Classement QS 2026 : beaucoup d’universités espagnoles, peu dans le peloton de tête

Trente-huit universités espagnoles dans le classement QS 2026 : jamais le pays n’avait été aussi visible. Avec cette moisson, l’Espagne s’offre la 10e place mondiale en nombre d’établissements représentés, devant l’Australie. Trois nouvelles venues font leur entrée cette année. Mais derrière cette vitrine flatteuse, les fragilités demeurent : insertion professionnelle poussive, rayonnement international en demi-teinte. Le pays brille par la quantité, pas encore par la performance.

des étudiants lors de leurs cérémonie de remise de diplome à l'université de barcelone — Photo : Universitat de Barcelona

Écrit par Paul Pierroux-Taranto

Publié le 23 juin 2025, mis à jour le 24 juin 2025

Elles entrent discrètement, sans faire trop de bruit. La Universidad Europea de Madrid, la Universitat Jaume I de Castellón et la Universidad Católica San Antonio de Murcia rejoignent cette année le classement QS World University Rankings 2026. Côté statistiques, l’Espagne peut se targuer d’être le seul pays européen à inscrire trois nouvelles universités au tableau, là où la France ou l’Italie n’en alignent qu’une.

En revanche, ces entrées se font à des niveaux modestes. Et les trois nouvelles venues restent loin des sommets : la première se faufile entre les places 901 et 950, la seconde stagne entre les rangs 1.001 et 1.200, la troisième glisse tout au bas, entre 1.201 et 1.400.

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L’université de Barcelone reprend la tête du classement QS 2026 en Espagne

C’est un retour en grâce pour la Universidad de Barcelona (UB), qui reprend cette année la tête du peloton espagnol en se hissant à la 160e place du classement mondial QS. Elle signe au passage son meilleur score depuis 2018 et coiffe au poteau deux autres poids lourds : la Universidad Autónoma de Barcelona (172e) et la Complutense de Madrid (187e). À elles trois, ces institutions sont les seules à se frayer un chemin dans le top 200 mondial.

Derrière ce trio de tête, on retrouve la Autónoma de Madrid (206e), la très privée Universidad de Navarra (262e), la barcelonaise Pompeu Fabra (265e) et la Carlos III de Madrid (301e). Un podium honorable, mais qui reste à distance des sommets occupés par les grands noms anglo-saxons.

Enseignement et durabilité : les campus espagnols marquent des points

Sur les 35 universités espagnoles évaluées, 23 progressent quant à leur réputation académique, un critère clé du classement QS. Cette dynamique reflète une meilleure perception internationale de l’excellence académique espagnole, notamment pour la UB.

Autre indicateur en hausse : le ratio étudiants/professeurs. Plus de 40 % des établissements affichent une amélioration en termes de “qualité de l’enseignement” et d’accompagnement pédagogique.

Enfin, côté écologie, l’Espagne tient son rang. Elle reste 10e au niveau européen en matière de durabilité, avec une moyenne de 63 points. Les campus espagnols s’investissent dans les objectifs de développement durable, même si la concurrence mondiale s’intensifie.

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Le plafond de verre des universités espagnoles

Si la façade est soignée, les fondations restent fragiles. Le rapport QS souligne des failles persistantes dans le paysage universitaire espagnol. Sur les 35 établissements évalués, seuls trois progressent en excellence académique. Et plus alarmant : 18 d’entre eux sont relégués au-delà de la 800e place mondiale, loin des standards internationaux les plus exigeants.

Là où le bât blesse, c’est surtout sur le terrain de l’employabilité. Seules cinq universités parviennent à gagner en attractivité auprès des employeurs, et une seule améliore les débouchés concrets de ses diplômés. En clair, le lien entre formation et monde du travail reste trop ténu.

Ben Sowter, vice-président de QS, ne mâche pas ses mots : « L’Espagne doit s’assurer que son enseignement supérieur reçoit un soutien suffisant, avec un accent accru sur les compétences professionnelles, tout en avançant sur des stratégies ambitieuses en matière environnementale, sociale et de gouvernance. »

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Les Anglo-Saxons dominent, l’Italie surprend, la Chine grimpe

Pendant ce temps, les mastodontes anglo-saxons consolident leur hégémonie. Le MIT s’impose pour la quatorzième année consécutive en tête du classement mondial, suivi de l’Imperial College London, Stanford, Oxford, Harvard et Cambridge.

En Europe, l’Italie crée la surprise avec l’entrée du Politecnico di Milano dans le top 100 (98e). Et en Asie, la Chine confirme sa percée, avec Tsinghua à la 17e place et Fudan qui bondit jusqu’à la 30e position. À l’heure où la concurrence mondiale s’intensifie, l’université espagnole avance, mais à petits pas — quand d’autres courent loin devant.