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La hausse des frais universitaires pour les étrangers inquiète 

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Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 20 décembre 2018, mis à jour le 3 décembre 2020

Trois députés des Français de l’étranger s’opposent, dans une lettre à la ministre Frédérique Vidal, à la hausse des frais d’inscription dans les universités françaises pour les étudiants étrangers non européens. 

 

La mesure avait été annoncée le 19 novembre par Edouard Philippe : les frais d’inscription des étudiants étrangers (hors Europe) dans les universités françaises passeront de 170 € à 2.770 € pour une licence, et de 243/380€ à 3.770 € pour un master ou un doctorat.  

 

Cette décision fait partie d’un plan plus large, « Choose France », destiné à gonfler l’attractivité des universités françaises, qui accueillent moins d’étudiants étrangers que nombre de leurs consœurs européennes et nord-américaines. Sauf que depuis l’annonce, le mécontentement gronde dans les rangs de l’opposition et chez les présidents d’universités. Tous exhortent à un ajournement de la mesure et l’ouverture d’une concertation sur le sujet. 

 

Le week-end dernier, 11 députés de la majorité, dont trois représentant les Français établis hors de France (Samantha Cazebonne, Paula Forteza et Roland Lescure) se sont ralliés au groupe des opposants à la hausse des frais d’inscription pour les étudiants extra-communautaires.  Dans une lettre à la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, les parlementaires exposent leur désaccord sur la méthode du gouvernement, qui aurait agi dans la précipitation et sans distinction entre les étudiants et pays concernés. Le faible nombre de bourses proposées pour compenser cette hausse brutale est également pointé du doigt : elles passeraient de 7.000 actuellement à 21.000, pour près de 200.000 étudiants étrangers non européens.   

 

Outre une multiplication des aides, les députés réclament une exonération de la réforme pour les étudiants ayant déjà commencé leur cursus universitaire en France, et son assouplissement pour les étudiants issus des lycées français du monde, qui ont en général beaucoup investi pour pouvoir accéder aux universités de l’Hexagone. 

 

La grogne sera t-elle entendue ? Rien n’est moins sûr, d’autant que les arguments avancés par le gouvernement, pour justifier la hausse sont discutables. L’économique d’abord : d’après une récente étude menée par BVA pour Campus France, les étudiants étrangers, qui restent en moyenne deux ans et trois mois sur le sol français, apporteraient 4,65 milliards d’euros (alimentation, loyer, billets d’avion, tourisme…), mais n’en coûteraient que 3 milliards. Par ailleurs, l’idée selon laquelle une université payante serait plus attractive est contrecarrée par les motivations des étudiants étrangers dans leur choix de destination. Pour un grand nombre d’entre eux, pouvoir accéder à un enseignement de qualité à moindre coût reste déterminant.    

logofbinter
Publié le 20 décembre 2018, mis à jour le 3 décembre 2020
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