Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 1
  • 0

Cédric Laforge : « Seules la passion et la patience rendent l’impossible possible » 

Cedric laforgeCedric laforge
Écrit par SKEMA Alumni
Publié le 26 mars 2023, mis à jour le 1 mars 2024

 

Passionné depuis l'enfance par l’univers de l’horlogerie, Cédric Laforge s’expatrie, après ses études à SKEMA Business School, à Genève. Débute alors pour lui une brillante carrière pour les plus grandes maisons d’horlogerie. Actuellement en poste chez Vacheron Constantin dans la capitale suisse de la Haute Horlogerie, il revient sur son expérience au sein de la célèbre business school et sur les points forts de sa carrière.

 

J’ai pu me rapprocher encore plus de mon cheval de bataille, la Haute Horlogerie, une passion que je cultive depuis l'enfance

 

Lepetitjournal.com : Pouvez-vous revenir sur votre parcours académique en quelques mots ?

Cédric Laforge, alumni de SKEMA Business School : J’ai suivi les deux premières années du collège au Lycée Franco-japonais de Tokyo. J’ai ensuite fini ma scolarité en France, en Haute-Savoie, dans un village à proximité de la frontière suisse.

Après le bac scientifique, j’ai effectué deux années de prépa, puis j’ai rejoint SKEMA Business School en 2009, sur le campus de Sophia Antipolis. Là, j’ai eu l’opportunité de suivre le MSc LFM (Luxury & Fashion Management) qui vise à former les futurs managers de l’industrie du luxe de demain.

Pendant mon année de césure à SKEMA, j’ai réalisé un stage chez Hermès, à Paris, en tant qu’assistant marketing et commercial pour le site internet de la Maison. C’était une expérience très intéressante, car nous étions véritablement aux prémices du digital luxury marketing et Hermès a d’ailleurs été précurseur dans le domaine. J’ai notamment pu mettre en application l’ensemble des connaissances acquises à SKEMA lors de ce stage ce qui m’a permis d’être immédiatement opérationnel pour cette superbe Maison.

 

J’ai ensuite complété cette première expérience professionnelle par un second stage dans l’univers du luxe, chez Cartier, en tant qu’assistant chef de produit horlogerie pour le marché français. Là, j’ai pu me rapprocher encore plus de mon cheval de bataille, la Haute Horlogerie, une passion que je cultive depuis l'enfance.

 

Le luxe est un univers très concret, tourné vers le produit

 

Pourquoi avoir choisi d’intégrer SKEMA Business School ?

Je voulais, après la prépa, intégrer une école d’excellence, qui propose un master dans le luxe (un choix assez restreint à l’époque). SKEMA proposait un programme reconnu et répondait à mes attentes en termes d'excellence académique et de qualité pédagogique.

Un autre facteur clé dans mon choix d’intégrer SKEMA Business School a été l’approche très pratique de l’enseignement, auprès de professionnels du luxe. Cela me semblait indispensable pour réussir dans ce secteur. En effet, le luxe est un univers très concret, tourné vers le produit. Et bien sûr, l'emplacement du campus, sous le soleil du Sud de la France, a beaucoup joué dans ma décision ! J’ai aussi pu constater que l’école était solidement intégrée dans le tissu économique local, ce qui prouve une véritable reconnaissance de la part des acteurs locaux, qui peut ouvrir de nombreuses portes.

 

Mes années à SKEMA Business School ont aussi été rythmées par de nombreux temps forts

 

Quels ont été les points forts de vos études à SKEMA Business School ?

Le MSc regroupait de nombreux étudiants internationaux et j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler auprès de jeunes d’horizons différents et originaires de près de 30 nationalités différentes. Beaucoup de ces personnes font d’ailleurs encore partie de mon réseau aujourd’hui et je prends beaucoup de plaisir soit à les revoir soit même à travailler avec eux.

 

Pendant ce master, j’ai aussi été amené à rencontrer de nombreux professionnels de l’horlogerie, qui m’ont ensuite beaucoup aidé dans mon développement de carrière et dans ma compréhension du monde du luxe.

 

Mes années à SKEMA Business School ont aussi été rythmées par de nombreux temps forts : des projets transversaux, des week-ends d’intégration, ou encore la création du SKEMA Luxury Summit, qui avait regroupé des professionnels du luxe pour échanger autour d’une thématique spécifique. Ces expériences m’ont énormément plu et m’ont véritablement transformé. D’un jeune étudiant timide, je suis devenu un véritable manager extraverti et expert de mon domaine. Je suis extrêmement ravi de mon cursus à SKEMA Business School. Il a forgé qui je suis aujourd’hui !

 

J’effectue aussi beaucoup de mentorship auprès d’étudiants de SKEMA qui souhaitent réussir dans l’univers du luxe

 

Avez-vous gardé des liens avec l’école ?

Tout à fait. Je fais partie du réseau d’alumni et je participe régulièrement aux événements organisés localement. J’effectue aussi beaucoup de mentorship auprès d’étudiants de SKEMA qui souhaitent réussir dans l’univers du luxe. Je travaille notamment avec eux sur la compréhension de leurs ambitions personnelles et je les encourage à les distinguer des attentes extérieures.

En effet, j’ai la conviction que pour s’épanouir, il faut avant tout construire sa carrière en fonction de soi et de ses aspirations personnelles. C’est quelque chose que SKEMA m’a aidé à comprendre et que je m’emploie à communiquer aux étudiants.

Je suis aussi régulièrement sollicité par l’école en tant qu’intervenant pour dispenser des cours et transmettre ma passion pour le luxe et l’horlogerie. SKEMA m’a énormément apporté, et j’ai à cœur de donner à l’école en retour.

 

M’expatrier à Genève répondait à mon souhait d’évoluer dans un environnement international

 

Comment s’est déroulée votre intégration sur le marché du travail après SKEMA Business School ? En quoi consiste votre activité professionnelle actuelle ?

Directement après mes études à SKEMA, j’ai eu la chance de voir s’ouvrir de nombreuses opportunités, que ce soit grâce au réseau de l’école ou par le biais des alumni. L’école nous encourageait d’ailleurs à anticiper nos recherches d’emploi très en amont, ce qui a été très bénéfique.

 

À la fin de mon cursus à SKEMA, j’ai passé deux certifications : je suis Accredited Jeweler Professional de la GIA (Gemological Institute of America) et Watch Expert Certified par la Fondation de la Haute Horlogerie. Cela m’a permis de coupler l’excellence de mes études en luxury business à SKEMA à la certification de mes connaissances sur les produits horlogers et joailliers. Ces initiatives ont également facilité mon intégration sur le marché du travail.

 

J’ai ensuite fait le choix d’intégrer, à Genève, Backes & Strauss, la Maison de très haute horlogerie joaillière du célèbre groupe genevois Franck Muller. J’ai choisi d’intégrer une petite société afin de pouvoir évoluer rapidement en ce début de carrière et de vite gagner en expérience et en expertise.

 

M’expatrier à Genève répondait à mon souhait d’évoluer dans un environnement international, quelque chose que SKEMA m’avait déjà beaucoup inculqué. De plus, Genève est le siège de nombreuses manufactures horlogères et la métropole offre de nombreuses interactions avec l'international.

 

Un an et demi plus tard, j’ai intégré l’entreprise suisse d’horlogerie Chopard, puis la Maison Vacheron Constantin, où je travaille depuis près de deux ans en tant que Marketing Operations Manager. Mon rôle est d’accompagner toutes les filiales dans leur exécution des plans stratégiques et de leurs activations marketing

 

En plus de 10 ans, j’ai donc glané énormément d’expériences (que ce soit à travers mes interventions à SKEMA, mes certifications, mon début de carrière…), qui m’ont permis de construire un profil extrêmement souple et holistique.

 

Mon grand-père était lui-même collectionneur de montres

 

D’où vous vient cette passion pour l’horlogerie ?

L’horlogerie est avant tout une passion familiale. Je baigne dans cet univers depuis très longtemps : mon grand-père était lui-même collectionneur de montres et une partie de ma famille exerce dans la joaillerie. Il paraît même que mes ancêtres travaillaient pour les ateliers du Roi Louis XVI !

 

Par ailleurs, l’univers du luxe est très vaste et il est nécessaire de faire un choix de spécialisation. Je trouve que l’horlogerie, en Suisse notamment, est un univers humble, très loin du côté un peu superficiel que l’on peut trouver dans d’autres industries du luxe.

 

Je conseille aussi aux élèves de se tourner vers des sociétés en accord avec eux-même

 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes diplômés de SKEMA Business School ?

En France, nous avons souvent tendance à « étiqueter » les gens et à prôner la voie royale avant tout. Or, je pense qu’il est très important de sortir de ce framework et de développer son unicité au fil de sa carrière. J’invite donc tous les élèves à faire des choix assumés. Choisir le luxe est déjà un vrai choix. Faites ce choix, c’est un univers merveilleux où l’on s’épanouit chaque jour !

 

En tant qu’anciens élèves, nous sommes d’ailleurs là pour les accompagner dans cette réflexion : qu’ils n’hésitent pas à nous consulter pour en discuter !

 

À celles et ceux qui veulent s’orienter dans l’univers du luxe, je conseille d’accorder une place monumentale au produit, autant au niveau de sa compréhension, de son appréciation et de sa curiosité. Une personne qui réussit dans le luxe, c’est avant tout quelqu’un qui connaît parfaitement les produits, les Maisons concurrentes et l’industrie dans son ensemble.

 

D’ailleurs, quand j’interviens pour donner un cours à SKEMA Business School, je commence toujours par fournir aux élèves une liste de toutes les publications sérieuses à lire absolument pour développer une solide compréhension de l’industrie. En outre, il faut savoir que le monde du luxe attire un nombre incalculable de profils ! La seule manière de se démarquer est de faire preuve d’unicité, d’une expertise pointue dans le domaine d’activité envisagé et d’une grande humilité.

 

Je conseille aussi aux élèves de se tourner vers des sociétés en accord avec eux-mêmes. Un fournisseur ou une petite marque seront tout aussi intéressants qu’un grand groupe renommé et offriront un panel de missions très variées. Enfin, il ne faut pas hésiter à poser des questions, à faire des rencontres, à développer son réseau et à enfoncer les portes de l’industrie. Si le luxe peut paraître “inaccessible” au premier abord, rappelez-vous que seules la passion et la patience rendent l’impossible possible.

 

Interview réalisée par Soraya Benaziza

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

© lepetitjournal.com 2024