Édition internationale

« La Gen Z en a marre de la corruption » : des expatriés français au Népal témoignent

Depuis le blocage de plusieurs réseaux sociaux, le Népal est traversé par de violentes manifestations qui ont déjà fait plusieurs morts et des centaines de blessés. Des Français expatriés, présents à Katmandou, racontent comment ils vivent cette crise politique.

Manifestants qui se réunissent à KatmandouManifestants qui se réunissent à Katmandou
binaya_photography (unsplash)
Écrit par Manal Oumaline
Publié le 13 septembre 2025, mis à jour le 12 septembre 2025

La semaine dernière, le gouvernement népalais a bloqué 26 plateformes, dont Facebook, YouTube, X et LinkedIn, suscitant une vive colère et des manifestations dans les rues. Principalement menées par la Gen Z, ont été violemment réprimées : la police a ouvert le feu, faisant au moins 19 morts et plus de 400 blessés.

Le quotidien des expatriés au Népal bouleversé

Des Français expatriés sur place, interviewés par lepetitjournal.com, racontent leur quotidien au cœur de cette crise politique. Laurent, installé à Katmandou depuis 17 ans avec sa famille, décrit une vie marquée par des couvre-feux nocturnes et des restrictions de sortie le jour : « Le couvre-feu est de 20h à 6h, mais il n’y a pas vraiment de contrôle. » Même si les grandes manifestations sont évitées par prudence, il témoigne de la tension : « On voit tous les feux, les hélicoptères, on entend tout. C’est assez violent. »

Manifestations et Gen Z en action

Pour lui, la colère de la population ne se limite pas au blocage des réseaux sociaux : « Ce n’était pas seulement à cause du bannissement des plateformes, c’était la goutte qui a fait déborder le vase. La corruption touche tous les domaines, et la jeunesse a voulu dénoncer cette situation. » Il précise toutefois qu’en dehors des violences, la vie suit son cours : « C’était juste une journée violente, mais si je me promène maintenant, il n’y a rien. »

Terry, 28 ans et organisateur de voyages en Asie du Sud, vit la situation avec inquiétude mais soutient les actions de la jeunesse : « La violence de la police a empiré la situation, mais je soutiens le mouvement de la Gen Z contre la corruption. La Gen Z en a marre de la corruption des élites. » Comme Laurent, il constate l’impact sur la vie quotidienne : couvre-feu, confinement et difficultés liées à son métier. Il ajoute : « Les manifestations sont surtout ciblées sur les politiciens et leurs biens, pas sur les citoyens. »

Une jeune femme expatriée, qui a souhaité garder l’anonymat, apporte également son point de vue: « Je vis seule ici et la situation m’inquiète beaucoup, surtout pour les enfants et les familles autour de moi. Les couvre-feux et le confinement perturbent tout, de l’école aux courses quotidiennes. Mais c'est important de voir la Gen Z se mobiliser contre la corruption , cela montre que le changement est encore possible. »

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