Elles brillent dans les classements, mais vacillent sur leur attractivité : les universités françaises jouent sur un fil. Le palmarès mondial QS 2026 sacre PSL et Polytechnique dans le prestigieux Top 100, mais derrière ces performances éclatantes, les signaux d’alerte s’accumulent. Moins de visibilité, recul de l’employabilité : la France universitaire doit se réinventer.


« QS World University Rankings » publie son édition 2026, classant 1.500 universités dans 106 pays. La France y place 35 établissements, un record, dont quatre dans le Top 100 : PSL, Polytechnique, Paris-Saclay et Sorbonne Université. Si les progressions individuelles sont réelles, l’ensemble du système français voit sa visibilité et son attractivité internationale s’éroder.
PSL et Polytechnique : des locomotives en tête, mais sous pression
Les universités françaises continuent de briller à l’international. Avec 35 établissements classés dans l’édition 2026 du palmarès « QS World University Rankings », la France confirme son statut de puissance universitaire en Europe, derrière l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, et reste parmi les pays les plus représentés au niveau mondial. Toutefois, derrière ce tableau globalement positif, le classement met en lumière des tensions croissantes : 17 établissements français reculent, 4 conservent leur rang, et seuls 13 progressent.

PSL : une ambition mondiale malgré une légère baisse
En tête du classement national pour la cinquième année consécutive, l’université PSL (Paris Sciences & Lettres) se place à la 28e place mondiale, sur 1.500 institutions évaluées dans 106 pays. Bien que cela représente un léger recul de quatre places par rapport à 2025, PSL reste la meilleure université française dans ce classement prestigieux. Le président de l’établissement, El-Mouhoub Mouhoud, a réaffirmé ses ambitions dans le Figaro étudiant : « Notre objectif est d’intégrer le Top 10 mondial d’ici à 2035 », un objectif ambitieux dans un palmarès traditionnellement dominé par les universités anglo-saxonnes. PSL se distingue également par son réseau international de recherche, se classant troisième au monde sur ce critère.
« Notre objectif est d’intégrer le Top 10 mondial d’ici à 2035 », El-Mouhoub Mouhoud, président de l'université PSL

L’Institut Polytechnique de Paris : moteur de réputation
Juste derrière PSL, l’Institut Polytechnique de Paris occupe la 41e place mondiale, en progression de cinq rangs. L’établissement, né du regroupement de six grandes écoles d’ingénieurs prestigieuses, dont Polytechnique (l’X) et les Ponts et Chaussées, confirme sa dynamique ascendante. Il est le mieux classé en France pour sa réputation auprès des employeurs, et fait partie, avec Sciences Po Paris, des rares établissements français dans le Top 100 mondial en proportion d’étudiants internationaux. Cette reconnaissance traduit une forte attractivité sur le marché du travail.

Paris-Saclay, Sorbonne et ENS : des positions contrastées
En troisième position nationale, l’université Paris-Saclay arrive au 70e rang mondial. Bien qu’en léger recul, elle se distingue dans un autre domaine stratégique : la durabilité. Paris-Saclay est la mieux classée en France pour son engagement en faveur du développement durable, atteignant la 39e place mondiale sur ce critère. Sorbonne Université recule de neuf places (72e), tandis que l’ENS de Lyon perd 18 rangs (205e), signe d’un resserrement croissant de la concurrence internationale. Sciences Po Paris, pour sa part, chute au 367e rang (-17 places), loin derrière les autres grandes institutions parisiennes.
Des progressions notables en régions : certaines universités régionales affichent des progrès significatifs. L’université d’Aix-Marseille réalise la plus forte progression française, gagnant 53 places (428e), suivie de Strasbourg (+36, 420e), Paris 1 Panthéon-Sorbonne (+26, 257e) et Montpellier (+18, 430e). Bordeaux entre dans le Top 500, un signal fort pour la montée en puissance des pôles universitaires hors Île-de-France.

Une alerte sur l’impact scientifique et l’attractivité internationale
Derrière les succès individuels, le diagnostic global est plus inquiétant. Selon QS, 88 % des universités françaises voient chuter leur nombre de citations par article, indicateur clé de l’impact scientifique de leurs recherches. Par ailleurs, les taux de professeurs et d’étudiants internationaux sont également en recul, signe de difficultés persistantes à attirer les talents étrangers dans un environnement de plus en plus compétitif. Plus alarmant encore, le classement souligne une baisse marquée de l’employabilité des diplômés français. Seuls 32 % des établissements améliorent leur score dans ce domaine crucial. Dans un monde académique où l’excellence académique ne suffit plus sans débouchés professionnels solides, cette contre-performance constitue un signal d’alerte majeur.
Les dix premiers établissements français du classement QS 2025
1. PSL (28ème rang mondial)
2. Institut polytechnique de Paris (41ème rang mondial)
3. Université Paris-Saclay (70ème rang mondial)
4. Université de la Sorbonne (72ème rang mondial)
5. Ecole normale supérieure de Lyon (205ème rang mondial)
6. Université Paris-I Panthéon-Sorbonne (257 ème rang mondial)
7. Université Paris Cité (300 ème rang mondial)
8. Université Grenobles Alpes (321 ème rang mondial)
9. Sciences Po Paris (367 ème rang mondial)
10. Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (406 ème rang mondial)
Les dix premiers établissements du classement mondial QS 2025
1. Institut de technologies de Massachusetts
2. Collège impérial de Londres
3. Université Stanford
4. Université d’Oxford
5. Université Harvard
6. Université de Cambridge
7. ETH Zürich (Institut fédéral suisse de technologie)
8. Université national de Singapour (NUS)
9. UCL (University College London)
10. Institut de technologie de Californie (Caltech)
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