tandis qu'un avion prend son envolUn homme marchant dans un aéroport tandis qu'un avion prend son envol
Écrit par Maël Narpon
Publié le 18 janvier 2022, mis à jour le 20 janvier 2022

La pandémie de Covid-19 a eu un impact certain sur la mobilité internationale, que ce soit en termes de flux humains ou financiers. Qu’il s’agisse des déplacements des Français à l’étranger ou des étrangers vers la France, les chiffres sont en forte baisse et analysés par le CLEISS.

 

Le Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale (CLEISS) a récemment publié son rapport statistique annuel pour l’année 2020 pour rendre compte de la situation des flux internationaux liés à la protection sociale de la France vers l’étranger. Ce recueil dénote de grands changements concernant la mobilité internationale depuis le précédent rapport de 2019. Sans surprise, ces bouleversements sont les conséquences de la pandémie de Covid-19 survenue au début de l’année 2020.

 

Couverture du rapport CLEISS 2020

 

Dans son rapport, publié depuis 1969, le CLEISS observe la baisse statistique la plus importante depuis 2004. Le rapport se divise en 7 parties allant des soins de santé à l’allocation chômage, en passant par les prestations familiales, les rentes d’accidents du travail ou les flux financiers. Une section est aussi entièrement dédiée au détachement des travailleurs en Europe pendant qu’une autre s’intéresse aux mouvements migratoires, les expatriés français sont donc concernés à bien des égards. Lepetitjournal.com a extrait quelques données marquantes de ce rapport.

 

Le nombre de Français expatriés à travers le monde en baisse de 5%

Le CLEISS, en se basant sur les chiffres du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, rapporte que le nombre de Français établis hors de France et inscrits au registre consulaire s’élevait à 1,68 millions en 2020, ce qui constitue une diminution de 5% par rapport à 2019 (soit -90 237 personnes).

 

Graphique montrant l'évolution du nombre d'expatriés français dans le monde

 

Même en incluant l’année 2020, le CLEISS rappelle que cette population a progressé de 6% sur la période 2011-2020. Si le rapport relève une baisse des inscriptions sur ce registre, il constate surtout une augmentation importante du nombre de désinscriptions et donc de retour en France suite à l’apparition de la pandémie.

 

Graphique montrant les pays où les expatriés français sont les plus nombreux

 

Néanmoins, il est à noter que, malgré des baisses importantes par endroit, les 10 pays comptant le plus de Français inscrits au registre consulaire n’ont pas changé et sont par ailleurs les mêmes qu’en 2011, dénotant une certaine stabilité en termes de répartition géographique. Près de 50% de ces expatriés français résident dans des pays du continent européen (48,2%). Le reste de la population française établie hors de France était répartie de la manière suivante en 2020 : Amérique (20,1%), Asie (14,9%), Afrique (14,8%), Océanie (1,8%).

 

Le nombre de formulaires de détachement émis par la France en baisse de 64%

La France a fourni 83.166 formulaires attestant d’un maintien d’affiliation à la législation française de sécurité sociale en 2020. Au cours de la période 2011-2019, ce chiffre oscillait généralement entre 204.000 et 292.000 par an, l’année 2020 enregistre ainsi une baisse de plus de 64% des formulaires de détachement émis par les administrations françaises. Une baisse expliquée une fois de plus par la survenance de la pandémie de Covid-19, compliquant, voire empêchant totalement, le franchissement des frontières de certains pays.

Les deux premiers pays d’accueil de ressortissants français sont la Belgique et l’Allemagne, une donnée qui s’explique très probablement par la proximité géographique de ces deux pays avec la France. L’Europe en elle-même représente 77% du flux des travailleurs français en détachement à travers le monde. Les règles plus souples s’appliquant au déplacement des ressortissants de pays membres de l’Union européenne n’y sont pas pour rien, il est plus compliqué de s’établir dans des pays hors UE à l’heure du Covid-19.

 

Le détachement intra-européen subit aussi une baisse de 30%

A l’échelle de l’Europe, le CLEISS retient également une forte de baisse du nombre de formulaires de détachement A1 délivrés par les pays faisant partie de la zone UE-Espace Economique Européen (EEE)-Suisse. Ce sont en effet 2,25 millions de formulaires qui ont été produits en 2020, représentant une baisse de 30% en comparaison de l’année 2019.

Au cours des 10 dernières années, la tendance globale était pourtant en hausse et l’année 2020 marque donc un coup d’arrêt pour la mobilité intra-européenne. Malgré cette baisse importante, la France se classe 3ème parmi les pays accueillant le plus de travailleurs détachés, et 7ème parmi ceux en envoyant le plus.

 

Les déplacements migratoires vers la France subissent aussi une baisse de 28%

A l’instar des mouvements migratoires des Français vers d’autres pays, l’entrée d’étrangers sur le sol français dans un cadre professionnel ou familial a connu en 2020 une baisse importante à hauteur de 28% par rapport à l’année 2019. Dans ce cadre, la France a accueilli 32.050 personnes à titre provisoire ou permanent au cours de l’année 2020, contre 44.630 en 2019. Il ne faut pas oublier que l’Hexagone aussi avait imposé des règles strictes d’entrée sur son territoire.

 

Graphique montrant les flux migratoires vers la France

 

Malgré le caractère exceptionnel de l’année 2020, le rapport note des changements significatifs quant à l’origine géographique des personnes accueillies. Si la tête du classement ne bouge pas, il faut relever un nombre plus important d’individus en provenance de pays d’Asie comme le Bangladesh et le Sri Lanka, mais également de pays d’Afrique comme la Côte d’Ivoire ou la République de Guinée.