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L’éco-anxiété : le nouveau mal du 21ème siècle ?

Une femme souffrant d'éco-anxiété recroquevillée à côté d'un litUne femme souffrant d'éco-anxiété recroquevillée à côté d'un lit
Écrit par Caroline Chambon
Publié le 25 août 2021, mis à jour le 26 août 2021

Alors que le dernier rapport du GIEC tire un constat plus alarmant que jamais, la crise climatique provoque de plus en plus une forme de détresse psychologique. Son nom : l’éco-anxiété.

 

La première partie du rapport du GIEC parue le 9 août 2021 est sans appel. Certains bouleversements climatiques sont déjà irréversibles, et la baisse des émissions de gaz à effet de serre devra être drastique pour pouvoir ne serait-ce que limiter la hausse des températures à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Dans ce contexte alarmant, de plus en plus de personnes sont touchées par un mal nouveau : l’éco-anxiété. Symptôme d’une planète qui va mal et d’une société qui en ressent les effets, l’éco-anxiété se caractérise par une forte détresse psychologique, voire de la colère, liée à la crise climatique.

 

L’éco-anxiété, mal du 21ème siècle

« Eco-anxieux »,  « climato-déprimés », « souffrance écologique »… nombreux sont les termes utilisés pour désigner cette atteinte psychologique. Mais ils ont tous en commun le fait d’être un symptôme d’un mal qui pourrait bien être celui du 21ème siècle. S’il n’est à ce jour toujours pas reconnu comme maladie en tant que telle par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il est théorisé dès 1996 par la médecin-chercheuse Véronique Lapaige. Il désigne une forme de détresse psychologique qui se manifeste par du stress, de l’anxiété et de la colère, voire du désespoir, et qui est liée au dérèglement climatique. Pour les personnes atteintes, les catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes - comme les récents incendies dans le Var - sont une source d’angoisse permanente.

 

Une déchetterie en Inde qui pollue la planète

 

Une atteinte psychologique qui touche majoritairement les classes supérieures et éduquées

Mais l’éco-anxiété est également une maladie de classe. L’on retrouve ainsi parmi les personnes les plus touchées les personnes issues de catégories socio-professionnelles (CSP) élevées, ainsi que les personnes les plus éduquées. Ces pans de la société tendent en effet à être les mieux informés en matière d’écologie, du fait de leur plus haut niveau d’études. Ce constat laisse à penser qu’avec l’augmentation des phénomènes climatiques liés à la crise écologique, et donc l’augmentation de la conscience écologique au sein de nos sociétés, les cas d’éco-anxiété devraient se faire toujours plus fréquents.

 

Contre l’éco-anxiété, quelles solutions ?

La difficulté liée au traitement réside dans le fait que l’éco-anxiété est fondée : elle émerge d’un sentiment d’impuissance face à l’urgence climatique. Et pour cause, une personne ne peut renverser à elle toute seule le réchauffement climatique. Mais il existe tout de même plusieurs solutions-thérapies qui permettent aux personnes de reprendre le contrôle sur leur vie.

 

Les petits gestes du quotidien

Bien qu’ils ne pèsent pas grand chose face au poids total des émissions de gaz à effet de serre, les gestes du quotidien peuvent aider à redonner une impression de contrôle sur la vie de chacun. Utiliser le moins possible la voiture, faire le tri, avoir une poubelle à compost, faire sa propre lessive… Autant de petits gestes qui, s’ils sont adoptés par beaucoup, peuvent commencer à faire la différence.

 

L’écopsychologie, ou une manière pour l’être humain de se reconnecter avec la nature

L’écopsychologie, thérapie qui vise à allier psychologie et écologie, est de plus en plus pratiquée par les psychologues, notamment de l’autre côté de l’Atlantique. Elle consiste, pour le patient, à se reconnecter avec la nature environnante, avec laquelle le lien est souvent défait dans les grandes aires urbaines. Encore à ses débuts en France, l’écopsychologie a pour but d’apaiser les patients et de les convaincre de se concentrer sur le moment présent et non sur l’anxiété future.

 

Si elle est devenue une pratique à part entière dans le monde occidental, il ne faut pas oublier que de nombreux peuples indigènes pratiquent depuis des siècles, aux quatre coins du monde, une écopsychologie qui ne disait pas son nom. Une preuve de plus, s’il en fallait, que ces communautés sont pour beaucoup des pionnières en matière d’écologie et de vie en harmonie avec les ressources naturelles.